Les Nations Unies ont révélé cette semaine le contenu de la résolution n° 80/89 adoptée par l'Assemblée générale concernant la question du Sahara. Le texte appelle les quatre parties à se conformer aux processus politique sous la forme de dialogue sérieux et sans conditions préalables, sous l'égide exclusive du Secrétaire général et de son envoyé personnel. Après la résolution 2797 du Conseil de sécurité, la résolution adoptée par l'Assemblée générale et sans vote, a insisté sur la reprise des discussions entre les parties au différend, à savoir le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le polisario. Les quatre parties y sont citées et sont mises devant leurs responsabilités, tout en rappelant que le contexte des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité sont la base de toute solution. Contacté par Hespress, le politologue Ahmed Noureddine, a estimé que cette nouvelle résolution peut être résumée en 3 points. Le premier point consiste en l'appel de l'Assemblée générale à créer un climat favorable au dialogue et à éviter toute forme d'escalade, en vue d'initier une nouvelle phase de négociations, a-t-il indiqué, soulignant qu'il s'adresse directement à l'Algérie, considérée comme l'État hébergeant le projet séparatiste et ayant, selon lui, bloqué toutes les tentatives de reprise du dialogue depuis la dernière ronde de négociations à Genève. L'expert ajoute que le refus de l'Algérie de s'asseoir à la table des négociations n'est pas un acte isolé, mais s'accompagne du soutien à la Front Polisario pour entraver les efforts onusiens, paralysant ainsi le processus politique malgré les résolutions successives de l'ONU. De plus, l'appel à éviter l'escalade contient un message direct à l'Algérie, qui, depuis la rupture unilatérale des relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021, a adopté une politique d'escalade sur plusieurs fronts. Le deuxième point souligné par l'expert, concerne la nécessité pour les parties de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 2797. Il précise que les résolutions onusiennes sont de nature cumulative et que la dernière résolution du Conseil de sécurité constitue la référence principale pour toute solution politique, établissant l'autonomie sous souveraineté marocaine comme cadre unique et réaliste pour régler le conflit. De cette manière, toutes les propositions qui ne reflètent pas les termes de la résolution sont invalidées, ce qui fait que les propositions séparatistes de l'Algérie et du Front Polisario sont rejetée. Le politologue a ajouté que le monde reconnait désormais que le polisario « n'est qu'un instrument au service de l'Algérie pour régler ses différends politiques avec le Maroc ». Concernant le troisième point, il s'agit de l'appel de l'Assemblée générale à coopérer pleinement avec les mécanismes humanitaires internationaux, à respecter le droit international humanitaire et à travailler avec le Comité international de la Croix-Rouge ainsi que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Pour Ahmed Noureddine, cet appel s'adresse encore une fois à l'Algérie, qui refuse d'autoriser les rapporteurs de l'ONU à visiter les camps de Tindouf et empêche le recensement officiel des réfugiés. L'expert a estimé à ce titre que les camps de Tindouf « connaissent de graves violations du droit international humanitaire, notamment le mélange entre civils et combattants, des détentions arbitraires, des atteintes à la liberté d'expression et de réunion, ainsi que l'empêchement pour les femmes, enfants et personnes âgées de retourner dans leur lieu d'origine, ce qui constitue une faiblesse structurelle du positionnement de l'Algérie ».