L'expérience désastreuse du microscopique virus né dans la lointaine ville chinoise de Wuhan, avant de partir à la conquête de la planète, semant mort et damnation à travers les cinq continents, est encore vivace pour nous rappeler que notre monde n'est qu'un minuscule village où le moindre frétillement survenu quelque part, peut rapidement se transformer en une onde de choc aussi globale que dévastatrice. Alors même que nous n'avons toujours pas repris notre souffle des effets sanitaires et économiques de la pandémie du Covid et que l'espoir d'une disparition définitive de ce virus grandit au fur et à mesure que les jours passent sans l'apparition d'un nouveau variant, revoilà l'humanité replongée dans la psychose d'une confrontation généralisée entre les plus puissantes armées de la terre, des airs et des mers. Vu d'ici, du lointain Maroc où l'on se débat pour exorciser les effets conjugués de la crise du Covid et de la sécheresse, ce conflit entre titans paraît tellement proche qu'on a l'impression qu'il est à notre porte. En plus de nos concitoyens, étudiants ou autres, toujours coincés en Ukraine, ce sont les effets de ce conflit sur les cours mondiaux des matières premières, céréales et hydrocarbures en tête, qui suscitent les plus fortes inquiétudes. Comment en effet relever, sans coup férir, les immenses défis que pose la conjonction inédite entre des événements aussi catastrophiques que la sécheresse, l'explosion des coûts des matières premières en raison des impacts cumulés de la pandémie du Covid qui ne feront que s'exacerber par la guerre en Ukraine, l'explosion du chômage et le vacillement de pans entiers de notre économie ? Une équation quasi insoluble pour une majorité en quête de persuasion à laquelle nous souhaitons, sincèrement, de réussir ce crash-test grandeur nature. Majd EL ATOUABI
