Le Maroc est le 2e pays nord-africain qui lance le plus grand nombre de chantiers derrière l'Egypte. Le TGV Tanger-Casablanca, ainsi que les projets énergétiques animent le marché des infrastructures dans le royaume. Selon le rapport de Deloitte sur l'évolution des secteurs du BTP et des infrastructures en 2015, le Maroc est le 2e pays de la région Afrique du Nord qui compte le plus grand nombre de chantiers. Avec 7 grands projets en cours de développement, soit 24% du total dans la région septentrionale de l'Afrique, le royaume n'est devancé que par l'Egypte, qui développe actuellement 10 grands projets, soit 35% de l'ensemble des grands travaux actuellement en cours en Afrique du Nord. Le projet du TGV devant relier Tanger à Casablanca est même considéré comme le plus coûteux projet dans l'ensemble des pays nord-africains. D'autres chantiers développés dans les secteurs de l'énergie, notamment les projets de construction de centrales énergétiques solaires, comme Noor, figurent également dans le catalogue des grands chantiers qui font voler très haut l'étendard du Maroc en Afrique du Nord, mais aussi sur le continent tout entier. 79% de nouveaux chantiers Globalement, l'Afrique du Nord parvient à tirer son épingle du jeu et semble définitivement tourner la page d'incertitudes née du Printemps arabe. Malgré le chaos libyen, les autres pays de la région parviennent à se concentrer sur leurs objectifs de développement. À en croire le rapport de Deloitte, les nouveaux projets représentent 79% du total des chantiers en cours dans la région. «Cela dénote de la renaissance du secteur des infrastructures en Afrique du Nord», indique, en substance, le rapport de Deloitte, qui ne manque pas de tresser des lauriers à cette partie du continent considérée comme une véritable locomotive en termes de développement africain. D'ailleurs, ce retour en force de l'Afrique du Nord se constate par le flux important des IDE. En effet, la plupart des grands chantiers d'infrastructures dans la région sont d'abord financés par les IDE, bien avant les fonds publics. Dans ce contexte, le rapport salue également l'avancée des partenariats public-privé (PPP), qui devront faciliter la réalisation d'importantes stratégies de développement des infrastructures dans les décennies à venir. Chiffres clés 301 Le nombre de projets de plus de 50 millions de dollars en Afrique a atteint 301 en 2015 109 La majorité de ces projets sont développés en Afrique australe, soit 109. 79 L'Afrique de l'Ouest arrive en 2e position avec 79 grands projets. 61 C'est le nombre de grands projets en cours en Afrique de l'Est. 29 L'Afrique du Nord en réalise 29. 23 L'Afrique centrale arrive en dernière position avec 23 projets en cours de réalisation. JP Labuschagne Spécialiste PPP et infrastructures, Deloitte Cette année, les projets africains d'infrastructure ont subi l'effet de deux faits majeurs, le premier étant les limites de liquidité, comme l'économie mondiale continue de se rétracter, et le second étant la crise des produits de base. Les projets dans des secteurs tels que l'exploitation minière ont fait l'objet d'un ralentissement tangible, qui à son tour, avait mis les offres de financement s'y rattachant dans une situation de crise grave. Une autre dynamique qui est entrée en jeu a été l'impact des infrastructures de développement de l'export/import qui, si elles étaient bien exécutées, permettraient aux projets de se réaliser plus rapidement (...). Ce qui est devenu clair c'est la nécessité pour nous d'être plus conscients du rôle des IFD (Institutions financières de développement) par rapport à celui des bailleurs de fonds. Bien que le financement des bailleurs de fonds soit effectivement un polycopié, pas pour le remboursement et servant souvent de coup de pouce pour la planification du projet, les IFD sont appelées à faciliter le financement du projet durable. Fait intéressant, les deux types financiers ont investi, et continuent d'investir de manière substantielle dans le développement des infrastructures du continent. Les données dans ce rapport indiquent, également, que le développement de l'infrastructure sociale est en retard sur d'autres secteurs. Cela soulève d'autres questions. Est-ce que le programme de développement de l'infrastructure était soutenu pour amener les gens de A à B et de garder les lumières braquées sur lui, ou bien de répondre aux besoins de base tels que la couverture de santé, l'eau, l'assainissement et le logement ?