Omar Hilale interpelle l'ambassadeur algérien sur ses responsabilités au groupe arabe au CS    Sommet arabe: Akhannouch s'entretient à Manama avec le Président irakien    Marocains retenus au Myanmar : ouverture d'une information judiciaire confiée à la BNPJ    Débats sur les NEET: les éclairages du HCP    Le corridor maritime pour l'accès humanitaire à Gaza bientôt opérationnel    Coupe du Trône : Le MC Oujda rejoint l'AS FAR en demi-finale après avoir battu l'OC Khouribga (1-0)    Marocains retenus au Myanmar : L'ambassade du Maroc à Bangkok suit la situation de près    Coupe arabe de la FIFA : Le Qatar organisera les prochaines éditions    Extension des aéroports de Marrakech, Agadir et Tanger: Les appels d'offres bientôt lancés    Marché actions: La confiance des investisseurs au plus haut    La Cité Mohammed VI Tanger Tech Attire Deux Leaders Chinois des Batteries Automobiles    Al Hoceima: 10 MDH pour un projet d'irrigation par recyclage d'eaux usées    Gitex Africa Morocco 2024: 1.500 exposants et plus de 50.000 visiteurs attendus    Election du bureau exécutif de l'Observatoire marocain de lutte contre la diffamation et l'extorsion    Akhannouch représente SM Le Roi au 33ème Sommet arabe à Manama    Washington annonce une aide militaire de 2 milliards de dollars à l'Ukraine    Financial Times : Le Maroc étudie une demande américaine de participation au maintien de la paix à Gaza    Vladimir Poutine se rendra en Chine les 16 et 17 mai à l'invitation de Xi Jinping    L'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif parraine le premier bazar de produits artisanaux des personnes à besoins spécifiques à Al-Qods    Le nouveau gouvernement koweïtien prête serment    Sommet arabe : Entretiens à Manama de Bourita avec le vice-Premier ministre et ministre jordanien des AE    Le Maroc pour une approche Nexus pour la prévention des conflits en Afrique    Exclusif – L'Initiative Atlantique du Maroc : Une idée visionnaire et audacieuse pour l'intégration africaine    Moyen Atlas : Le 3e Maroc Rallye équestre, une rencontre entre l'humain et la nature    Après le match RSB-USMA, l'Algérie prévoit-elle de quitter la CAF ?    L'Agence Mondiale Antidopage lève ses sanctions contre la Tunisie    Disparition de la jeune médecin et militante Chaïmae Lasri    Permis de conduire: Plus de 130.000 inscrits sur la plateforme «Perminou»    Les températures attendues ce mercredi 15 mai 2024    Les maladies cardiovasculaires font 4 millions de morts par an en Europe    Découverte d'une nouvelle exoplanète de taille terrestre en orbite autour d'une étoile    Nador. Double arrestation et saisie de 11 kg de cocaïne    Fourgon attaqué. Des erreurs meurtrières et un bouc-émissaire    Euromed de Fès et Paris School of Technology & Business lancent un double diplôme    Le temps qu'il fera ce mercredi 15 mai 2024    Casablanca : l'AMMA organise une manifestation musico-culturelle    Le réalisateur marocain Jérôme Cohen-Olivar présente son nouveau film « Autisto »    SIEL 2024. Latifa Labsir présente son ouvrage sur l'autisme « Tif Sabiba »    Patrimoine architectural : Un accord de partenariat entre la Fondation BMCE Bank et l'UNESCO    La Fondation Abou Bakr El Kadiri lance un nouveau podcast sur l'histoire du Mouvement National    SIEL: La SNRT et son rôle dans la promotion de la culture marocaine    Economie marocaine : la BERD table sur un taux de croissance de 3% en 2024    Premier League/Mise à jour J34 : Manchester City vers le titre !    Délivrance de permis : Nabila Rmili débloque la situation    SM le Roi félicite le Président du Paraguay à l'occasion de la fête nationale de son pays    Paléontologie : le Maroc récupère 117 pièces de fossiles du Chili    Rétro-Verso : L'Histoire vertigineuse du fameux «17 étages »    Feuille de route du Tourisme 2023-2026 : signature de deux contrats d'application régionaux (ministère)    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Violeur de Tinder» : Salim Berrada devant le tribunal
Publié dans Yabiladi le 29 - 03 - 2024

A la cour criminelle du Palais de justice de Paris, le procès dit du «violeur de Tinder» arrive à son dénouement, jeudi 28 mars, avec le réquisitoire de l'avocat général, Philippe Courroye. Dans le cadre de cette affaire, le photographe casablancais Salim Berrada est jugé pour 13 viols et 4 agressions sexuelles. Il risque 20 ans de réclusion.
Mercredi 27 mars au Palais de justice de Paris, le photographe Salim Berrada a été entendu pour la dernière fois. Jeudi, la huitième et dernière journée de ce procès a été marquée par le réquisitoire de l'avocat général. Philippe Courroye a mis en avant le caractère récurrent et systématique des méthodes du mis en cause, à qui la justice reproche 13 viols et 4 agressions sexuelles. Les faits, entre 2014 et 2016, se seraient tous déroulés au studio parisien de l'homme âgé de 38 ans, lors de séances de shooting à l'issue desquelles il aurait drogué les plaignantes pour abuser d'elles.
