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La non-exception française
Publié dans L'observateur du Maroc le 13 - 06 - 2019


Par Raouya Amrani

Il y avait une exception française. Les étudiants étrangers payaient les mêmes droits d'études que les étudiants français. C'était une manière de les considérer comme étant un petit peu français, de les intégrer à la communauté universitaire et culturelle française. Jusqu'à l'an dernier, la France constituait une exception. Des pays européens, voisins et semblables, exigent en effet des étudiants étrangers des droits d'inscription cinq à dix fois plus élevés que ceux que le gouvernement français imposait jusqu'à l'année dernière aux étudiants étrangers.
La réforme décidée en France va multiplier par quatre les droits d'inscription des étudiants étrangers : de cinq cent euros environ à deux mille euros. On dira que la France reste encore en deçà des droits que réclament la plupart des pays européens. Mais cette réforme introduit un changement non seulement matériel mais surtout symbolique. Jusqu'alors, un étudiant étranger était comme un étudiant français. La France l'accueillait comme s'il avait été une de ses filles ou un de ses fils. Certes, il n'était pas naturalisé, mais comme adopté par « la mère de toutes les patries », le pays des Droits de l'Homme et de l'asile politique pour tous les persécutés de la terre.
Le changement matériel n'est pas négligeable. En tant qu'étudiante de nationalité marocaine, si j'avais dû supporter la charge financière qu'impliquent les nouveaux droits, je n'aurais jamais pu envisager de faire deux années de master et trois années de doctorat. Je n'aurais pas eu la chance de bénéficier, en Sorbonne, de la direction et des conseils avisés d'un des meilleurs spécialistes de la littérature comparée. La bourse que m'accorde, selon ses moyens, le ministère marocain de l'enseignement ne peut pas être à la hauteur des nouvelles exigences. Je mesure la chance que j'ai de bénéficier de l'ancien régime des droits d'inscription, la loi n'étant pas rétroactive.
Les étrangers les plus riches pourront toujours faire des études en France. Mais ce sont les classes moyennes des pays émergents qui vont se trouver empêchées de faire leurs études dans les meilleures universités françaises. Et c'est bien dommage pour la progression intellectuelle et économique de ces classes moyennes des pays émergents. Et c'est encore plus dommage pour les liens fructueux qui peuvent se nouer entre les classes moyennes françaises et ces classes moyennes de nations proches, marocaine, tunisienne, algérienne, qui fréquentaient jusqu'alors les universités françaises, grâce à des droits d'inscription abordables.
Assurément, les universités françaises vont gagner un peu plus d'argent. Mais que vaut ce gain au prix de la perte terriblement dommageable d'étudiants, qui, revenus dans leur pays d'origine, n'auraient pas manqué de maintenir les liens avec la culture française et favorisé la sympathie pour une nation qui aurait su, pendant quelques années, les accueillir comme ses filles et ses fils adoptifs.


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