Pour leur part, les crédits aux ménages ont continué à augmenter quoiqu'en décélération par rapport au niveau des dernières années. Ils se sont établis à 252 milliards, marquant une hausse de 5,6% contre 6,1% en 2014. Cette évolution couvre une hausse des crédits à l'habitat de 5,3%, après celle de 6,3% et un redressement des crédits à la consommation de près de 5%, après une quasi-stagnation en 2014. Globalement, les crédits en faveur du secteur privé (entreprises et ménages) se sont inscrits en hausse de 2,4% à 708 milliards de dirhams, représentant 91% du total des crédits. Parallèlement, les crédits alloués au secteur public (entreprises et administrations publiques) se sont chiffrés à 73 milliards, marquant une hausse de 3,7%, après celle de 1,6% en 2014, évolution liée essentiellement à la hausse des crédits aux entreprises publiques. Ceux accordés à l'administration publique ont, quant à eux, légèrement régressé. La répartition des crédits par secteur d'activité fait ressortir une prépondérance du secteur tertiaire et des ménages avec une part cumulée de 66%, suivis du secteur secondaire qui a capté près de 30% des crédits bancaires, puis du secteur agricole qui a détenu une part de 4%. Les crédits accordés en faveur des secteurs de l'agriculture et du transport et communication ont contribué positivement à l'évolution des crédits, alors que les crédits au secteur des industries de transformation ont enregistré des évolutions négatives. Les crédits accordés au secteur primaire ont connu une hausse de 15,2% à 34,6 milliards de dirhams et leur part dans le total s'est améliorée de 0,5 point à 4,4%. Ceux finançant le secteur du commerce ont atteint 47,3 milliards, accusant une baisse de 6,3%, qui fait suite à une hausse de 9,6% une année auparavant. Avec un encours de 144 milliards de dirhams, les crédits bénéficiant au secteur des industries ont accusé une baisse de 2%, après une hausse de 5,7% observée une année auparavant, leur part s'étant repliée de 0,8 point à 18,5%. Les crédits destinés aux sociétés opérant dans la production et la distribution de l'eau et de l'énergie ont, pour leur part, marqué une progression de 5,2% et ceux destinés aux industries métallurgiques ont augmenté de 12,9%. Les concours mobilisés en faveur du secteur du tourisme ont connu une baisse de 9,5% pour totaliser un encours de 16,4 milliards. La part de ce secteur dans le total des crédits a reculé de 0,3 point à 2,1%. En revanche, le secteur du transport et communication a vu son encours de crédit augmenter de 17,3% et sa part dans le total, s'établir à 4,2%. Les crédits bénéficiant au secteur du bâtiment et des travaux publics ont poursuivi leur trend baissier pour totaliser un encours de 88 milliards, en repli de 5,2%. Leur part a perdu un point à 11,2% en 2015. Suite à la hausse significative des prêts à caractère financier constatée en fin d'année, les crédits consentis aux activités financières ont progressé de 18,8% pour se chiffrer à 104,5 milliards, soit une part en hausse de 1,8 point à 13,4%. Par maturité, l'encours des crédits à court terme a baissé de 2,1%, en relation avec le repli enregistré par les facilités de trésorerie. Sa part dans le total des crédits est revenue de 34,9% à 33,4% entre 2014 et 2015. Bénéficiant de la hausse des crédits à l'habitat, les prêts à long terme se sont renforcés de 4% à 251,5 milliards de dirhams, leur part s'étant accrue de 0,4 point à 32,2%. De leur côté, les prêts à moyen terme ont vu leur encours se hisser de 5,1% à 211 milliards et leur poids a, en conséquence, progressé de 0,6 point à 27%. L e portefeuille-titres en baisse L'encours du portefeuille-titres des banques a baissé de près de 2% à un montant brut de 225,5 milliards de dirhams, soit près de 20% de leur bilan agrégé, en relation principalement avec la contraction des portefeuilles de placement et d'investissement. L'analyse selon la comptabilité d'intention montre que le portefeuille-titres de transaction, valorisé au prix de marché, a enregistré une progression de son encours de l'ordre de 6,9% à 105,8 milliards de dirhams et ce, après une baisse de 11,6% en 2014. Cette évolution est liée notamment à la hausse des Bons du Trésor de 30,6% à 58 milliards, certaines banques ayant souscrit à des Bons du Trésor à des fins de couverture aussi bien pour leur compte propre que pour le compte de leur clientèle. A l'inverse, les autres titres de créance et les titres de propriété ont accusé des baisses respectives de 31% et de 11%, dans un contexte de repli des émissions de dette privée et de morosité du marché boursier. En revanche, le portefeuille de placement a vu son encours baisser de 16,2% à 46,3 milliards de dirhams, repli ayant concerné le portefeuille des Bons du Trésor de près de 21% à 26,8 milliards, les autres titres de créance, de 18,2% à 8,1 milliards et des titres de propriété, essentiellement sous forme d'OPCVM, de 0,8% à 11,3 milliards. Dans la même tendance, les titres d'investissement ont fléchi de 12,1% à 36,3 milliards de dirhams, dont plus de 91% est constitué de Bons du Trésor. Le portefeuille-titres de participation a connu une progression de 8% à 37,1 milliards, dont plus des trois quarts dans les entreprises liées. Cette évolution reflète une hausse des participations dans les entreprises privées de 27,4% à 13,1 milliards, soit plus de 38,4% du portefeuille de participation. En revanche, les participations détenues dans les entreprises publiques se sont significativement réduites, revenant de 3,3 milliards à 17 millions suite à la cession par une banque de sa participation dans le capital d'une grande entreprise publique. Suite au renforcement de la participation de certaines banques dans le capital de certaines de leurs filiales en Afrique et à de nouveaux investissements, les participations détenues dans les établissements de crédit installés à l'étranger ont augmenté de 13,3% à 15,6 milliards, représentant 46% du portefeuille global de participation et 15% des fonds propres comptables des banques. Selon la nature juridique, les Bons du Trésor se sont établis à 118 milliards de dirhams en variation positive de 1,5% par rapport à 2014. Cette légère évolution fait suite à une baisse de 14,8% en 2014, année qui a été marquée par une baisse significative des titres empruntés. Le portefeuille des Bons du Trésor a représenté 52% du portefeuille global et 10,3% des emplois bancaires, contre 10,5% l'année passée. Le portefeuille des autres titres de créance, constitué d'obligations à hauteur de 64%, a enregistré une baisse de 20,3%, après celle de 18,4% en 2014, dans un contexte de baisse des émissions sur le marché de la dette privée. Pour leur part, les titres de propriété détenus par les banques, tous portefeuilles confondus, ont affiché une baisse de 3% induite par celle des titres d'OPCVM, après une progression de 22,5% en 2014, leur part dans le portefeuille global s'étant contractée d'un point à 41%. L'encours des provisions pour dépréciation du portefeuille-titres, dont près de 90% est affecté à la couverture des titres de participation et emplois assimilés, s'est accru de 12% pour s'établir à 2,6 milliards de dirhams.