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La hiérarchie des puissances dans le système international
Analyse
Publié dans Albayane le 17 - 11 - 2013

La hiérarchie reflète non seulement une structure pyramidale, où chaque étage est occupé par une catégorie de puissance, mais aussi les diverses étapes de l'évolution d'une puissance. La hiérarchie est alors vue comme un processus ascensionnel. En d'autres termes, un Etat peut partir du degré le plus bas comme étant une petite puissance et arriver à devenir une grande puissance. Ce parcours ascensionnel n'est pas unique, car un Etat dans une catégorie de puissance peut évoluer et atteindre le sommet de cette même catégorie, sans pour autant accéder à l'étage supérieur.
Par ailleurs, la hiérarchie est dépourvue d'un caractère pérenne et stable, les puissances sont assujetties à cette règle immuable, celle de la montée et du déclin. En outre, le caractère changeant et relatif de la hiérarchie est dû en grande partie à la mobilité des critères de puissance. Aucune classification ne résiste au temps, c'est une donnée conjoncturelle. Quelle que soit la classification adoptée, elle est appelée à être réactualisée dans le moyen ou le long termes. Néanmoins, elle a le mérite de faire un constat sur une configuration de puissance.
On pourrait s'interroger sur la pertinence d'une classification des puissances, alors que sur la scène internationale les acteurs ne sont plus exclusivement étatiques. En effet, ces derniers sont concurrencés, dépassés par d'autres acteurs qui sont parfois plus riches qu'eux. Une multitude d'acteurs sont autour d'eux, au-dessus d'eux, et en dessous d'eux, et tous participent au jeu international. Les Etats ne disposent plus exclusivement du système diplomatique, prérogative classique de leur politique extérieure.
En intégrant le principe de la mobilité, qui touche l'évolution, le déclin et les ambitions, la classification aura assimilé sa relativité et en aura fait un point essentiel. Dès lors, la classification peut comprendre trois grandes catégories, qui se subdivisent en sous-catégories.
Premièrement, la catégorie des grandes puissances. Sur la scène internationale post-bipolaire, la catégorie des grandes puissances se subdivise en deux catégories. D'abord, et par ordre d'importance, les grandes puissances mondiales ou à vocation mondiale. Ces puissances ont la particularité d'avoir des intérêts qui s'étendent à toute la planète. Pratiquement, tous les problèmes d'envergure internationale sollicitent leur présence et action. Présentes dans toutes les institutions internationales, elles influencent et le déroulement et le résultat des travaux de celles-ci. Elles dispensent une certaine vision de l'ordre international, assurent leur sécurité et celle de leurs alliés. Elles forgent un ordre économique international en parfaite harmonie avec leurs idéologies et politiques économiques. Elles disposent d'un grand pouvoir d'attraction ou de «soft power» et de «smart power», et se présentent en modèle pour l'ensemble des Etats. La situation des Etats-Unis d'aujourd'hui s'apparente à celle des puissances mondiales ou à vocation mondiale. On ne pourrait parler à leurs égards, c'est-à-dire les Etats-Unis, de superpuissance ni de puissance totale, mais peut-être de puissance globale. Ils ne sont pas une superpuissance parce que pour être qualifié comme telle, il faut cumuler trois éléments à savoir disposer de tous les critères de puissance, prôner et être porteur d'une idéologie qui sied à l'humanité toute entière, être porteur d'un message universel, et, enfin, comme cela a été le cas pendant la Guerre froide, occuper dans le système international une place déterminante, notamment par le biais du nucléaire.
Il importe de retenir qu'en fonction de leurs capacités, les Etats-Unis doivent être placés dans un niveau élevé de la catégorie des grandes puissances, juste au-dessus des grandes puissances aux prétentions et aux ambitions mondiales limitées.
