«On ne pouvait pas revenir en arrière, la balle a été tirée, on ne peut plus la remettre dans le canon du fusil ». Ainsi parle un responsable proche du dossier de la CAN 2015 compétition dont le Maroc a souhaité le report par crainte des risques de contagion épidémique. Alarmé par le souhait marocain, Issa Hayatou président de la C.A.F a déboulé en trombe au Maroc pour défendre son point de vue face à de hauts dirigeants du Royaume. C'est que la CAF, propriétaire de la CAN, n'a jamais accepté le désir de report de « sa » compétition et l'a refusé tout net dans un communiqué où en 6 points elle réfutait tous les arguments marocains et donnait au Maroc un délai de quelques jours pour revenir sur sa décision. Ce fut peut être la goutte d'eau qui fit déborder le vase puisque le Maroc fort de son bon droit n'était pas prêt à accepter ce qu'il va considérer comme un ultimatum. La CAF qui nous reprochait de l'avoir mise devant le fait accompli, a-t-elle fait à son tour preuve d'excessive légèreté en pensant que le Maroc allait fléchir devant sa fermeté ? Au contraire, le Maroc a choisi l'épreuve de force et engage un bras de fer contre l'instance suprême du foot africain. Ce faisant, notre pays se met en position d'hors la loi en attendant la réponse de la CAF annoncée pour demain onze novembre. On s'attend à ce que la FRMF soit sévèrement sanctionnée. On a choisi d'en courir le risque mais dans cette bataille FRMF-CAF, notre fédération ne s'embarque pas sans arguments elle plaidera le cas de force majeure et tout cela finira, s'il n'y a pas accord, devant la juridiction du T.A.S. (Tribunal Administratif du Sport). Une bataille d'un nouveau genre va s'engager pour notre football. La crédibilité du Maroc ou l'autorité de la CAF. Qui l'emportera ? Pas facile à dire pour l'instant. Le football, de nos jours et en cette époque troublée et conflictuelle, peut-il toujours se placer au dessus de toutes les contingences ? Voilà tout le fond du problème qui surgit désormais avec cette histoire de report de la CAN 2015 et qui peut donner lieu à des analyses et réflexions qui peuvent mettre en cause les structures archaïques du foot international. On ne s'y trompera pas, la FIFA va suivre d'un œil attentif cette guerre (c'en est une) CAN-FRMF. Elle n'interviendra pas, du moins pas directement, mais on peut largement supposer qu'elle ne restera pas indifférente à cette confrontation footballo-juridique qui peut remettre en cause bien des choses. Y aura-t-il du nouveau sous le soleil du foot mondial ou bien il y aura-t-il une éclipse qui remettra toutes les questions périlleuses à plus tard ? On en est là. Pus que jamais, on ne sait pas de quoi demain sera fait. On y verra plus clair après, demain, peut-être.