Les cahiers des charges des télévisions publiques pensés par Mustapha El Khalfi et repris par Nabil Benabdallah devraient être rediscutés très prochainement. Ils prévoient s'ils ne sont pas modifiés, une expansion de la production nationale tous programmes confondus. L'accent est mis aussi sur la production d'émissions pour enfants, avec comme point focal des dessins animés made in Morocco. Il est toutefois indéniable que les essais de production de dessins animés réalisés par le passé ne sont pas des chefs- d'œuvre en la matière. Pourtant, il est un chapitre sur lequel la télévision marocaine a de quoi s'enorgueillir : celui du divertissement socio-éducatif. Les chérubins d'il y a trois décennies, qui ont eu la chance de regarder la télévision des années 80, ont certainement le souvenir encore vivace de Ammi Driss. Notre oncle Driss, un feuilleton télévisuel à forte dimensions éducative et pédagogique, et avec un tournage extérieur s'il vous plaît, a créé une interaction sans pareille avec le public marocain. A travers un scénario orienté vers l'éducation des enfants aux valeurs les plus nobles et des improvisations rythmées par la spontanéité de Driss Karimi, producteur et personnage principal du feuilleton, le feuilleton fait grimper l'audimat de l'unique chaîne de télévision au Maroc. Après 12 ans de succès jamais démenti, la production s'arrête brusquement avec l'arrivée du wali détaché du ministère de l'Intérieur pour diriger l'ex RTM (Radiodiffusion Télévision Marocaine). Ammi Driss ne sera alors plus le Sadiqoun Aniss. Il sera envoyé à jamais aux oubliettes du petit écran.