Avec la journée nationale du Maroc, l'Exposition universelle de Shanghai a connu, jeudi dernier, des moments exceptionnels, uniques et forts en intensité d'échanges culturels. L'événement s'est illustré par la présence, active et distinguée, de la culture et de la civilisation marocaines qui ont émerveillé les nombreux visiteurs du stand du Maroc. Ce dernier a connu, depuis l'ouverture de l'Expo-2010 le 1e Mai dernier (et qui dure jusqu'à fin octobre prochain), une forte affluence, estimée à plusieurs milliers de visiteurs par jour. Des queues interminables, qui durent des heures, se forment, parfois, à l'entrée et à l'intérieur du stand marocain, pour découvrir les arts traditionnels et les innovations des artistes marocains, venus des quatre coins du pays et traduisant la richesse plurielle des traditions ancestrales de la société marocaine, ses spécificités arabe, andalouse amazighe et africaine. Le stand du Maroc, bâti sur une superficie de 4000 mètres carrés, se situe à proximité de celui du pays organisateur, la Chine, et en face de celui du Qatar. Sa particularité est qu'il est l'œuvre exclusive des maîtres artisans marocains, présents sur place. Une cérémonie officielle a été organisée à l'occasion de la journée nationale du Maroc, marquée par l'intervention du chef de la délégation officielle marocaine, Abdelouahad Radi, du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Taïb Fassi Fihri, et du président du Comité permanent de l'Assemblée populaire de Shanghai, M. Liu Yengeng. Le président de la Chambre des représentants a estimé que la participation marocaine à cet événement constitue un nouveau jalon dans l'édifice des relations sino-marocaines. Adossées à une histoire pluriséculaire commune, celles-ci affichent un bilan éminemment positif dans leur état actuel et laissent profiler des perspectives d'avenir prometteuses». M. Radi a rappelé que cette relation est vieille de 7 siècles et remonte au périple du grand historien marocain, Ibn Battouta, à qui revient le mérite d'avoir fait connaître la grande civilisation de la Chine tant au Maroc qu'au monde arabo-musulman. Pour lui, les relations maroco-chinoises ont repris leur force, depuis que Rabat a établi, dès son indépendance, des relations diplomatiques fructueuses avec la République populaire de Chine. La relation bilatérale s'est particulièrement renforcée, poursuit A. Radi, dans le cadre du partenariat exemplaire basé sur le respect de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale et sur les échanges économiques, culturels et humains. Visant le développement global et la consolidation de la paix et de la sécurité dans le monde. Pour Taïb Fassi Fihri, le succès du stand du Maroc à Shanghai témoigne de la nouvelle réalité marocaine, marquée par les réalisations et les acquis, fruit des accumulations de son Histoire glorieuse. Ce qui témoigne de la place grandissante occupée par le Maroc dans le monde. L'allocution de M. Liu Yengeng a souligné que le Maroc est le seul pays africain à avoir construit son propre pavillon où “ses maitres artisans ont excellé dans leur œuvre” pour révéler le cachet authentique du patrimoine du Maroc. Le stand marocain est parmi les grands stands les plus attractifs, au point que ses visiteurs trouvent du mal à le quitter. Selon le chef de la délégation chinoise, le stand marocain allie entre «un magnifique jardin andalou et les oasis exubérants et a pu distinguer entre le passé et le présent, en harmonie avec des traditions ancestrales et son originalité distiguée». S'exprimant au nom du gouvernement de Shangh ai, il a également mis l'accent sur les rapports entre les deux pays, qui «évoluent rapidement», considérant que l'exposition universelle est un « nouveau pont de la coopération mutuelle entre les peuples marocain et chinois et un espace supplémentaire pour le dialogue et la compréhension ». Signalons enfin que le pavillon marocain est bâti sur trois étages. Le premier est dédié à l'art de vivre dans les villes marocaines (art culinaire, habits, habitats, produits de l'artisanat, etc.). Le deuxième espace transporte le visiteur dans les anciennes villes marocaines, caractérisées par l'étroitesse de leurs rues et l'activité marchande locale. C'est une invitation à un voyage à