Casablanca : Le wali mène une enquête sur le recrutement des travailleurs temporaires    Mohamed Boudrika, ex-président du Conseil d'arrondissement de Mers Sultan, révoqué de ses fonctions    Aéronautique : plus de 5,8 MMDH d'exportations à fin mars 2024    IR au titre des profits fonciers : possibilité de demander un avis préalable auprès de la DGI    La Bourse de Casablanca clôture en territoire négatif    La FIFA lance un classement mondial de futsal, le Maroc pointe au 6è rang    Info en images. Le cinéma marocain en vedette au festival du film africain Tarifa-Tanger    Le réseau social X modifie la fonction de blocage des comptes    Le Président Xi Jinping tient avec le Président français Emmanuel Macron et la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen une réunion des dirigeants Chine-France-Union européenne    Message de condoléances de SM le Roi au Serviteur des Lieux Saints de l'Islam suite au décès de SAR le prince Badr Ben Abdel Mohsen Ben Abdelaziz Al-Saoud    Sahara-CIA files #5 : Hassan II a transformé les victoires du Polisario en défaites    Tanger: Ouverture d'une enquête pour déterminer les circonstances d'une tentative de trafic de cocaïne (source sécuritaire)    Koweït : Le Marocain Mohamed Daoudi parmi les lauréats du 42e prix de la KFAS au titre de 2023    Etats-Unis : L'AMDIE en quête d'investissements dans les technologies au Maroc    Hassan Hajjaj brille au festival des Arts d'AlUla    Horizon 2030 : Casablanca sera-t-elle au rendez-vous ?    Education : Construire l'Afrique de demain avec une jeunesse bien formée    Sommet des propriétaires des médias : Réorganiser le secteur sur le continent    Des intempéries continuent de frapper le Kenya    Présidentielle. Les Tchadiens appelés aux urnes    Sortir la HACA de son vacuisme    Botola D2/J24: Le CODM chute à Beni Mellal, le KACM en profite !    UEFA Conférence Europa League/Demi-finales : El Kaabi meilleur joueur de la journée    Liga / En-Nesyri buteur face à Grenade    Cyclisme. Le Marocain Achraf Ed-Doghmy vainqueur du Tour international du Bénin    Amine Adli ou l'ambition de remporter la CAN 2025 à domicile    LdC : Le PSG de Hakimi déterminé à inverser la tendance face au BVB    Le Maroc voudrait ajouter les drones SeaGuardian à son arsenal    OLA Energy Maroc: Nouvel accord pour mélanger des lubrifiants de la marque Mobil au Maroc    Santé : Meknès renforce son offre en centres de soins    La Fondation Banque Populaire restaure des écoles dans la région de Nador-Al Hoceima    Vaccins anti-Covid-19 : Résurrection du débat sur les effets secondaires !    Recensement de la population : Dans les coulisses de la formation des futurs agents du HCP [INTEGRAL]    Accord social : L'OTRAGO apporte ses remarques et exprime des préoccupations    Azerbaïdjan : Exposition photographique consacrée au patrimoine architectural du Maroc    Alune Wade, Ablaye Cissoko et Aïta Mon Amour... enflammeront les scènes du Festival Gnaoua 2024    Jazz au Chellah 2024 : une symphonie transfrontalière s'invite à Rabat    Le CESE plaide pour un renouvellement des informations sur la mendicité    Présidentielle en Mauritanie: le parti au pouvoir adopte la candidature de Mohamed El Ghazouani    Ventes de ciment : évolutions disparates selon les segments    Championnat d'Espagne : En-Nesyri continue sur sa lancée    Le bilan des réalisations de l'Agence Bayt Mal Al-Qods dépasse 13,8 millions de dollars pour la période 2019-2024    Détenu attaqué : la prison de Casablanca réfute    La Fondation BMCI réitère son soutien au Festival « Moroccan Short Mobile Film Contest » pour sa deuxième édition    Sortie, cinéma, exposition, festival… 10 choses à faire ce mois-ci    Les musées de France ne connaissent pas la crise dans leur histoire d'amour avec le public    Maroc-Azerbaïdjan : signature d'un accord d'exemption de visas    Les températures attendues ce lundi 6 mai 2024    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Notre reggae est un métissage»
Publié dans Albayane le 25 - 06 - 2018

Le groupe «Africa United», constitué de membres du Maroc, Iles Comores, Congo, Côte d'Ivoire est un parfait exemple de métissage culturel et surtout de l'intégration culturelle des Subsahariens au Maroc. Nous avons rencontré Fahad Faisoil (alias Fahd Bastos), Comorien, leader du groupe, qui s'est confié sur cette expérience.
