Le Maroc fait face à plusieurs défis en matière de sécurité au travail et de prévention des accidents du travail. Malgré les efforts du gouvernement et des employeurs pour améliorer les conditions de travail, le nombre d'accidents du travail et de maladies professionnelles reste relativement élevé. Selon l'Organisation syndicale démocratique (ODT), Chaque année, près de 2 000 personnes meurent des suites d'accidents du travail au Maroc. Moins d'une semaine après l'accident d'une mine de charbon au cours duquel trois travailleurs ont perdu la vie à cause d'une intoxication au CO2 dans la ville de Jerada en août 2022, le gouvernement avait annoncé une série de mesures sur la protection des travailleurs. Cette décision du gouvernement devait renforcer les dispositifs juridiques déjà existant à savoir : – La loi n° 17-04 relative à la sécurité et à la santé au travail, qui définit les droits et les responsabilités des employeurs et des employés en matière de sécurité et de santé au travail. – Le décret n° 2-12-349, qui fixe les conditions de mise en place des comités de sécurité et de santé au travail et précise les missions et les attributions de ces comités. – Le décret n° 2-12-352, qui établit les règles relatives à la prévention des risques professionnels et à la protection des travailleurs contre les accidents du travail et les maladies professionnelles. – Le décret n° 2-15-538, qui fixe les conditions et les modalités de déclaration des accidents du travail et des maladies professionnelles. Ces lois et règlements visent à assurer la sécurité des travailleurs et à réduire le nombre d'accidents du travail et de maladies professionnelles au Maroc. Toutefois le fléau existe toujours, selon l'Organisation syndicale démocratique (ODT) qui lutte contre préservation de l'intégrité physique des travailleurs. Chiffre à l'appui l'ODT estime que près de la moitié de ces décès sont dus à des accidents de la route. Cela équivaut à 47,8 % d'accidents du travail mortels pour 100 000 employés. Les chiffres ont été dévoilés à l'occasion de la Journée internationale de la sécurité et de la santé au travail le 28 avril. Les statistiques ont conduit l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à classer le Maroc comme l'un des pays ayant la plus forte incidence d'accidents du travail mortels dans la région MENA. Des chiffres confirmés par des rapports du Conseil économique et social (SER) sur les questions de santé et de sécurité au travail au Maroc. Cependant, il y a une pénurie d'inspecteurs du travail et de médecins du travail dans le pays, avec respectivement moins de 400 inspecteurs et moins de 1 400 médecins travaillant principalement dans le secteur public. L'OMS critique également le système national d'indemnisation des victimes d'accidents du travail et appelle à plus d'égalité. Les conditions de sécurité au travail et l'assurance contre les accidents du travail et les maladies professionnelles sont également critiquées. Les principaux problèmes liés aux accidents de travail au Maroc Pour plusieurs organisations syndicales, les principaux problèmes liés aux accidents de travail au Maroc sont de plusieurs ordres : – Le manque de sensibilisation et de formation des travailleurs et des employeurs à la sécurité et à la santé au travail. – Le manque de moyens et de ressources pour mettre en place des programmes de prévention des risques professionnels et assurer la sécurité des travailleurs. – La précarité de l'emploi dans certains secteurs, qui peut entraîner des conditions de travail dangereuses et une plus grande vulnérabilité des travailleurs. – Le non-respect des normes et des règles de sécurité par certains employeurs, qui peuvent mettre en danger la vie et la santé des travailleurs. Cependant, les organisations socio-professionnelles estiment qu'il est important de continuer à travailler pour améliorer les conditions de travail et assurer la sécurité des travailleurs au Maroc.
