La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) ne désarme pas. Elle vient d'appeler à une nouvelle marche samedi prochain (19 février) à Alger. Et d'aucuns, notamment certains fondateurs de la CNDC parlent de marche hebdomadaire chaque samedi pour briser le mur de la peur et parvenir à un changement de régime. Cet appel à de nouvelles manifestations intervient après la marche organisée samedi à la capitale algérienne et qui s'est heurtée à un phénoménal dispositif de sécurité. Outre la CNCD qui regroupe des organisations de la société civile et des syndicats non officiels, d'autres organisations et formations politiques de l'opposition, notamment la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADDH) et le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), prennent part à ces défilés pacifiques, qui sont interdits à Alger, dans le cadre de l'état d'urgence déclaré dans le pays en 1992 et renforcé dans la capitale en 2001. Juste après l'annonce de nouvelles marches dans le pays, les réactions des Etats-Unis d'Amérique et de l'Union européenne ne se sont pas faites attendre. Le département d'Etat américain a appelé les responsables d'Alger à la retenue face aux manifestants, précisant que les USA «suivront de près la situation» au cours des prochains jours. Le communiqué du département d'Etat américain souligne que les USA réaffirment leur soutien aux droits universels du peuple algérien. Dans le même sillage, le président du parlement européen, Jerzy Buzek a exhorté les décideurs d'Alger «à ne pas céder à la violence et à respecter le droit de leurs citoyens à manifester pacifiquement». Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle a, lui aussi, appelé les forces de sécurité algériennes à ne pas faire usage de violence contre les manifestants qui manifestent pacifiquement en exerçant leur droit humain et en exprimant leur opinion. Dans le même registre des réactions, le syndicat national des journalistes algériens (SNJ) a condamné la «répression» de journalistes qui avaient couvert les manifestations de samedi. Après ces appels à la retenue et ces condamnations de l'usage de violence, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci a choisi les ondes de la radio privée «Europe 1» pour réagir, en confirmant que l'Etat d'urgence sera levé dans les prochains jours. A propos des défilés pacifiques de samedi dernier, le chef de la diplomatie algérienne a estimé que les marches organisées dans son pays, resteraient «des mouvements minoritaires». A l'en croire, l'on se demande alors pourquoi les décideurs du palais Al Mouradia avaient mis en place samedi d'imposantes forces de l'ordre estimées à plus de 30.000 policiers qui ont procédé à des interpellations ?