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Sahara-CIA files #5 : Hassan II a transformé les victoires du Polisario en défaites
Publié dans Yabiladi le 06 - 05 - 2024

Au début des années 1980, le roi Hassan II (1962 - 1999) a su transformer les «victoires» militaires et diplomatiques du Front Polisario en défaites, ce que le mouvement séparatiste a reconnu lui-même. En 1983, un document de la CIA est revenu sur cet aspect du différend régional.
Au début des années 1980, le Front Polisario n'a pas mûrement réfléchi à ses démarches militaires et diplomatiques. Par conséquent, le roi Hassan II (1962 - 1999) a transformé les pseudo-victoires du mouvement séparatiste en véritables défaites. Daté du 1er avril 1983 et déclassifié en juillet 2011, un document de la CIA revient sur cet aspect.
Ce document note que depuis «fin 1981, le Front Polisario a subi des revers majeurs en raison de sa stratégie visant à forcer le Maroc à négocier un règlement de la question du Sahara occidental».
La tactique du mouvement séparatiste repose sur «l'hypothèse quelque peu irréfléchie, selon laquelle le Front serait capable de remporter une série de victoires militaires et politiques spectaculaires sur le Maroc, ce qui ébranleraient suffisamment la confiance du royaume pour faire des concessions majeures».
«En octobre 1981, le Front Polisario a remporté une victoire majeure sur les forces militaires marocaines à Gueltat Zemmour au Sahara occidental, infligeant au Maroc la plus grande perte humaine et matérielle en une seule action [militaire, ndlr] depuis le début de la guerre, six ans plus tôt. Peu après, les rebelles ont enregistré une victoire diplomatique qui n'est pas de moindre importance, en manœuvrant pour que la République arabe sahraouie démocratique siège à une réunion ministérielle de l'Organisation de l'union africaine.»
Document de la CIA
L'agence des renseignements américaine note que cependant, les deux «réalisations» du Polisario se sont transformées en «victoires au lourd tribut». En effet, «le Front a payé cher le fait d'avoir surestimé ses capacités et sous-estimé la détermination du Maroc à dominer le Sahara occidental, ainsi que les grands talents diplomatiques du roi Hassan II».
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Un échec militaire
Le document de la CIA poursuit qu'«au lendemain de leur victoire à Gueltat Zemmour, les rebelles ont vu le roi Hassan II transformer la défaite en une tentative réussie d'obtenir un plus grand soutien militaire des Etats-Unis», mais aussi un plus grand appui diplomatique des pays arabes et africains». Dans ce sens, les renseignements américains retiennent que le Maroc a mobilisé «toute la force de ses relations internationales et de sa position régionale pour affaiblir l'élan du Front Polisario, depuis l'attaque de Gueltat Zemmour». Ainsi, le Maroc a «reçu une aide militaire américaine accrue, ce qui lui a permis de surmonter les points faibles de sa stratégie défensive».
Plus loin, le document explique qu'après cette bataille, le Front Polisario a perdu l'initiative sur le terrain et «pourrait ne pas être en mesure d'organiser une campagne réussie, à même d'affaiblir la volonté du Maroc de défendre sa revendication sur le Sahara».
De plus, la berme marocaine en construction depuis 1980, ajoutée à d'autres améliorations apportées aux défenses marocaines, «rendront les attaques de petites unités [du Polisario, ndlr] moins efficaces qu'elles ne l'étaient auparavant», souligne la CIA. Pour autant, «de telles attaques sont toujours susceptibles d'infliger des pertes humaines du côté marocains et de remonter le moral» des troupes séparatistes.
La même source explique que les frappes aériennes marocaines par avions Mirage F-1, d'une meilleure capacité de détection, sont les principaux problèmes que le Polisario tente de résoudre.
Dans ce sens, la CIA note qu'«au cours des deux dernières années, le Front Polisario a accumulé un impressionnant stock moderne d'armes lourdes ; sa possession de chars moyens, par exemple, équivaut à près de 70% du stock de l'armée marocaine». Malgré cela, «une attaque réussie contre l'un des plus petits sites le long du Mur n'aura qu'un impact militaire et politique marginal».
Par ailleurs, «une attaque contre une grande ville ou un site militaire présente des risques importants pour le retrait en toute sécurité des chars lourd à travers des canaux étroits. Dans tous les cas, elle peut nécessiter plus de forces que ce que le Polisario est prêt à risquer dans une seule attaque. En dehors du Mur, il existe peu de cibles et à l'intérieur du Sahara occidental, seule Dakhla reste en dehors de la protection du principal périmètre défensif».
