L'Iran et Israël ont accepté un « cessez-le-feu total », assure Trump    Algérie, fabrique à fake news    La CGEM se mobilise pour l'accélération des investissements à Laâyoune    Bourse de Casablanca: Le marché cale après six mois de hausse    IDE : le Maroc dans le top 20 africain    Sika renforce son réseau industriel avec trois nouvelles unités de production en Chine, au Brésil et au Maroc    Wafacash lance un service de transfert d'argent national en ligne    Bourita reçoit un message du Président comorien pour S.M. le Roi    L'Iran frappe une base américaine au Qatar, le Golfe sous haute tension et le Maroc condamne une « attaque odieuse »    Missiles sur le Qatar : Le Maroc condamne et réaffirme ses principes    Le 51e Conseil des ministres des AE de l'OCI salue le rôle de S.M. le Roi, président du Comité Al Qods    Israël-Iran : Les Etats arabes mettent en garde contre l'escalade dans la région    Les marchés mondiaux suspendus à la réaction de l'Iran aux frappes américaines    Coupe du Trône : OCS et RSB en finale    Ces Lions de l'Atlas convoités par de grands clubs italiens    Abdeslam Ouaddou, nouveau coach d'Orlando Pirates    Comment cette fan du Wydad est devenue une icône aux USA    Hammouchi: La DGSN accorde une importance particulière aux efforts de lutte contre les crimes portant atteinte au patrimoine forestier    Cannabis thérapeutique : l'UM6P et l'ANRAC misent sur la recherche appliquée    Les prévisions du lundi 23 juin    Soirée de Nancy Ajram au Festival Mawazine 2025 : Quand l'art devient un spectacle sans respect pour le public ni pour les symboles nationaux    Festival Gnaoua et Musiques du Monde : la 26e édition attire plus de 300.000 festivaliers    Les séquestrés de Tindouf    Sophia Koukab : "L'IA ne doit pas rester l'apanage des métropoles"    Le Groupe Vicenne obtient le visa de l'AMMC pour son introduction en bourse    Protection sociale : la Banque mondiale injecte 250 M$    Opération Marteau de Minuit : l'action anticipatoire contre le régime nucléaire et terroriste iranien    Restaurateurs touristiques : Imane Rmili reconduite a la tête de la fédération nationale    L'Institut judiciaire de Dubaï et l'Institut supérieur de la magistrature du Maroc scellent un accord de coopération juridique    Un député canarien interroge le gouvernement régional sur les accords maroco-israéliens et leurs répercussions géostratégiques    Festival Gnaoua d'Essaouira : promesses renouvelées et failles répétées lors de l'édition 2025    Coupe du monde des clubs : Voici le programme de ce lundi    Mondial des clubs: Manchester City domine Al Ain et valide son billet pour les huitièmes    Ligue 1 : Paul Pogba va rebondir à l'AS Monaco    Revue de presse de ce lundi 23 juin 2025    Jugements ignorés et pots-de-vin exigés : Des communes sous le coup d'enquêtes administratives    À Mawazine, Nancy Ajram "snobe" les symboles nationaux marocains    Faux document, vraies complicités : intox algérienne sur fond d'Iran    Youssef Maleh quitte Empoli et retourne à Lecce    Désintox : Des comptes X algériens publient un «document secret» sur des «officiers marocains tués en Israël»    Wydad Casablanca exits FIFA Club World Cup after defeat to Juventus    Protests erupt in Spain over Moroccan man's death at hands of police    Without Al Adl wal Ihsane, Rabat holds solidarity march for Iran    Mawazine 2025 : OLM Souissi chavire sous les beats de 50 Cent    Trafic international de cocaïne déjoué à Guerguerate : saisie de près de cent kilogrammes dissimulés dans un camion de transport    Le premier épisode de la saison 9 de l'émission "The Chinese Restaurant" met en lumière les atouts touristiques du Maroc    (Vidéo) Makhtar Diop : « La culture est une infrastructure du développement »    Gnaoua 2025 : Ckay ou lorsque l'Emo afrobeat s'empare d'Essaouira    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Demain ne sera-t-il fait que d'incertitudes?
Publié dans Albayane le 24 - 06 - 2020

L'espoir suscité par l'avènement proche d'un nouveau modèle économique en conformité avec les déclarations solennelles de «répondre aux impératifs de bonne gouvernance… alliant croissance économique pérenne, développement durable et solidarité́ sociale» va-t-il être contrarié par les conditions de la reprise après l'inertie imposée par l'épidémie de la covid-19?
Avant l'attaque du coronavirus 2, l'intégration à la mondialisation imposait le pas avec l'emprise de la marchandisation dans tous les aspects de la vie. Il s'ensuivit que le profit des uns, très minoritaires dans la société, accentuait la détérioration des conditions de vie des autres qui en constitue la plus grande majorité. Les plus fortunés ont plus de chance d'accéder aux services, les meilleurs. L'argent étend sans limites son pouvoir par le forçage de la monnaie sur les activités et les rapports sociaux.
