Agadir : constructions illicites On se souviendra de la fermeté avec laquelle se sont comportées les forces publiques pour mettre fin aux constructions anarchiques dans plusieurs coins de la ville d'Agadir et environs, notamment à Aourir, Tamri, à Drarga, Aux piémonts. Cette opération qui s'est exécutée sans merci avait permis, certes, de libérer ces lieux des habitations illicites et incité, par la suite, les citoyens de se conformer aux procédures légales pour s'octroyer leur domicile, sous peine de se faire priver d'autorisations de construire et d'habiter. Il ya un peu plus d'une année et demie, les tentacules des bulldozers avaient sillonné tous ces recoins pour les transformer en décombres, sous les yeux impuissants et consternés des victimes. Il est vrai qu'il est tout à fait logique qu'un de ces jours, l'Etat ne peut tolérer indéfiniment la profusion de ces infractions urbanistiques qui prennent, en effet, des dimensions catastrophiques, hypothéquant la vie postérieure de nos enfants. Cependant, on ne peut non plus passer sous silence les véritables responsables de cette prolifération, il y une vingtaine d'années, qui ne sont autres que les agents des autorités locales, elles mêmes, et les instances électives. De surcroit, le déferlement des constructions anarchiques étaient, en fait, dues à nombre de facteurs dont particulièrement, l'absence, à l'époque, de stratégies urbanistiques pouvant contenir l'explosion démographique dans les périphéries, la hausse des niveaux d'exclusion dont souffraient les populations, l'infiltration systématique des spéculateurs lancés dans le bain par les promoteurs immobiliers, la complication des dispositions procédurières et administratives, le manque des lotissements, la dispersion des prérogatives des différents intervenants du secteur, l'absence des consultations de concertation excepté celles menées par l'ancien Wali, nommé actuellement à Casa...Il est à noter, à ce propos qu'actuellement, les répercussions de ces opérations de démolition, salutaires en somme, se manifestent encore, dans ce sens où nombre de victimes sont laissées pour compte. Il est bien évident qu'au lendemain de mesures de libération des domaines publics et de respects des exigences urbanistiques, on avait entamé des solutions de recasement et de réhabilitation au profit de tous qui se sont montrés lésés, hormis les dépravateurs qui se sont vu poursuivre en justice. Toutefois, ces manœuvres semblent marquer le pas, devant l'ampleur de ces démarches. Nombreux sont les concernés qui attendent toujours l'exécution des projets initiés dans nombre points de chute. Face à la lenteur de ces procédures de relogement dans des conditions légales et décentes, il parait que les victimes commencent à se lasser et perdent confiance à l'égard des organismes étatiques. D'aucuns craignent, par conséquent, que le phénomène des bidonvilles reprend de nouveau, avec des moyens différents et des procédés manigancés, du moment que les citoyens sont dans le besoin de se procurer un abri par tous le moyens, d'autant plus que les chartes internationales et la nouvelle constitution du pays stipulent la nécessité et le droit de logement. Il est grand temps de se pencher sérieusement sur cette imminente calamité qui, semble-t-il, s'apprête à exploser, devant la démission et l'atermoiement des responsables.