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« Kayna Dourouf », quand la fiction crée le débat
Publié dans L'observateur du Maroc le 17 - 04 - 2023

Avec son nouveau feuilleton « kayna dourouf », le réalisateur Driss Roukh a réussi le difficile pari de divertir tout en sensibilisant. Racontant les histoires croisées d'ex prisonnières tentant de faire leur réintégration sociale à leur sortie de prison, la série traite par la même occasion des problématiques sociales jamais abordées dans la fiction télévisée.
Un choix à la fois judicieux et audacieux de la part de l'acteur converti avec succès en réalisateur. Dimanche suite à la diffusion du 25ème épisode, les réactions ont fusé sur sa page officielle et ailleurs sur les réseaux sociaux. Le feuilleton qui n'a pas manqué dès ses premiers épisodes de séduire par son originalité, a su également titiller l'opinion publique et provoquer le débat...
Don d'organe
L'épisode 25 a fait pleuré, a choqué et a provoqué la réflexion... Driss Roukh n'a pas eu peur de décevoir le public en optant pour une fin tragique du personnage de Zhor, une jeune fille qui a fait don de son rein à son frère gravement malade. Sa mort suite à une infection postopératoire a scandalisé beaucoup d'internautes. « Mr Roukh, vous avez abordé là un sujet très important mais en « tuant » la donatrice dans cette fiction vous risquez fort de dissuader les gens qui veulent faire un don d'organe. Je pense que cette fin n'était pas nécessaire. Tout au contraire ! », réagit Nouhayla Zengaui à un post de Roukh sur sa page officielle où il explique que la mort fait partie de la vie.
Si certains trouvent que la mort de Zhor n'était nullement « indiquée », d'autres ont apprécié le réalisme du scénario. « Roukh a bien fait de nous rappeler que la vie n'est pas toujours rose et que la mort peut survenir au moment le moins attendu. Alors que tout prédestinait Zhor et son frère à un avenir radieux en bonne santé avec beaucoup de bonheur, le destin en a décidé autrement... C'est ça la vie réelle. Bravo Roukh », commente Sanae Laafou.
Des avis contraires certes mais qui s'accordent toutefois sur le coup de maître des créateurs du feuilleton en abordant le délicat sujet du don d'organe au Maroc. Jamais abordé par la fiction, « kayna dourouf » l'a évoqué avec beaucoup d'émotion et d'une manière tragique. Aura-t-il ainsi servi la cause du don d'organe ou tout le contraire ? En tout cas, il a réussi à en faire un sujet de débat dans une société qui peine encore à adopter la culture du don d'organe.
Prisonnière un jour, prisonnière toujours
Loin des discours institutionnels et des différents programmes de réinsertion, le feuilleton décrit la triste réalité de la réintégration sociale des ex prisonnières. Si selon les croyances populaires « lhabs l'Rjal » (la prison est pour les vrais hommes), pour les femmes c'est une tare, un stigmate à vie. A travers les histoires de trois ex prisonnières, « Kayna dourouf » nous rapproche du rejet social et familial subi par les ex prisonnières.
Condamnées injustement ou véritable coupables, ça ne change rien dans le regard méprisant de la société. Fouzia la chanteuse populaire qui a tué son mari, Hanane qui a été impliquée sans le savoir dans le trafic de drogue par son compagnon, Nadia la puissante femme d'affaire ( qui nous rappelle l'affaire de Hind Aachabi) piégée par son mari... Chacune souffre à sa manière de sa condition d'ex prisonnière.
Minant leurs chances de trouver un emploi, de retrouver leur statut d'avant la prison, leur passé carcéral devient un fardeau et un facteur de risque de « replonger » et de retourner derrière les barreaux... « Juste pour avoir un toit et quoi manger » comme le dixit le personnage d'une ex prisonnière devenue SDF à sa sortie de prison. Humanisant avec beaucoup d'empathie la figure de la prisonnière, le feuilleton arrive à la rendre « sympathique » et à sensibiliser les téléspectateurs à sa souffrance. Pari réussi !
Viol et avortement
Follement amoureuse et s'apprêtant à convoler en justes noces, Jamila, jeune amie de Hanane, est sauvagement violée par deux délinquants. Sa vie s'effondre ensuite. Sa mère la rend responsable de ce que lui est arrivée, la rejette, la maltraite et la séquestre à la campagne loin de leurs connaissances. Meurtrie dans sa chair et son âme, Jamila n'est pas au bout de ses malheurs. Elle est tombée enceinte de ses violeurs. Accablée elle va tenter de se suicider en ingurgitant la mort à rat.
Si le feuilleton n'en a pas parlé directement, apparemment par précaution et pour éviter la polémique en ce mois de ramadan, l'histoire de Jamila est un dur rappel du calvaire des violées tombées enceintes. Un combat de longue date des associations féministes qui réclament la légalisation et le droit à l'avortement en particulier dans le cas de grossesses consécutives aux viols. Le cas le plus récent n'est autre que Sanaa la fille de Tifelt âgée de 11 ans et ayant déjà un bébé de son violeur entre les bras.
« Cet enfant sera un violent rappel, au quotidien, du moment horrible de mon viol. En le regardant je vais revivre ce calvaire à l'infini », se confie Jamila en décrivant l'enfer de milliers de Marocaines violées et obligées de garder le bébé à cause d'une loi insensible à leur double souffrance.


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