Cela déteint non seulement sur le plan économique mais aussi sur le politique et les conceptions idéologiques. Tout se perd et tout se transforme dans une société, composite et en patchwork, où rien ne va plus pour celles et ceux qui préconisent l'amélioration des relations sociales par l'établissement de la justice et du bienêtre. Dans ce contexte, l'appauvrissement du champ politique accroît la complexité de la consolidation du processus démocratique qui devient une préoccupation majeure. Le populisme, l'obscurantisme, l'identitaire passéiste, le nihilisme, l'affairisme et la pratique de la surenchère contribuent à la négation des efforts entrepris, favorisent l'opportunisme et rendent l'horizon invisible.
La réponse faite à la crise sanitaire va imposer le débat sur le rôle de l'Etat et sur celui du service public faisant face à l'épidémie et affrontant ses conséquences sociales, suite au confinement. Des voix se sont exprimées alors pour clamer l'opportunité d'une refondation de l'action publique en mettant la personne humaine au centre des intérêts ; d'autres, moins préoccupées par les réclamations de la vox populi, ne perçoivent en cela qu'une «illusion» car «des paramètres majeurs ne sont pas encore prévisibles».
L'indigence du débat public, voire son absence, empêche la clarification sur ces «paramètres majeurs» qui relèvent aussi bien des contraintes de la situation intérieure que de celles qui prévalent à l'échelle régionale et mondiale. Toutefois et au-delà de cette «incertitude», on peut s'interroger sur la volonté réelle de vouloir se libérer de l'emprise débridée du marché et de ses principes dictés «libéralisation, dérèglementation, équilibre budgétaire, privatisation et fiscalité», et revenir à une pratique du marché moins prégnante et plus maitrisée par L'Etat. Un Etat fort par sa démocratie et par sa politique sociale; un Etat stratège et régulateur, souverain, autonome et résilient.
Quoiqu'il en soit de cette voie de reprise, entre la persévérance néolibérale et la refondation, il s'agit, dés ce jour où le confinement s'allège, de réfléchir et d'agir au dépassement des dysfonctionnements apparus. Les déficits de notre société, dans sa gouvernance actuelle, révélés par la crise sanitaire et les décisions nécessaires à la prophylaxie, vont-ils être comblés ?
Sans prétendre à l'exhaustivité, ces déficits et ces dysfonctionnements sont en relation avec la partie de notre société immergée dans l'informel pour subvenir à ses besoins. Les disparités spatiales ont contribué au retard apporté à la distribution de l'aide sociale. La fracture numérique a constitué un handicap pour l'usage du digital dans le respect du confinement. Le non respect du code du travail et des mesures de sécurité sanitaire dans certaines entreprises ont été à l'origine d'apparition de foyers de contamination... La reprise socioéconomique mettra à nu les insuffisances cumulées par des gouvernances qui ferment l'œil sur l'application de la loi sous la pression et les tentations occultes.
La mise à niveau demandera un effort de l'ensemble des administrations publiques pour assainir la situation et permettre à tout un chacun de répondre à ses devoirs et de bénéficier de ses droits. Cet effort, multiforme et nécessaire à plus d'un titre, ne peut se faire par le « marché». C'est ce dernier par ses pseudopodes nombreux et diversifiés qui crée le «bidonville» et maintient sa population dans une marginalisation socioéconomique et civique qui sert son expansion. L'Etat ne peut être conçu comme l'éboueur de service du «marché» et la société ne peut devenir schizophrène dans son ensemble : une partie de la société qui tient la façade et une autre qui est cachée.
Il reste aussi à répondre sur le devenir de la dette publique et sa soutenabilité. Comment la dette enregistrée lors de la gestion de la covid-19, acceptée par tous, l'endettement qui sera nécessaire à contracter pour la relance et celui antérieur à la crise covidienne seront-ils réglés et selon quelles procédures ?
Les difficultés inhérentes à la relance de l'activité socioéconomique et le besoin de booster «la machine» nécessitent de disposer des moyens financiers pour le faire. «Le marché» ne peut que pousser vers l'usage du crédit, à l'international ou auprès des banques. Sa contribution dans un effort qui lui permettra de se reprendre et d'assumer sa responsabilité sociale lui fait horreur. Pire, il cherche même à profiter des subsides du «Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus».
La réforme fiscale, envisagée depuis fort longtemps, sera-t-elle mise en application pour affecter l'ensemble des contributeurs potentiels d'une manière juste et équilibrée ? Et la monnaie dans tout cela. Son rôle est primordial dans le maintien d'une ligne souveraine apte au développement durable du pays et à l'épanouissement de ses forces productives. Sa circulation, comme celle du sang dans le corps, ne peut souffrir d'une mauvaise distribution ou d'un surpoids qui aggraverait les souffrances de notre peuple...
Si les réponses doivent exister dans l'esprit des responsables gouvernementaux et autres membres du Comité de Veille Economique, les marocaines et les marocaines restent dans l'attente, dans un manque de communication officielle et dans le besoin de la clarification par le débat qui font qu'ils s'interrogent si demain ne sera-t-il fait que d'incertitudes?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.