Depuis sa création, le Salon du cheval d'El Jadida connaît une affluence allant crescendo. La troisième édition organisée, du 18 au 24 octobre dernier, sous le thème «Le cheval barbe au Maroc et à l'international», a tenu toutes ses promesses. Pour Dr El Habib Merzak, Commissaire de l'Association du Salon du Cheval, ce rendez-vous ambitionne de devenir une plate-forme de promotion et de valorisation pour tous les acteurs de la filière et vise à préparer une offre commerciale marocaine et internationale. Entretien Al Bayane : Quel est l'objectif de l'organisation du salon ? M . El Habib Merzak: Comme vous le savez, le cheval fait partie intégrante de notre culture. Les Marocains ont accordé depuis toujours une grande importance à cette monture d'exception. L'objectif principal de l'organisation de cet événement est de valoriser le patrimoine et les traditions équestres, positionner le Maroc parmi les grands pays utilisateurs du cheval, vendre l'image du Maroc à travers un événement d'envergure, faire du royaume un carrefour de toutes les passions en rapport avec le monde du cheval, renforcer les relations et les échanges bilatéraux qui s'intéressent au cheval et son utilisation, développer le marché international de niche, fédérer l'ensemble de la filière équestre marocaine autour d'un événement à rayonnement international, être une plate-forme de promotion et de valorisation pour tous les acteurs de la filière, devenir un centre d'expertise pour prodiguer informations et conseils aux professionnels. Quels sont les enjeux de ce salon sur la filière et la ville d'El Jadida et sa région ? Le salon du cheval d'El Jadida est d'abord un rendez-vous qui regroupe tous les acteurs opérant dans la filière chevaline nationale. Il a pour mission de sauvegarder le patrimoine équin et de dégager les différentes voies pour son développement. Le salon ambitionne de devenir une plate-forme de promotion et de valorisation pour tous les acteurs de la filière et vise à préparer une offre commerciale marocaine et internationale. Qu'est-ce qui caractérise cette troisième édition par rapport aux précédentes ? Vu le succès enregistré au cours des éditions précédentes de 2008 et 2009 qui avaient accueilli respectivement 110000 et 210000, les organisateurs attendent cette année 250000 visiteurs. Le salon a accueilli 80 exposants et 700 chevaux d'exposition de spectacle et des compétitions, la superficie du salon s'est agrandie pour atteindre 21000 m2. Une vingtaine de pays étrangers ont participé à cet événement dont la France a été l'invité d'honneur de cette année. Elle a été représentée par sa prestigieuse cavalerie de la garde républicaine, des exposants et plusieurs cavaliers artistes. Enfin le salon se veut une véritable ouverture à l'international via la participation de plusieurs pays arabes et européens et latino-américains. Quelles sont les retombées économiques de ce salon et quel est le poids de la filière dans l'économie marocaine ? Au Maroc, la dimension culturelle du cheval est prépondérante, mais notre objectif par l'organisation de cet événement est de créer une dynamique au niveau de la filière en améliorant les échanges. En effet, ces derniers temps, il a été constaté un engouement des éleveurs pour les manifestations organisées à travers le Royaume par les différents intervenants. Nous avons constaté également une augmentation de la valeur marchande des chevaux engendrant des rentrées importantes pour l'éleveur et le monde rural. Quel est le poids de la filière équine dans l'économie marocaine ? La dimension culturelle liée au cheval reste la plus importante pour l'ensemble de la filière. Par ailleurs, cette monture procure de la force au travail agricole spécialement dans les petites et moyennes exploitations, elle sert également comme moyen de locomotion dans les localités difficiles. Le cheval constitue aussi une source d'emploi dans le domaine des courses, du sport équestre et de l'élevage.Le commerce des chevaux constitue une source non négligeable des revenus chez les éleveurs au niveau du monde rural. Quelle est la stratégie du Maroc pour développer la filière équine ? La première phase de cette stratégie consiste à renforcer les infrastructures hippiques. Le département compte implanter des centres de promotion de l'élevage au niveau des zones de production et renforcer les infrastructures de base pour le déroulement des courses à travers la construction des hippodromes et les centres d'entraînement. D'autres actions sont également importantes pour l'amélioration du secteur, notamment: - L'introduction des techniques modernes de reproduction. - La vulgarisation des méthodes modernes de conduite d'élevage. - La multiplication des concours d'élevage. - L'appui aux activités des sports équestres modernes. - L'encadrement par la formation continue des différents intervenants de la filière. - L'intégration du cheval dans l'industrie touristique marocaine. - L'appui aux associations professionnelles opérant dans le secteur. - L'encouragement des échanges internationaux en rapport avec la filière. (Desk sport)