Ces dernières sont appelées ainsi car leur engagement à l'égard des grands problèmes internationaux reste soumis à une logique préférentielle, répondant plus à des intérêts ciblés dans telle ou telle zone spécifique. En politique internationale, leur action n'est pas globale, en ce sens qu'elle ne traite pas toutes les questions du monde. Aussi leurs moyens et capacités ne leur permettent-elles pas de s'investir dans toutes les régions du globe. En fait, ce sont des puissances développées sur le plan économique et technologique, industrialisées et privilégiant la retenue. Tributaires des grandes puissances mondiales, leurs actions s'inscrivent dans le sillage de celles-ci.
Parmi les puissances qui s'apparentent à la classe des grandes puissances aux ambitions et prétentions mondiales limitées, on peut citer la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Japon. Les deux dernières se trouvent en phase ascendante car leur puissance répond plus à la nouvelle distribution de la puissance dans le monde, qui est plus économique, technologique, financière... Les deux premières, ayant toujours des réflexes de puissances diplomatico-stratégiques, privilégient, entre autres, une autonomie en matière militaire et une Europe de la puissance, surtout pour la France. Détentrices de sièges de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, leur statut politique est rehaussé par rapport aux deux autres.
Deuxièmement, les puissances régionales. Elles sont nombreuses et diverses. Les unes se caractérisent par leur territoire immense, par leur population, les autres par leur arsenal nucléaire... Leur puissance s'exerce sur leur environnement proche, sur les zones spatiales immédiates. Leur influence, ne peut dépasser cet environnement proche pour plusieurs raisons à commencer par la capacité de projection de force très réduite. Cependant, le mérite de ces puissances, c'est qu'elles assurent une certaine stabilité régionale; le règlement des problèmes régionaux est tributaire de leur participation et de leur influence.
On peut remarquer que le rôle de régulation et de stabilisation, qui revient aux puissances régionales, est à la fois recherché et redouté par les grandes puissances. Il est recherché, car il permet à celles-ci d'avoir des relais régionaux et de faire l'économie d'une présence et d'un engagement coûteux. Il est vrai que ce scénario n'est réalisable que lorsque la puissance régionale est inféodée aux grandes puissances. Mais il arrive aussi que le rôle des puissances régionales, dans leurs sphères d'influence, soit redouté. En effet, c'est lorsque celles-ci s'engouffrent dans une logique hégémonique et dominatrice, créant, par les troubles régionaux qu'elles génèrent, un danger pour l'ordre international, instauré par les grandes puissances. Le problème se pose alors pour ces dernières, qui voient dans l'action des puissances régionales hégémoniques une volonté de refonte de la hiérarchie des puissances.
On peut distinguer, sur une base hiérarchique, deux classes de puissances régionales. En effet, il y a les puissances massives qui se veulent être parmi les grandes puissances, et cherchent à être reconnues et à se faire reconnaître comme telles. C'est aussi le cas de la Russie, de la Chine et de l'Inde. En dessous d'elles, des puissances régionales moindres, qui pour la plupart sont des relais des Etats-Unis. On cite fréquemment l'Afrique du Sud, le Brésil, le Pakistan, Israël, la Turquie.
Enfin, troisièmement, les petites puissances. Elles sont nombreuses, économiquement faibles, peu industrialisées, par rapport aux deux autres. Elles sont tributaires de l'aide des grandes puissances. Elles cherchent à se maintenir dans les circuits des échanges internationaux. Elles privilégient la diplomatie de groupe au sein des institutions multilatérales, car elle leur permet de peser sur les relations internationales en disposant d'une certaine majorité, la majorité dite «automatique» au sein de l'ONU.
Dans cette catégorie des petites puissances, on peut distinguer, d'un point de vue hiérarchique, entre celles qui aspirent à être et à jouer un rôle de puissance régionale, exemple, l'Indonésie. Et ensuite, les petites puissances qui cherchent à assurer leur stabilité interne en profitant de l'économie internationale et des circuits des échanges internationaux. Enfin, en bas de l'échelle, les petites puissances qualifiées d'insignifiantes, simples. Elles existent par la volonté des autres puissances et par le droit international.


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