Vous êtes ici : Actualités / A La Une / Le festival Casa Music de retour… autrement Après une disparition de deux ans le Festival Casa Music revient. Pouvez-vous nous expliquer les raisons de cette disparition et ce qui a motivé la reprise de l'un des plus grands événements culturels du Royaume ? Mouna Yaqoubi :ce qui a motivé la reprise, c'est clairement, ce que vous disiez : l'un des plus grands événements culturels du Royaume. Avec près de 5 millions d'habitants, Casablanca ne peut pas faire l'impasse sur une festivité d'envergure. L'été dernier, le festival a dû être annulé en raison des nombreux chantiers qui ont eu lieu dans la ville sachant qu'aucun site ne présentait un niveau de sécurité optimal. Les éditions précédentes donnaient une grande place à la World Music et aux artistes occidentaux. Pourquoi sont-ils absents du programme de cette année surtout que le public casablancais est l'un des plus éclectiques ? Nous sommes toujours dans la logique du monde sauf que ce sera chaque année une de ses régions, cultures ou encore un registre musical. Effectivement le public de Casablanca est éclectique mais les choix musicaux de cette année ne sont pas anodins dans la mesure où la musique du Moyen-Orient a un énorme public chez nous. Nous laissons aussi la part belle aux artistes nationaux qui eux font le tour des registres musicaux. Ce sera donc nos artistes dans leur diversité musicale qui accueilleront une région du monde et notamment le Moyen-Orient en 2013. La programmation de cette édition présente un grand nombre d'artistes orientaux souvent apparentés au groupe Rotana. Y a-t-il eu un accord entre les organisateurs de Casa Music et cette firme ? Cette année le festival est porté par le CRT. L'accord avec Rotana a été signé par la ville de Casablanca et c'est une convention cadre qui octroie à la ville un certain nombre d'avantages parmi lesquels de piocher dans le label Rotana à des conditions préférentielles. Le festival sera le premier à utiliser cette convention et à bénéficier des accords qu'elle comprend. La programmation marocaine semble avoir mis l'accent sur la musique dite «populaire» alors que la nouvelle scène marocaine n'est représentée que par quelques groupes. Est-ce un choix artistique ou d'autres éléments ont été pris en considération ? Ça n'est pas du tout un choix artistique c'est un souci de capacité de programmation. Trois artistes sur les scènes de Ben Msik et Bernoussi c'est déjà beaucoup et cela fait un spectacle conséquent. Et puis, il fallait bien nous garder des artistes à recevoir pour les prochaines éditions. La reprise du festival se conçoit durablement et chaque année, nous souhaitons offrir un spectacle différent à nos festivaliers. Certaines nouvelles stars d'émissions de télé-réalité de chaînes de télévision du Golfe sont programmées. Comment ces choix ont été faits ? Vous parlez des artistes de Arab Idol car ce sont eux qui sont programmés cette année. Ils ont connu une très belle audience au niveau national et d'avoir une concitoyenne parmi les finalistes a accentué le phénomène. Tout comme l'histoire du gagnant est émouvante. Nous sommes aussi dans un spectacle dont la programmation n'est pas démultipliée puisque Casablanca sera avec Dubaï et le Caire la seule ville à les accueillir. Nous avons choisi d'offrir un spectacle plutôt rare mais qui a une forte proximité avec nos publics. Pour les prochaines éditions, les artistes occidentaux feront-ils un retour dans la programmation ? A chaque édition, nous recevrons une région du monde ou un registre musical, donc bien évidemment que les artistes occidentaux seront présents sur les prochaines éditions, nous garderons simplement une cohérence comme celle de cette année au niveau de la programmation. Qu'en est-il pour la nouvelle scène marocaine? Elle est non seulement la bienvenue mais nous leur feront de plus en plus la part belle. Le Maroc et Casablanca ont de quoi être très fiers de ses artistes et de ses talents, il nous incombe de les valoriser et de renforcer leurs espaces d'expression.