Al Bayane: Comment le groupe «Africa United» s'est-il formé?
Fahad Faisoil: Le groupe s'est formé en 2006, mais on peut dire qu'il s'est vraiment constitué en 2010. C'est à partir de cette date que nous avons commencé à jouer sur des scènes prestigieuses et professionnelles. Notre carrière a effectivement commencé en 2010 lorsque nous avons gagné le concours «Génération Mawazine». C'est cet évènement qui a été notre point de départ, puisque nous avons pu avoir une équipe pour nous encadrer et nous accompagner. Généralement, quand les groupes commencent, au tout début c'est très difficile ; cela n'a pas été notre cas. Cette victoire nous donné droit à un management de cinq ans et la production d'un album; ce qui nous a facilité la tâche. Côté financier, nous avons pu démarrer sans le souci de financement. Nous avons pu ainsi nous concentrer sur le côté musical.
Au début, l'idée m'est venue simplement. J'ai entendu parler du concours à la radio et je me suis dit pourquoi ne pas y participer, puisque je faisais de la musique depuis le pays, même si je n'étais pas intégré dans des groupes. A la base, je suis venu au Maroc pour des études. Je les ai terminées en 2010, ce qui a coïncidé avec le concours «Génération Mawazine». Quand nous avons gagné le concours, j'ai vu que les choses allaient être sérieuses. Donc, je me suis dit pourquoi ne pas m'installer au Maroc.
Au tout début, j'étais seul. Pour constituer le groupe, j'ai commencé à fréquenter quelques pubs. C'est là que j'ai pu rencontrer quelques musiciens, un à un. Quand nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes rendu compte que nous venions de différentes nationalités : îles Comores, Maroc, Congo, Côte d'Ivoire ; il y avait un Sénégalais, mais il est parti. Il y avait aussi un Djiboutien, mais une fois ses études en architecture en poche, il est aussi rentré chez lui. C'est sur cette base que nous avons décidé de baptiser le groupe «Africa United».
Sachant que le Maroc est un pays de passage pour plusieurs, cela ne met-il pas en danger la pérennité et l'avenir du groupe?
Le groupe est bâti sur le concept d'une sorte d'école, puisque les gens sont de passage. Nous avons opté pour ce choix, car cela nous permet d'enrichir notre musique. On sait que les gens qui sont là, même s'ils sont stables pour le moment, peuvent partir d'ici 2 ou 3 ans, mais cela n'empêche que le groupe puisse toujours évoluer. Nous avons toujours en permanence deux ou trois remplaçants. Avec la réalité du Maroc, il est assez difficile de vivre uniquement de la musique, mais on essaie de s'en sortir. Du coup, même les membres du groupe, on ne peut pas leur imposer d'être tout le temps là ; ils peuvent avoir d'autres engagements. Mais malgré cela, nous évoluons toujours, puisque nous avons des doublures. Nous avons 3 ou 4 pianistes : si l'un n'est pas disponible, il peut se faire facilement remplacé. Au-delà de tout ça, il y'a le noyau qui est toujours là en permanence. Nous sommes actuellement huit membres : 6 instrumentistes et 2 voix qui chantent.
Avec autant de cultures différentes dans le groupe, dans quelles langues chantez-vous? Comment se font les choix musicaux?
Nous chantons en anglais, français, espagnol, arabe, en comorien. Souvent on intègre des mots ou de petites phrases en lingala ou en djiboutien. Nous sommes dans une démarche de valorisation des langues africaines sans toutefois mettre de côté les langues internationales pour que notre message puisse passer.
