Quand le souverain a prôné un discours de franchise en s'adressant aux Marocains à l'occasion de la fête de la jeunesse et de la commémoration de la révolution du roi et du peuple, il a ouvert la voie à un débat public sur des thématiques jadis tues. La richesse et le capital immatériel ont ainsi été au cœur des débats de l'été. C'est de bon augure car le Maroc a besoin de ses forces vives pour faire émerger des fondamentaux à même de tirer le développement vers le haut sans préjugés ni stéréotypes, et c'est le cas aujourd'hui avec un collectif hétérogène composé d'acteurs politiques et de la société civile de tout bord. Islamistes, activistes des droits de l'homme, politiciens de gauche, parlementaires de la majorité... décident de mettre le doigt sur une question cruciale et légitime qui a été d'ailleurs relevée lors du discours royal : «À qui profite la richesse ?». Aujourd'hui, les Marocains sont appelés à voir la réalité en face en ne s'interdisant aucune autocritique qui permettrait de corriger les dysfonctionnements, de redresser les anomalies et surtout de déclencher le processus des réformes nécessaires à toute émergence. Ce collectif devrait réunir les conditions de réussite de cette initiative qui renvoie le Maroc à une société dynamique et constructive. C'est pourquoi cette juste revendication de l'application du principe constitutionnel de reddition des comptes ne doit pas générer une doléance de chasse aux sorcières car il ne faut surtout pas se tromper de débat.