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Des enseignants mis en surnombre et des classes sans profs
Rentrée scolaire 2013-2014 à Casablanca : De nouveaux établissements mais une infrastructure scolaire n'accompagnant pas adéquatement l'aménagement des immenses nouveaux quartiers
Publié dans L'opinion le 10 - 09 - 2013

La rentrée scolaire 2013-2014 s'inscrit dans un contexte socioéconomique caractérisé par la hausse des prix de quoi grever davantage les bourses des foyers ayant plusieurs enfants à charge et appelés à débourser davantage après les dépenses du Ramadan et les vacances. En dehors de la dimension économique de la rentrée scolaire marquée extérieurement par le marché des fournitures scolaires et qu'on vit chaque année de manière identique à quelques variations pré, il y a d'autres problèmes qui se sont toujours posés chaque année ici et là à Casablanca ayant des retombées sur la qualité de l'enseignement, comme l'absentéisme et les grèves répétitives des enseignants qui empêchent de terminer le programme des cours dans les normes ou encore ce qu'on appelle le phénomène des carences en ressources humaines et en infrastructures scolaires dans les nouveaux quartiers à forte croissance démographique de la métropole.
Pour le cas des ressources humaines, des parents, des administratifs d'établissements scolaires, des associations de parents restent impuissants devant une situation inacceptable : l'absence d'enseignants dans certains établissements scolaires pendant des mois pour des matières, parfois à haut coefficient, ce qui compromet le cursus des élèves et aggrave le discrédit de l'école publique. Ce n'est pas seulement l'enseignante partie en congé de maternité sans être remplacée mais aussi le prof qu'on attend et qui tarde à rejoindre son poste.
Selon les uns le prof attendu n'existe pas en réalité, selon d'autres il existe bel et bien mais il ne veut pas quitter un poste peinard à Anfa où il est éternellement en surnombre pour venir travailler dans un établissement scolaire à Sidi Moumen ou autres quartiers chauds périphériques. Là, les conditions de travail pourraient être assez rudes avec classes bondées, indisciplinées et une administration sous-encadrées et dépassée. Situation qui équivaudrait pour l'enseignant à aller au charbon. Du coup des élèves passent une « année blanche » pour la matière en question. Dans le meilleur des cas on dispache les élèves sur d'autres classes déjà surchargées. Or le souhaitable ce serait plutôt de disposer d'un encadrement suffisant pour avoir des classes aérées avec des moyennes d'élèves au-dessous de quarante, donc pédagogiquement gérables.
« Avant de parler de programmes, de méthodes d'enseignement ou autres, il faut d'abord assurer le minimum de bonnes conditions de travail, sachant que les mauvaises conditions sont la règle et du coup sont de nature à démotiver l'enseignant en compromettant au final tout rendement » martèle un enseignant.
Y aura-t-il des changements majeurs pour la rentrée scolaire 2013-2014 dans le Grand Casablanca sur ce chapitre ? Les plus pessimistes soutiennent que les mêmes problèmes demeureront à l'ordre du jour surtout avec les nouveaux établissements scolaires qui voient le jour chaque année dans les nouveaux quartiers en extension de la métropole et les différents dysfonctionnements qui peuvent en découler.
La Division des Ressources humaines de l'Académie régionale de l'éducation et la formation à Casablanca (AREF) est d'un autre avis. Selon M. Loukili chef de ce service, il s'agit moins de carences en ressources humaines que de « mauvaise répartition de ces ressources ».
« De plus le phénomène n'est pas si étendu qu'on veut le faire croire, ce sont à chaque fois quelques cas ici et là sur lesquels il y a focalisation... » dit-il.
Ce qui se passe poursuit la même source c'est que la ville ne cesse de connaître des mutations avec les extensions, le déplacement de la population vers Lissassfa, Sidi Maarouf, Lahraouiyyine, Bernoussi-Sidi Moumen, Médiouna, Nouacer. La délégation de Nouacer à titre d'exemple connait le plus fort taux de croissance démographique avec naissance de nouveaux établissements scolaires construits en partenariats avec des lotisseurs en vertu de dérogations. En parallèle le vide se fait dans l'ancien centre de la ville Anfa, Derb Soltane avec des établissements scolaires publics désaffectés, des écoles primaires fermées depuis des années faute de demande. Dans ces quartiers, parallèlement au déplacement de la population vers les nouveaux quartiers de la banlieue, il y a l'impact du privé qui s'adjuge aujourd'hui plus de 36% des effectifs du primaire à Casablanca et participe donc à vider certains établissements publics situés dans d'anciens quartiers.