Concernant les attaques contre des bases militaires en dehors du Sahara, selon le document, le mouvement devrait «obtenir l'autorisation de l'Algérie, ce qui est peu probable. Dans les deux cas, le Front Polisario sera confronté à des défis logistiques importants, peut-être même prohibitifs». «A l'heure actuelle, il est peu probable qu'il soit en capacité de trouver une solution», constate la CIA.
«Le Front Polisario est presque impuissant, faute de bonnes options militaires et en raison du caractère quelque peu inconstant du soutien de ses principaux appuis, l'Algérie et la Libye, dont dépendent la plupart des succès du Front», explique le document, soulignant que cette situation sert globalement les intérêts du Maroc.
«Un responsable du Polisario a décrit plus tard le résultat de la bataille de Gueltat Zemmour comme une victoire militaire incontestable, mais un échec politique et stratégique», indique encore l'agence. Celle-ci note que le roi Hassan II «a habilement donné l'impression que le Front Polisario utilisait des équipements sophistiqués qui nécessitaient des conseillers militaires étrangers, ainsi que la participation active de l'Algérie et de la Mauritanie, ce qui a renforcé le point de vue de Hassan II pour renforcer l'aide militaire américaine».
L'échec de l'Organisation de l'unité africaine
La CIA confirme que l'Organisation de l'unité africaine a subi un coup dur en raison des désaccords entre le Maroc et ses partisans et le camp pro-Polisario mené par l'Algérie et la Libye, «avec une majorité de membres en colère contre la façon dont la question du Sahara a divisé l'organisation et a réduit sa capacité de travail». A deux reprises, la question du conflit régional a conduit à l'échec de la tenue de la 19e édition du sommet annuel de l'OUA.
Aussi, l'une des conséquences de la participation du Polisario à la réunion ministérielle de l'OUA a été que «le comité chargé de mettre en œuvre le processus de règlement proposé par l'organisation n'a réalisé aucun progrès, depuis plus d'un an». Pour protester contre l'adhésion du pseudo-«Etat» du Polisario comme nouveau membre de l'OUA, «le Maroc et 18 autres gouvernements africains ont organisé un boycott, qui a entravé la dynamique d'une solution parrainée par l'OUA et a perturbé les réunions de l'organisation pendant les quelques mois suivants».
Cette division au sein de l'OUA, selon le document, a «conduit à ce que le 19e sommet ne se tienne pas à Tripoli». Avec cet échec «les membres de l'OUA ont été plus nombreux à voir que l'organisation ne devait pas rester l'otage d'une seule question, en particulier du conflit arabe».
Créé lors de la réunion de Tripoli pour trouver des moyens de reconvoquer le sommet, le groupe de communication constitué de six membres a ensuite rencontré divers adhérents de l'OUA. Fin septembre, «il a conclu que la question de la RASD mettait en péril l'existence de l'OUA», tout en soulignant l'importance de convoquer le sommet vers la fin de l'année 1982. A cet effet, il a été convenu que le Polisario ne devrait participer ni à la réunion du Conseil des ministres en amont, ni au sommet lui-même.
Après consultations avec ses partisans, le Front a conclu n'«avoir d'autre choix que d'annoncer son abstention temporaire de toutes les reprises des réunions au sommet». «La commission de communication a également recommandé que le rapport du Comité exécutif pour le Sahara occidental soit inscrit à l'ordre du jour du sommet, pour relancer le processus de paix chancelant», ajoute la même source.
Le Polisario et le terrorisme
Dans le temps, la CIA a déclaré que l'extension de la berme marocaine entraverait l'accès du Polisario à ses bases arrière de Tindouf, allongerait considérablement les lignes de communication et forcerait les rebelles à traverser le nord de la Mauritanie.
Elle a ajouté : «En réalisant que le succès de l'effort de guerre contre le Maroc dépend en partie de la rupture du moral des forces marocaines, les combattants pourraient être plus enclins à recourir aux activités terroristes maintenant qu'ils sont moins capables d'affronter directement les Marocains». L'agence a réitéré que «l'intervention américaine dans la guerre du Sahara pourrait pousser les rebelles à considérer les opérations déstabilisatrices au Maroc comme une option militaire légitime et viable».
L'agence explique aussi que le Polisario n'a pas lancé d'attaques terroristes à l'intérieur du Maroc, redoutant de «perdre le peu de soutien international dont il dispose». Malgré cela, l'agence n'exclut pas la possibilité que les séparatistes «contournent le mur de sable à travers des attaques terroristes menées derrière les lignes marocaines, via le territoire algérien, et pénètrent dans le triangle utile à l'intérieur du Sahara».
La CIA a confirmé que les Algériens, à leur tour, savaient que le mouvement séparatiste ne pouvait plus causer de dommages à l'armée marocaine, à cause du Mur de sable, de la désertion et du manque de discipline au sein de la guérilla».


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