La prise de contacts avec les victimes commence sur une application de rencontres ou sur un réseau social. S'ensuit une séance photo, payante ou offerte, une consommation de plusieurs verres d'alcool, une suspicion de soumission chimique, puis un rapport sexuel non consenti, souvent violent. «Le ministère public que je représente n'est pas là pour porter une accusation systématique. Parce que je suis le défenseur de l'intérêt général. Et monsieur, si je vous croyais innocent, mon devoir serait de le dire et de requérir un acquittement», a lancé l'avocat général, lors de cette dernière audience.
«A la date des faits, Salim Berrada est un photographe d'une certaine notoriété et dont les photos ont pu convaincre les plaignantes de son talent. On peut se demander si la photographie de mode n'était pas un moyen d'assouvir son addiction au sexe.»
Philippe Courroye
Dans ses récits, Salim Berrada «a insisté pour faire boire [ses victimes] avant le shooting : de l'alcool fort. Après les verres, elles décrivent un état anormal qui fait penser à de la soumission chimique», requiert encore l'avocat général.
S'adressant à l'accusé, l'avocat général a évoqué une «descente aux enfers» pour les plaignantes, objet de «déni, honte, troubles de la vie affective, perte de poids, problèmes de concentration...». S'adressant cette fois-ci à la cour, il a requis la condamnation sévère de Salim Berrada pour l'ensemble des 17 plaintes, qui révèlent un même mode opératoire. Faisant référence aux précédentes mises en examen du photographe, Philippe Courroye a estimé que celui-ci était un individu «dangereux», au vu de sa récidive. «Il est remis en liberté le 27 mai 2019 et qu'est-ce qu'il fait? Il réitère», rappelle-t-il.
L'avocat général a estimé que les 17 plaintes examinées restent cependant «la face émergée de l'iceberg». «Combien d'autres qui restent tapies dans le silence, leur honte, le déni et qui ont vécu la même chose ?», s'est-il interrogé.
Salim Berrada rejette tout en bloc
Depuis sa première mise en examen, le 13 octobre 2016, jusqu'à sa dernière audience, Salim Berrada a nié l'ensemble des éléments à sa charge. «Je n'ai jamais drogué personne. Je n'ai jamais eu de mode opératoire pour violer personne. Qu'on le comprenne», a-t-il insisté.
Pourtant, les récits des 17 plaignantes montrent un déroulement identiques des faits incriminés. «J'ai écouté avec attention chaque témoignage. Pour comprendre, car je veux réellement comprendre, saisir pleinement ce qu'elles disent avoir subi, ce qu'elles prétendent avoir enduré», a déclaré l'accusé, à la veille du requisitoire.
«Il y a des personnes ici dont je suis convaincu du mal-être, de leur croyance que je suis un violeur, que je les ai drogué. D'autres mentent, je le sais, j'en suis persuadé. Mais elles pensent réellement dire la vérité et servir une cause qui est noble et que ça vaut la peine de mentir», détaille encore le photographe.
«Il y a des personnes qui ont couché avec moi pour faire bonne figure alors qu'elles n'en avaient pas réellement envie. Il y en a qui ont couché avec moi pour avoir leurs photos et quand elles ne les ont pas eues, elles ont dit avoir subi un abus.»
Salim Berrada
Au cours de la procédure, les analyses ont montré des traces de drogue ou d'antihistaminiques dans les cheveux de la moitié des plaignantes. Mais pour Salim Berrada, ces molécules se retrouvent aussi dans des médicaments en vente libre.
Un risque de récidive
Mercredi, deux psychiatres et une psychologue se sont succédés à la barre en donnant une lecture similaire du mis en cause. Ils décrivent une personnalité «narcissique», «autocentrée», «peu empathique» et «manipulatrice».
«Lui-même reconnaît que dans le cadre de relations sentimentales et sexuelles, il peut être manipulateur, rechercher l'emprise sur l'autre et réussir par le jeu de son charme et de sa sociabilité. Obtenir in fine le consentement de l'autre pour assouvir ses besoins personnels», détaille David Touitou, expert psychiatre rencontré par Salim Berrada en 2017.
«Il explique qu'il n'a pas hésité à les manipuler pour les rencontrer, qu'il faisait tout ce qu'il jugeait utile pour arriver au consentement de ces jeunes femmes, qu'il a manœuvré», décrit pour sa part la psychologue Elisabeth Cedile. Selon les trois spécialistes, le photographe a plutôt un cheminement pour assouvir ses besoins.
Pour la spécialiste, «le sexe est un outil pour obtenir ce qu'il veut, c'est-à-dire posséder pour rejeter ensuite». «Tout est bon pour lui pour obtenir un consentement - superficiel -, coûte que coûte», analyse quant à lui David Touitou.
Pour sa part, le docteur Vincent Mahe, expert psychiatre, a estimé que Salim Berrada était dans «une forme de donjuanisme», à travers une sorte de «collectionnisme, une séduction tous azimuts». «Est-ce qu'on n'est pas plutôt dans de la prédation que dans la séduction?», a demandé l'avocat général. «Il y a la séduction classique et il y a la séduction telle que Salim Berrada se la représente. Pour lui, c'est réussir à obtenir ce que l'on veut», a explique Dr. Mahe.
Pour le spécialiste, le risque que Salim Berrada récidive est «très important». «Ce qui est inquiétant, c'est le nombre de victimes et la récidive, alors qu'il était sous contrôle judiciaire», explique-t-il. Le verdict est attendu ce vendredi 29 mars.
Article modifié le 29/03/2024 à 15h02


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.