Selon la même source toujours, des dispositions ont été prises depuis des mois pour permettre un bon déroulement de la rentrée en évitant des situations d'absence d'enseignants.
« Dans le passé on attendait la veille de la rentrée pour l'affectation des enseignants, cette fois nous avons commencé ce travail au début de 2013 pour préparer la rentrée 2013-2014 », souligne M. Loukili.
On apprend donc que cette fois toutes les mesures ont été prises. Les enseignants ont reçu leurs affectations avec consignes stricte avec sanction pour tout retard.
« A Casablanca il y a 23 mille enseignants dans les trois cycles scolaires (primaire, collégiale et secondaire) de l'enseignement public et seulement 200 à 300 enseignants ont été concernés par l'opération de redéploiement. C'est donc une petite minorité par rapport à la masse des cadres enseignants répartis sur les centaines d'établissements scolaires publics de Casablanca ».
Ce qui en étonnera plus d'un, c'est que non seulement il n'y pas de carences en ressources humaines selon l'Académie de Casablanca, mais, tout au contraire, pas moins de 200 enseignants sont en surnombre aujourd'hui !
« Il faut disposer d'au moins 5% de cadres enseignants en surnombre pour pouvoir parer à toute éventualité car on sait qu'il y aura au cours de l'année scolaire d'importants cas d'absences pour congé de maternité, autorisation de pèlerinage à la Mecque et autre congé de maladie... Avoir des enseignants en surnombre permettra d'éviter des problèmes d'élèves sans enseignants »
Les mauvaises langues ne manqueront pas de dire que dans le rang des enseignants retenus dans la liste des surnombres il y a des privilégiés nés comme par hasard sous une bonne étoile. D'autre part les enseignants en surnombre c'est un phénomène qui s'expliquerait très difficilement dans des délégations où l'on observe des classes en sureffectif avec plus de quarante élèves d'où de mauvaises conditions de travail pour bon nombre d'enseignants.
Parallèlement aux ressources humaines, comme signalé plus haut, la question qui s'est toujours posé aussi à Casablanca c'est le fait que les réalisations en infrastructures scolaires n'accompagnent pas de manière adéquate l'aménagement des immenses nouveaux quartiers de logements économiques sur la périphérie de la ville. Cela engendrait un déséquilibre et des dysfonctionnements s'accentuant crescendo incarnés dans la pression démographique sur les insuffisants équipements éducatifs existants.
Ce phénomène connaitrait une atténuation cette année. Ainsi une quarantaine de nouveaux établissements scolaires ouvrent leur porte cette rentrée entre public et privé dont pas moins de 25 dans le secteur public et 24 dans le secteur privé. Les établissements se répartissent sur les principaux quartiers et délégations à forte croissance démographiques. Ainsi pas moins de six écoles publiques ouvrent officiellement leurs portes rien que dans la délégation de Nouacer banlieue de Casablanca, la plupart construites en partenariat avec des lotisseurs de logements économiques en vertu de dérogations. D'autres établissements scolaires ouvrent aussi à Sidi Moumen, Médiouna, Hay Hassani, Moulay Rachid et la nouvelle agglomération Lahraouyyine qui reçoit les anciens habitants des Carrières Centrales. Au total 14 écoles primaires (trois à la délégation de Hay Hassani, une à Moulay Rachid, une autre à Bernoussi, trois autres à Médiouna et six à Nouacer). Pour le cycle collégial on compte pour la rentrée l'ouverture de 9 collèges d'enseignement public (2 à Hay Hassani, 3 à Médiouna, 3 à Nouacer et 1 à Ain Chok). Quant au cycle secondaire qualifiant se sont 2 lycées qui ouvrent cette rentrée à la délégation de Bernoussi pour atténuer la pression que connaissent les structures du secondaire public. Il s'agit des lycées Abdelkhaleq Torrès et Moulay Youssef.
Les nouveaux inscrits en première année primaire (majorité ayant 6 ans et une minorité ayant 5 ans plus 9 mois ou 7 ans) public et privé totalisent 69.565 élèves dont 4.278 de la périphérie rurale.
Le total du primaire avec ses six niveaux atteint 409.297 élèves dont 157.734 élèves du secteur privé. C'est dire que de plus en plus dans le primaire le secteur privé talonne le public tout en le surpassant dans le secteur de l'enseignement préscolaire toujours avec plus de 90% des effectifs.
L'importance de la métropole se voit à travers le nombre d'établissements scolaires en fonction. Dans le secteur public ce sont 492 établissements scolaires du cycle primaire avec 249.853 élèves, 200 collèges avec 182.954 collégiennes et collégiens et 127 lycées (dont 8 en zone rurale) avec 145.941 élèves.


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