Le tribunal de première instance de Tétouan a condamné lundi 20 mai, Anas Yamlahi à dix mois de prison ferme ainsi qu'à une amende de 5000 dirhams, suite à une affaire de corruption. Les détails de cette affaire remontent à plusieurs années, à l'époque où il occupait un poste de conseiller dans le cabinet du socialiste Mohamed Ben Abdelkader, ancien ministre de la Justice. À cette époque, il faisait croire à ses victimes qu'il pouvait agir comme courtier en emploi en échange d'importantes sommes d'argent. L'accusé a été arrêté le mardi 30 avril à l'aéroport de Rabat-Salé, à son retour d'un voyage en Espagne où il s'était réfugié après avoir fait l'objet de plusieurs plaintes. Ces plaintes étaient liées à des chèques sans provision et à des accusations de corruption. En conséquence, le tribunal a condamné Anas Yamlahi à dix mois de prison et à une amende de 5000 dirhams. Les plaignants lui reprochent d'avoir accepté des sommes d'argent, allant jusqu'à 300 000 dirhams en liquide, de personnes qui affirmaient l'avoir engagé comme « Huissier de justice ». Pourtant, ces postes sont normalement réservés par concours, organisé par le ministère de la Justice. En émettant des chèques sans provision et en tirant des reconnaissances de dette, Anas Yamlahi a accumulé de nombreuses dettes. Le prévenu avait assuré à ses victimes qu'il pouvait obtenir des postes dans la fonction publique ou résoudre des problèmes administratifs de certains employés, profitant de son long mandat de conseiller dans le gouvernement de l'USFP à l'époque de Mohamed Ben Abdelkader. Parmi les plaintes, on compte celle d'un individu qui lui aurait remis 300 000 dirhams en espèces pour embaucher l'un de ses proches. D'ailleurs, certains membres de sa famille proche ont entamé une médiation avec ses créanciers, essayant de les convaincre de retirer leurs plaintes. Ils ont même commencé à lever des fonds auprès d'hommes d'affaires et d'entrepreneurs de la ville, prétendument pour effacer ses dettes. Le montant total des dettes de l'ex-adjoint du maire de Tétouan s'élève à « plusieurs dizaines de millions de dirhams », répartis entre divers chèques sans provision et plusieurs reconnaissances de dette. Par ailleurs, le parti de la Rose a tenu une réunion au niveau régional après le déclenchement de ce scandale qui a touché le parti et ses militants. À la suite de cette réunion, Anas Yamlahi a été contraint de suspendre son adhésion et d'assumer la responsabilité de ses actes, lesquels lui sont propres.
