C'est demain vendredi que se tiendront à Agadir les travaux de la caravane "Achourouq" autour d'une thématique d'actualité "Quelle régionalisation avancée pour quelle nouveau Maroc?", en présence d'une pléiade d'acteurs politiques, de parlementaires, de chercheurs, d'académiciens, d'experts, d'intervenants dans les affaires publiques... Cet imposant rassemblement initié conjointement par l'université Ibn Zohr d'agadir et le centre Achourouq pour la démocratie, de l'information et des droits de l'homme, ouvrira, durant trois jours d'affilée, les portes aux débats sur l'une des pièces maitresses de la dynamique du Maroc d'aujourd'hui. De par la pertinence des sous-thèmes retenus dans cet échange, la qualité du parterre des participants et l'acuité du sujet soumis à discussion, cette rencontre promet beaucoup, car elle intervient à un moment idoine du processus de démocratisation et de modernisation, conforté par l'adoption des nouvelles dispositions de la constitution au sein desquelles la régionalisation avancée occupe une place de choix. En effet, après la mise en place du nouveau gouvernement et à la veille des prochaines consultations électorales, le concept de régionalisation revient en force au devant de l'actualité. On ne saurait maintenant retarder ni occulter une exigence sur laquelle repose le fondé d'une Nation agissante, aux yeux de l'opinion aussi bien nationale que mondiale. On a beau confectionner, dans la ferveur et la hardiesse, une multitude de projets d'envergure, la régionalisation est considérée comme un prélude fondamental de réformes essentielles menant à une véritable révolution en termes de gouvernance et de répartition de richesses et à une société prospère et performante. Le débat national, qui enchainera sur la plate-forme de l'ébauche de la commission chargée de ce dossier, survient, en fait, dans le déroulement du défrichage relatif au meilleur style de régionalisation convenant à la réalité marocaine. Le système actuel de régions révélant ses limites, les mutations profondes que connait le pays à plus d'un registre et les développements de l'intégrité territoriale demeurent, en effet, des atouts incitatifs à un modèle de régionalisation répondant à toutes ces évolutions. Les nouvelles générations de réformes que le pays entame au niveau des grands chantiers inhérents aux domaines institutionnels, économiques, sociaux et culturels, se devraient de s'ancrer dans une assise de régionalisation qui reste, particulièrement, un axe central d'une nouvelle génération de réformes. Les perspectives de l'organisation régionale au Maroc, à la lumière de l'expérience actuelle, sont appelées, de par la fonction de ces nouvelles donnes à renforcer davantage les attributions et les prérogatives de la collectivité locale. Les spécificités et les fondements de la nation imposent, effectivement, une nouvelle expérience plus appropriée, susceptible d'assouvir toutes les attentes. La détermination de l'approche conceptuelle de la région s'applique à définir les recoupements à établir en corrélation avec l'aménagement du territoire. Cette démarche suppose la mise en œuvre d'outils géographiques et politiques en vue de mettre en place une régionalisation agissante. La dynamique de l'entreprenariat dans la région Souss Massa Drâa, à titre d'exemple, suppose la mise en avant des éléments nécessaires des infrastructures de base, des structures d'appui, de la qualité des ressources humaines, de la dynamisation des acteurs locaux et régionaux, de la reconnaissance des affaires propres de la région. Pour prétendre à un développement local et régional, il va falloir accorder plus d'intérêt à la création d'emplois, l'amélioration de niveau de vie, la participation active dans la promotion de l'économie nationale... Dans ce sens, le milieu rural, aux carences infrastructurelles déconcertantes, devrait jouir d'une focalisation toute particulière, à travers les programmes mis en fonction par les décideurs chargé de piloter la régionalisation, afin d'aménager et accélérer les modes de vie adéquats, au même rythme. A ce propos, on insistera sur l'importance de la montagne dans le nouveau chantier de la régionalisation avancée. En effet, on ne peut parler de réformes de cette ampleur sans valoriser la place du relief montagneux qui s'insère dans un environnement rural fondamental. Il va sans dire, enfin, que toutes ces réformes sont censées être édifiées dans une vision globalisante et harmonieuse, en tenant en compte les équilibres et les cohérences fondamentaux d'une telle opération de notoriété régionale et à vocation nationale. C'est donc une bonne chose que des initiatives, comme celle lancée aujourd'hui par l'université Ibn Zohr, en partenariat avec le centre Achourouq, s'attellent, avec sérieux et responsabilité, à des thèmes de haute teneur nationale.