travers le patrimoine culturel et l'artisanat marocains. Le troisième niveau est consacré, à travers des moyens techniques audiovisuels, aux avancées modernistes réalisées par le Royaume dans divers domaines. Noureddine Skouked : moderniser la profession Noureddine Skouked, membre du conseil d'administration de la Chambre nationale du notariat moderne et ancien président de cette instance professionnelle, affirme que l'organisation du XXVIe Congrès de l'Union internationale du notariat à Marrakech profitera aux notaires du pays et attirera l'attention des décideurs sur le secteur en vue d'activer sa réforme, lancée il y a longtemps. L'évènement sera marqué par des exposés et des réflexions des grands experts internationaux et des universitaires du monde sur le notariat, a-t-il souligné. Et de préciser qu'il existe deux types de notariat dans le monde. Il s'agit du modèle anglo-saxon pratiqué notamment aux Etats-Unis d'Amérique et le Royaume Uni. Dans ce modèle anglo-saxon, explique M. Skouked, il n'existe pas de notaires au sens juridique du terme. C'est ce qui explique, a-t-il dit, la crise qui a secoué le secteur de l'immobilier notamment aux Etats Unis d'Amérique où des milliers de familles ont été victimes des procédures notariales suivies. Le deuxième système du notariat est le type latin. Ce dernier, a-t-il indiqué, est basé sur les principes du droit romano-germanique. Ce type est d'usage au Maroc, en France, en Espagne et dans d'autres pays. Dans ce système, les notaires sont fortement présents et jouent un rôle essentiel dans la sécurisation des actes et des transactions notariales. S'agissant de la réforme du système notarial marocain qui est régi par une loi qui date de 1925, M. Skouked a formulé le souhait de voir avancer la procédure, pensant que le ministre marocain de la justice annoncerait ladite réforme lors de son allocution à la séance d'ouverture officielle du congrès dimanche dans l'après-midi. La nouvelle législation règlementant le secteur, adoptée au conseil du gouvernement et au Conseil des ministres, attend toujours son approbation par les deux Chambres du Parlement et ses décrets d'application, a-t-il précisé. Le dossier devrait atterrir à la Chambre des conseillers après son examen par les parlementaires de la première Chambre, a-t-il dit. Dans le cadre de cette réforme, Skouked insiste sur la spécialisation en matière de rédaction des actes. La loi devrait arrêter la liste des professionnels habiletés à rédiger les actes. A propos des autres parties qui le font encore aujourd'hui (les Adouls, les conseils juridiques et des avocats), M. Skouked indique qu'il faut trouver des formules pour organiser le système. Il faut œuvrer pour moderniser le système notarial du pays pour accompagner son développement, relever les défis et garantir la sécurisation nécessaire pour les transactions, immobilières et autres, a-t-il conclu. Plus d'un demi-siècle au service du notariat L'Union internationale du notariat est composée de 77 membres (notariats). Son premier congrès a été tenu en 1948 à Buenos Aires avec un secrétariat installé à Rome. Le notariat marocain est devenu membre de cette instance internationale, qui œuvre pour la promotion du modèle latin, en 1986, lors du XVIIIe Congrès international tenu à Montréal. Lors du dernier congrès qui s'est déroulé en 2007 à Madrid, l'Union a choisi le Maroc pour abriter son 26ème congrès international. C'est le premier évènement de cette Union sur le sol du continent africain. Lors de ce congrès, cinq nouveaux notariats deviendront des membres du l'Union. Il s'agit de ceux des îles Maurice, de la Mauritanie, de la Bosnie, de la Corée du sud et de la Tunisie. A souligner dans ce cadre que ce sont les notariats qui sont des membres et non pas les Etats. B. Amenzou Pavillon marocain à l'expo universelle : Un palais des mille et une nuits qui fait rêver Bénéficiant d'un emplacement privilégié au bord du fleuve Huangpu qui sépare les deux parties de Shanghai et quelques mètres du pavillon chinois, le pavillon marocain - un palais de mille et une nuit, selon les médias chinois - draine des flux de visiteurs venus découvrir les diverses facettes de la culture marocaine. L'architecture imposante du palais entouré par un paysage verdoyant