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Benkirane : « Le Maroc risque de disparaître, et moi je suis en fin de parcours, sauf imprévu ! »
Publié dans PanoraPost le 05 - 07 - 2017

Qu'il parle ou qu'il se taise, l'ancien chef du gouvernement et secrétaire général du PJD Abdelilah Benkirane fait l'évènement… Après une longue période de silence, ponctuée de quelques sorties de temps à autre, le voilà qui a pris la parole une heure durant devant des élus de son parti. C'était samedi 1er juillet, quelques heures seulement avant le passage du chef du gouvernement Saâdeddine El Otmani. On retient de ce discours, globalement que Benkirane se met en situation de rester en fonction, et entre en campagne dans cet objectif…Verbatim.
Tout de blanc vêtu, calme, Abdelilah Benkirane ancien chef du gouvernement n'est pas Abdelilah Benkirane chef du gouvernement. Le ton est grave, les plaisanteries plus rares… A la moitié de son discours, il perd complètement le fil de sa pensée et rebondit sur un autre sujet. Mais son art de distiller les petites phrases et les allusions reste intact.
Son silence. Benkirane explique qu'il s'est « imposé le silence durant les trois mois passés, pas par crainte de dire quelque chose de déplacé comme cela arrive, mais en considération du fait que parler parfois, dans certaines conditions, est porteur de signification, et surtout dans cette phase que traverse le parti et le pays ». Puis le chef du PJD ajoute que « c'est aussi en raison de la situation d'un secrétaire général qui, en tout état de cause, est en fin de parcours, sauf imprévu ». Puis, plus loin dans son allocution : « Laissons de côté si on se mettra d'accord ou non sur le leadership, le congrès va trancher »…
Puis l'orateur explique que « le parti connaît une phase difficile, si ce n'est la plus difficile de son existence. Alors comment sortir de cette impasse, sachant qu'il existe plusieurs personnes satisfaites de ce qui se passe et qui considèrent que tout va bien. Je ne le pense pas, pour ma part ».
Benkirane affirme qu'au début – de cette situation, c'est-à-dire à son remplacement par El Otmani – il s'était résigné, pensant que les choses étaient ainsi, « mais il y a eu insistance, externe au parti et interne, de la part de gens qui me disaient 'ne baisse pas les bras ' ». Benkirane pense en toute humilité que le parcours de son parti, et le sien, sont excellents, et reconnu comme tel partout, ici et dans le monde.
Le parti. « Sommes –nous un parti qui, en 2021, commencera sa fin, pas en une fois, mais progressivement, comme cela s'est produit pour certaines formations dans des conditions qui ressemblent un peu aux nôtres, ou alors sommes-nous un parti qui évaluera la situation et reprendra son parcours d'une manière différente ? ».
« Au départ, nous étions un groupe de personnes qui ne demandait pas d'avantages matériels irraisonnables… Nous étions là pour la prédication, pour conduire les gens à prier et croire, pour aller au paradis, si telle est la volonté de Dieu ».
« Le parti a été créé en 1992, et 20 ans après nous étions à la présidence du gouvernement, et nous y sommes toujours. La réalité n'a pu aller voir ailleurs que chez nous. Nous nous sommes imposés, en dépit de ce qu'on dit sur nous et sur notre double langage… mais rien de bien sérieux (…). Et pourtant, l'Etat nous a toujours bloqués, pour de simples autorisations jusqu'à celle de l'organisation d'un congrès… Le mouvement a dû attendre 30 ans pour avoir son autorisation ».
La réforme. « Le pays est gangréné par la corruption », affirme l'ancien chef du gouvernement, « mais pas que dans l'éducation, quand le père est content que l'enseignant gonfle les notes de son enfant, ou dans la santé, quand les professeurs de médecine viennent piocher leurs malades dans les hôpitaux publics… la corruption est aussi dans la société dans son ensemble ». Et, sur un ton comminatoire : « Si on ne se reprend pas, en tant que pays, peuple et Etat, nous disparaîtrons ! ».
« Hassad est un garçon bien, même s'il m'a fait des choses peu recommandables quand il était ministre de l'Intérieur… Mais une fois à l'Education, il a lutté contre les fraudes, et j'ai applaudi, car ce n'est pas lui qui en a pris l'initiative, mais moi, en faisant un scandale quand j'étais au gouvernement ».
La monarchie. « Une chose que je dis et répète souvent : la monarchie n'est pas un jeu ou un choix, qu'on peut remettre en question (…). Je vous dis ça pour que gardiez toujours à l'esprit les limites à ne pas franchir, quoiqu'il arrive, car cela risque d'être fatal au pays. Critiquer le gouvernement ou un conseiller, ce n'est pas un problème car les conseillers ne sont pas sacrés, même s'il n'y a plus de sacralité dans la constitution, surtout quand l'un d'eux vient faire des déclarations comme un homme ordinaire. On lui répondra, et on peut même le féliciter pour une fête, à sa manière… ». L'attaque contre Fouad Ali al Himma est claire, et la réponse à son communiqué aussi.
Que retenir de cette allocution ?
Un discours en apparence axé autour de la réforme et du PJD, mais un discours résolument orienté, à travers des petites phrases, sur le prochain congrès et sa volonté, à lui Abdelilah Benkirane, de rester en situation. Le chef du PJD a parlé par trois fois, sans en avoir l'air, du congrès et du leadership, en disant trois fois que c'est au congrès de décider, ce qui dans sa bouche est une invitation aux futurs congressistes de prendre leurs responsabilités, et leur décision pour autoriser un troisième mandat. En forçant les statuts de leur formation.
Le secrétaire général du PJD semble avoir compris que son silence lui nuit, que son gel des organes du parti le dessert et que les absents ont toujours tort, et se font oublier. Alors il a décidé de revenir sur scène, après avoir accepté de se retirer. Et pas un mot sur Saâdeddine El Otmani, qu'il n'a pas cité une seule fois, alors même qu'il est chef du gouvernement… La semaine dernière, il a tenu une réunion du secrétariat général pour y ajouter 4 membres, qui lui sont acquis ; le changement de statuts se profile mieux à l'horizon, car avec ces 4 nouveaux membres du SG, Benkirane n'est plus en minorité.
On peut d'ores et déjà attendre des prises de parole plus nombreuses et plus fréquentes d'Abdelilah Benkirane, en campagne pour un 3ème mandat sans le dire explicitement. Mais que de choses sont dites allusivement… « Nous n'en sommes encore qu'au début, au commencement de ce que nous voulons faire (…). Nous, nous avons accepté la révocation, mais pas la société ! », conclut Abdelilah Benkirane.


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