Billet A chaque mois de Ramadan, c'est toujours la même chose. De longues files d'attente devant les boulangeries, d'immenses foules dans les souks et d'interminables queues aux caisses des supermarchés. On dirait le jour précédant l'apocalypse. Une hystérie collective sur les denrées alimentaires. On achète du pain, des petits pains, de grandes crêpes et de gigantesques baguettes. On prend du jus d'organe, plein de jus d'orange puis du nectar d'ananas, d'avocat, d'abricot et j'en passe... Puis, les œufs. On s'empresse d'en acheter avant qu'il n'en reste plus. Le poisson, il ne faut pas oublier le poisson. Le poulet, vite ramenez-en avant de passez chez le boucher. On court ici et là. Affamés, assoiffés et irrités, on ne voit que la nourriture. Et tant pis si on marche sur le voisin. Tant pis si on écrase le pied de telle ou telle personne. Après tout le Ramadan, c'est le mois du pardon. Ils nous pardonneront !