La «petite» fête comme on l'appelle communément chez nous ou encore Aid Al Fitr, constitue un évènement de taille où la spiritualité et la quiétude de l'âme sont de mise. Après un long mois de «chasteté» et purification, les âmes sortent de leur coquille pour retourner à «la normale». Ce retour de satisfecit, après des épreuves de piété et de recueillement, est exprimé avec allégresse dans les différentes régions du royaume. A l'instar de ses semblables, le Souss s'apprête à vivre des moments intenses à cette occasion qui coïncide, cette année avec les ultimes jours de la période estivale et la rentrée scolaire. On s'apercevra, d'emblée, que cette zone, en pleine liesse collective enclenchée par la visite royale, connait une influence massive de par le rentrée au bercail des émigrants qui préfèrent retrouver leurs famille en cette double circonstance, été et Ramadan. Nos concitoyens ayant pris d'assaut la capitale du Souss et les cités avoisinantes, en particulier Tafraout, Tiznit…, durant ce mois sacré, profitent au maximum de leur séjour, en rendant visite à leurs siens dans les douars les plus reculés et visitant les sites natals dont ils gardent toujours des chagrins nostalgiques. Cette ruée accrue dans la vallée du Souss se caractérise pareillement par la « descente » spectaculaire des commerçants du terroir qui viennent de tous les coins du pays, particulièrement de la capitale économique Casablanca (Derb Omar et consorts) partager les saveurs de la fête avec les familles éparpillées un peu partout dans le sud marocain. Il faut dire également que l'autoroute Marrakech/Agadir, nouvellement mise en marche, vient aussi grossir les flots humains qui « envahissent », la métropole bleue, encensée par la splendeur de la corniche fraîchement réaménagée et la ferveur hospitalière des familles d'accueil. Deux heures de trajet entre les deux villes touristiques est toujours une aubaine pour les amateurs des voyages, même si les vacances de l'Aïd sont très courtes, une manière de changer d'air et de se ressourcer pour mieux entamer la rentrée scolaire, sociale, politique…Enfin, le Souss, fidèle à sa tradition, abrite à bras ouverts tous ces visiteurs qui, pour la plupart, ne sont que les fils des patelins épris de renifler les odeurs ensorcelants de la terre de «tamazirt».