Intriguant. Au lieu de se remettre en cause à la suite du discours royal dans lequel le Souverain les a épinglés à propos de leur gestion chaotique et frauduleuse de la Métropole, certains élus ont eu le culot de fuir en avant, comme s'ils n'étaient pas concernés par la «colère» royale. «Ce sont les autres», laissent entendre les sorties de chaque groupe. Et le mutisme de la tutelle à propos des dysfonctionnements ayant émaillé la gestion de la ville complète le reste. Depuis pratiquement le démarrage des rencontres initiées par le nouveau wali dans le cadre d'une approche participative pour sauver la ville et assurer son rayonnement en tant que métropole équilibrée et propre, l'on assiste à des sorties, pour le moins hasardeuses et malintentionnées, de certains élus. Du parasitage, indiquent les uns. Une formule pour détourner les regards de leurs pratiques ayant conduit le train de la ville à ce stade, répliquent d'autres. Mais dans tous les cas, ces élus, rompus à la roublardise et au double langage, sont en train de naviguer contre les vents de l'assainissement qui soufflent sur la ville blanche. Dans ce lot, l'ancien président de l'Assemblée préfectorale de Casablanca a fait parler de lui plus d'une dizaine de fois dans les colonnes de trois quotidiens arabophones en l'espace de quarante jours. Et chaque fois, il laisse entendre que des désaccords éclatent entre les institutions élues de la ville et la wilaya, ou encore que la ville a besoin d'un plan «Marshall» et non pas ce qui est en train de se mettre en place aujourd'hui. Ce moniteur d'auto-école de son état a oublié qu'il était aux commandes du conseil préfectoral (2003-2009) avec un bilan étalé sur la presse durant ces années, avant d'atterrir à Al Fida où il est l'auteur de la signature d'un «bon de commande» le plus insolite dans toute l'histoire de la gestion de la chose locale au Maroc. Pour quel groupe roule ce moniteur d'auto-école pour rouler la ville ? Les équipes d'inspection ayant débarqué dernièrement à l'Assemblée préfectorale pour apurer ses comptes apporteront la bonne réponse. Casablanca est aujourd'hui face à une alternative. Devenir une métropole équilibrée, propre et attractive où il fait bon vivre ou perdre son attractivité et basculer dans l'anarchie. Le Souverain a donné un cadrage et une feuille de route a été tracée dans ce sens. La locomotive de l'économie nationale a besoin d'une croissance de qualité. Toutes les forces vives de la Région et du pays doivent s'y mettre. La tutelle est aussi appelée à baliser le chemin en optant pour la reddition des comptes. Les partis politiques devraient présenter des élites capables de hisser la ville aux stands des métropoles internationales au vrai sens du terme. Et les habitants de la ville sont également concernés en allant aux urnes pour barrer la route à ces barons ayant fait main basse sur leur ville.