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Hôtellerie : Traversée du désert d'un secteur à bout de souffle
Publié dans L'opinion le 25 - 08 - 2021

À quelques jours de la fin de la saison estivale, les professionnels du tourisme, déjà éprouvés par une année 2020 difficile, font état d'un bilan 2021 bien en deçà des attentes.
Après une année 2020 considérée par beaucoup comme une « année blanche » pour le secteur du tourisme au Maroc, la saison estivale qui se termine dans quelques jours se profile également comme un échec avéré. « Le tourisme au Maroc vit depuis 18 mois une situation catastrophique inédite marquée par un gel quasi-total des activités. Le secteur de l'hébergement touristique a été très lourdement impacté durant toute cette période, obligeant plus de 75% des établissements hôteliers à la fermeture de leurs établissements », souligne dans un récent communiqué Lahcen Zelmat, président de la Fédération Nationale de l'Industrie Hôtelière (FNIH).
Rappelant que les professionnels de l'hôtellerie « n'ont pas hésité à contribuer dans un esprit d'entreprise citoyenne à tous les sacrifices demandés pour faire face autant à la pandémie qu'aux efforts pour réussir la reprise graduelle de l'activité », le président de la FNIH estime que « les promesses de reprise pour l'été 2020, comme pour 2021, n'ont pas été au rendez-vous ».
Une saison touristique perturbée
Parmi les causes de l'échec d'une véritable reprise du secteur identifiées par la Fédération : les mesures restrictives de déplacements inte- villes, d'accessibilité pour les touristes étrangers, d'horaires de couvre-feu, la limitation de capacité des chambres à la vente, de celles du nombre pour les groupes ou participants aux réunions, ou encore l'interdiction d'animations diurnes et nocturnes ainsi que la fermeture obligatoire de certains points de vente.
« Toutes ces restrictions, sans parler de l'obligation de période de quarantaines pour certains clients et généralement annoncées en dernière minute, sont en fait incompatibles avec l'esprit des séjours touristiques. Le peu d'espoir nourri autour la saison estivale 2021 est tombé à l'eau avec les dernières restrictions sanitaires et de déplacements, alors que les hôtels avaient mobilisé tout leur personnel et même recruté des intérimaires », déplore Lahcen Zelmat.
Aucune visibilité pour les prochains mois
Le président le FNIH décrit par ailleurs une situation marquée par une « activité cahoteuse, pour ne pas dire presque inexistante » qui se prolonge depuis 18 mois, mettant le secteur de l'hébergement touristique dans « une impasse sans précèdent » d'autant plus en l'absence de la moindre perspective rassurante avant le mois d'avril 2022.
« Toutes les doléances exprimées et les alertes lancées pour sauver ce secteur sont restées lettre morte. Or, ce qui est désormais en jeu, c'est la viabilité des établissements d'hébergement touristique, leur capacité à maintenir l'emploi, d'honorer leurs engagements fiscaux, sociaux et financiers, d'entretenir leurs actifs et préserver les ressources humaines talentueuses formées depuis plus de deux décennies. À l'instar des autres activités touristiques, le secteur de l'hébergement, à bout de souffle, est sur le point de succomber une fois pour toutes à cette crise devenue fatale », s'alarme Lahcen Zelmat.
Un long silence incompris
« La FNIH conçoit que l'urgence sanitaire soit une préoccupation nationale qui passe avant tout, mais malgré toute cette bonne volonté et les sacrifices cumulés, les structures d'hébergement touristique regrettent que le gouvernement ne se soit pas mobilisé à leurs côtes pour les accompagner dans leur survie. Même l'indemnité Covid dédiée aux employés n'est toujours pas confirmée. Quid pour les mois prochains... », fait remarquer la même source.
« Consciente des efforts inlassables du ministère du Tourisme pour débloquer la situation, de l'action ininterrompue de la Confédération Nationale du Tourisme (CNT) dans ce sens et de la vigilance du Comité de Veille Economique (CVE) pour accompagner les doléances légitimes des hôteliers, la FNIH est dans l'obligation de relayer les SOS de survie de toutes ses Associations régionales afin de sensibiliser le gouvernement sur les conséquences économiques, sociales et financières inéluctables si ce long silence incompris perdure et bien sûr de trouver des solutions urgentes dans le contexte actuel », conclut le président de la FNIH.

Oussama ABAOUSS
L'info...Graphie
3 question à Jamal Rezrazi, professionnel de l'hôtellerie

« Il est difficile d'imaginer que les hôteliers pourront se rattraper durant l'arrière-saison »

Avec son recul de quarante ans de métier, Jamal Rezrazi, professionnel du secteur touristique dans la région d'Agadir, nous livre sa perspective sur la saison estivale 2021.
- Le secteur touristique semble encore mal en point alors que l'activité a quand même repris cette année. Pourquoi ?
- La « reprise » s'est faite dans des conditions difficiles avec plusieurs facteurs handicapants. Beaucoup d'unités hôtelières n'étaient pas au point pour reprendre une activité normale dans de bonnes conditions.
Que ce soit en termes d'entretien, d'installation ou même de personnel, dont une grande partie a tout simplement changé de métier. Il y a eu également des retards considérables (voire des ruptures) concernant le renouvellement des contrats entre les hôteliers et les tours opérateurs.
Beaucoup d'hôteliers ont investi pour essayer de rattraper le manque à gagner, mais ont finalement été déçus, car la saison estivale a été perturbée par les mesures liées à l'évolution de la situation sanitaire. Il y a eu beaucoup d'annulations de dernière minute. Ceux qui ont pris des crédits bancaires conditionnés au fait de garder une grande partie de leurs équipes sont actuellement dans une situation difficile.
- Pensez-vous que l'arrière-saison puisse encore permettre de rattraper le manque à gagner ?
- Le peu d'activité qui a pu se faire cette année était majoritairement dû aux touristes nationaux et aux MRE. Je veux rester optimiste, mais au vu des conditions actuelles, il est difficile d'imaginer que les hôteliers pourront se rattraper durant l'arrière-saison (septembre et octobre : ndlr) en absence d'arrivées de groupes de touristes étrangers qui sont habituellement les clients privilégiés de cette période.
- Comment faire, selon vous, pour limiter les dégâts et pour permettre au secteur de se relever ?
- Le grand problème qu'il faut essayer de solutionner actuellement est le manque de confiance qui est dû à une absence totale de visibilité, autant pour les touristes que pour les hôteliers. Les agences et les hôtels sont en train de perdre leur clientèle qui se dirige peu à peu vers d'autres destinations. En plus de l'appui étatique au secteur, notamment à travers des mesures d'abattements fiscaux et de rééchelonnement des crédits, il est, à mon sens, nécessaire de trouver le moyen d'arrêter la désertion des touristes étrangers en identifiant ce qui les décourage de venir au Maroc pour ensuite tenter de trouver les moyens d'agir sur ces freins.

Recueillis par O. A.


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