A la base, «Africa United» fait du reggae. Chaque membre du groupe apporte son «feeling», pas forcément de sa culture, mais de son univers musical. C'est après que tout le monde ait donné son avis, qu'on trouve les rythmes qui peuvent ressembler un peu aux sonorités marocaines, internationales (jazz, blues...). Mais le reggae que nous faisons est en réalité métissé. En l'entendant, on peut y détecter différentes sonorités.
Pourquoi le reggae?
Tout au début, la majorité des membres qui ont constitué le groupe était inspirée en reggae. Moi personnellement, dans ma carrière solo, je fais carrément autre chose, l'acoustique et les rythmes de mon pays, les Iles Comores. Je me suis retrouvé dans le reggae par hasard.
Quels thèmes abordez-vous dans vos chansons? Quel est le principal message du groupe?
En majorité, nous parlons des maux qui touchent l'Afrique. Nous chantons aussi l'amour, l'amitié, les questions de l'environnement, de la vie quotidienne. Mais à 90%, notre musique parle de l'Afrique. Nous essayons de transmettre un message à la jeunesse africaine sur les réalités de notre continent. Nous leur partageons nos expériences ; nous ne voulons pas que la génération future vive les mêmes problèmes. Et même si elle vient à être confrontée aux mêmes défis, qu'elle en soit déjà consciente.
Notre principal message c'est l'unité du monde entier, l'espoir de la jeunesse, croire en ses rêves, être persévérante et se battre pour ses aspirations. Le véritable problème de la jeunesse africaine aujourd'hui c'est qu'elle ne voit pas loin ; elle veut obtenir rapidement ce qu'elle désire. C'est vrai que cela peut prendre du temps, le chemin peut être long, mais il faut continuer de croire.
Un mot sur les albums du groupe? Quels sont vos projets, en dehors du Maroc?
Nous avons sorti un album intitulé «Dream» en 2015-2016. Nous préparons un clip qui devrait sortir cette année, mais nous n'avons pas encore fixé de dates.
Pour cette année, nous avons une tournée à Ténérife aux Îles Canaries, en Suisse. Récemment, nous étions en France. Nos objectifs sont essentiellement pour 2019. Pour le moment, nous essayons de fixer des dates, d'avoir plusieurs rencontres avec différents artistes, dans l'optique d'un album prévu en 2019. Cet album sera constitué à 80% de featurings avec tous les artistes que nous aurons rencontrés cette année dans divers évènements, que ce soit les artistes d'Afrique ou d'ailleurs. Notre objectif est de faire un album spécial featurings, pour nous faire connaitre dans ces pays et avoir une certaine visibilité.
Vous avez été invité au festival gnaoua, quel est votre rapport à cette musique?
Nous partageons des similitudes avec cette musique. Il y a même une chanson de style gnaoua que nous avons exécutée lors de notre prestation samedi sur la scène de la plage du festival. C'était d'ailleurs la première fois que l'on chante ce morceau sur scène. Cela fait presque 4 ans que nous avons sollicité jouer dans ce festival ; cette année, nous avons eu cette chance, sachant qu'il y'a plusieurs groupes qui souhaitent y prester.
Un mot sur votre intégration culturelle au Maroc, sachant que c'est une démarche pas toujours évidente?
Au regard de l'expérience d'Africa United, notre intégration a été fluide et facile, vu que nous avons eu le soutien de Maroc Cultures, qui nous a permis de nous intégrer dans le milieu culturel marocain. C'est vrai qu'il est difficile d'être loin de chez soi et de réussir dans ce domaine. Nous avons juste eu cette chance. Je dirais aussi que les membres marocains du groupe nous ont aussi permis de pouvoir comprendre la langue, les différents rythmes musicaux du Maroc, de découvrir le Maroc. En l'espace de deux ans, nous avons pu parcourir tout le Maroc : du désert en allant dans les zones côtières.
Propos recueillis par Danielle Engolo


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.