et des fontaines a un effet de magie sur le visiteur de l'exposition universelle de Shanghai 2010, qui se poursuit jusqu'au 31 octobre. Le visiteur emprunte la voie du pavillon pour apprécier de près le palais et ses magnifiques façades. Il s'approche encore plus pour découvrir le jardin à l'andalouse: une oasis de palmiers et de fraîcheur. Il s'arrête devant les fontaines et les bassins où l'eau éclate et retombe en pluie et le son de sa mélodie est un chant dont l'oreille ne se lasse jamais. Le pavillon: un voyage vers le Maroc pluriel L'entrée du pavillon, dans le jardin andalou, se distingue par un porche monumental qui donne sur un Setouane (sas) ouvrant sur un Ryad. Le Ryad à colonnades, complètement ouvert, permet à l'hôte du pavillon d'apprécier l'architecture traditionnelle dans toute sa splendeur et sa diversité, ainsi que le travail, le génie et le savoir-faire des artisans marocains (maalems) dans les divers métiers: zellige, marbre, gebs, bois sculpté...etc. Cet espace dégagé se prête à une exposition d'objets du patrimoine qui vient compléter et enrichir le cadre traditionnel du lieu. Outre les objets d'art du patrimoine, le visiteur peut apprécier un panorama de l'histoire du Maroc pour situer les objets dans leur contexte historique et leur donner vie. L'accent est notamment mis sur le voyage du VXème siècle d'Ibn Batouta et la route de la soie. Les points communs entre les cultures marocaine et chinoise occupent un espace important dans ce décor: les brocarts, les soieries, les velours, les costumes, les bijoux, le tapis, la musique, le thé, la poterie, la céramique, les tuiles, la calligraphie, les manuscrits, le cheval, la sellerie, l'armurerie...etc. Le contenu est présenté à travers des supports et des technologies modernes (vitrines, écrans géants, projections murales, simulations...). La médina, un mode de vie harmonieux//+ Empruntant des escaliers conçus spécifiquement pour assurer la fluidité de la circulation, le visiteur se retrouve au premier étage à la façade occulte sur le Ryad. Cet étage est enveloppé dans une obscurité qui contribue à la réussite de l'immersion dans la vie du médina. A travers une mise en scène et un décor scénographique, le pavillon simule le passage dans la médina des cités anciennes. Le visiteur se trouve ainsi immergé entre virtuel et réalité grâce à la mise en place d'échoppes dans un dédale de ruelles et une ordonnance de surfaces colorées, zébrées, rythmées par la lumière. Des projections vidéographiques de mâalems au travail donnent vie aux ateliers immortalisant toute la dextérité et la gestuelle ancestrale transmise de père en fils perpétuant des traditions millénaires. La reconstitution de la médina, centre névralgique de la cité avec ses médersas, hôpitaux, demeures, mosquées et marchés, permet d'avoir un aperçu sur l'organisation spatiale, économique et sociale de la cité. Apprécier, voir, toucher, sentir, entendre, discerner, tous les sens sont sollicités grâce à des éléments palpables et à des artifices scénographiques. Le Maroc d'aujourd'hui: les projets et les avancées Au deuxième étage, le visiteur découvre le Maroc moderne, universel et sa trajectoire vers l'avenir dans une perspective internationale. Sur un écran géant de 60 mètres de long et 4 mètres de haut, le visiteur découvre un Maroc en plein essor à travers des films de 8 minutes mettant en relief les projets lancés dans le Royaume: les villes nouvelles, les infrastructures, les zones franches, les technopoles, les innovations techno-scientifiques... La Terrasse: une pause pour bien apprécier le Maroc A la terrasse (stah), le visiteur du pavillon marocain a droit à un autre dépaysement: une terrasse marrakechie, des briquettes aux murs, des tomettes aux sols, des tapis berbères, des tables en fer forgé et zellige, des lanterneaux (fnar), un diwan et des coussins. Des éléments qui contribuent à créer une ambiance exceptionnelle qui exhalent senteurs et saveurs. Dégustant un verre du thé à la marocaine, le visiteur bénéficie d'une vue panoramique sur l'ensemble de l'expo. Une manière de se préparer psychologiquement à faire ses adieux au Maroc et à s'immerger à nouveau dans la métropole de Shanghai, le pôle économique et commercial de la Chine et Paris de l'Asie.
