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3.300 médecins par an : Il faut savoir raison garder
Publié dans Albayane le 15 - 05 - 2011

Renforcer l'effectif des médecins au Maroc, grâce notamment au programme national qui stipule la formation de 3300 médecins par an à l'horizon 2020 au lieu des 900 par an actuellement est un objectif que nous souhaitons de tous nos vœux. Mais au-delà de l'espoir que peut susciter un tel projet et des projections futuristes dont se gavent certains pour faire bonne figure et se donner de l'importance, il y a la réalité. Elle est sans équivoque, elle ne laisse planer aucun doute, nous n'avons pas les moyens de nos ambitions.
Alors de grâce arrêtons de rêver et passons aux choses sérieuses.
Lors de la séance des questions orales posées à Mme la ministre de la Santé Yasmina Badou par nos députés en date du Mercredi 11 Mai 2010, il a été question justement de la formation des 3300 médecins par an à l'horizon 2020.
La question a soulevé plusieurs aspects relatifs à l'enseignement des médecins, un enseignement qui, selon le député, laisse à désirer. Le représentant de la nation dira à Mme la ministre qu'il faut écouter les étudiants sur le sujet, des étudiants qui ont organisé un sit-in devant le parlement le Mercredi 11 Mai 2011.
La question a aussi abordé la qualité de la formation au regard des nouvelles technologies. Il ressort de cette intervention que nous n'avons pas les moyens aujourd'hui pour pouvoir former 3300 médecins par an à l'horizon 2020.
Le député dira que ce projet est un vœu pieu et qu'il vaut mieux gérer comme il se doit l'existant qui pose de grands problèmes.
La ministre de la Santé se voulait plus rassurante, plus optimiste et plus sereine puisque le nombre de médecins formés va en augmentant d'année en année passant de 890 pour l'exercice 2006 : 2007 à près de 1900 pour 2010/2011.
Avec l'ouverture prochaine de 2 nouvelles facultés et la construction de 2 CHU à Tanger et Agadir la formation de 3300 médecins ne devra pas poser de sérieux problèmes.
Il ne fait aucun doute que la qualité de la formation est une priorité, et, là nous sommes tous d'accord pour le reconnaître. C'est vrai que la question de l'enseignement de nos jeunes médecins figure en tête des préoccupations actuelles et futures des différents responsables des différents départements concernés, en raison de son extrême importance, de son impacte sur la formation des générations et de leur préparation à accéder à la vie active, pour contribuer à l'édification de la nation, avec compétence, savoir-faire, abnégation et loyauté.
C'est à l'évidence quelque chose qui ne demande pas de réflexion, nous adhérons tous à ce merveilleux projet et nous ne pourrons que nous réjouir le jour où tout cela sera une réalité palpable, en tout les cas, nous l'espérons et nous le souhaitons.
Mais en attendant, la réalité sur le terrain n'est pas rose et la formation de nos médecins pâtit de bien des maux.
Une formation au rabais
La formation de nos médecins est du ressort du ministère de l'enseignement supérieur et du ministère de la Santé.
Si du point de vue théorique, les choses vont dans le bon sens grâce aux capacités incontestables des professeurs enseignants, au cadre et supports pédagogiques dont disposent les facultés de médecine, il n'en est pas de même pour le volet relatif au domaine pratique. Ce constat ne date pas d'aujourd'hui , d'ailleurs le corps hospitalo-universitaire, fleuron du corps médical a dénoncé à maintes reprises les problèmes inextricables contre lesquels, il bute : des conditions de travail approximatives, parfois le minimum n'est pas réuni au niveau de certains services, dégradation continuelle des conditions d'enseignement et de formation, insuffisance d'encadrement, supports pédagogiques en panne, défectueux ou carrément inexistants, terrains de stages non adaptés surtout au niveau des hôpitaux non universitaires et quasi absence des conditions de recherche.
Conscients de ces problèmes bien des hospitalo-universitaires ne peuvent cautionner une formation au rabais. Des tentatives pour remédier à ce qui peut l'être sont entreprises de temps à autre, mais il n'y a pas à ce jour une réelle volonté politique pour trouver des solutions définitives à ces anomalies.
Tous ces facteurs et d'autres ont fini par décourager les volontés les plus tenaces, c'est en grande partie ce qui a motivé les départs à la retraite anticipée de nombreux enseignants et qui a été la cause d'une véritable hémorragie au niveau de nos CHU, une situation qui a eu des conséquences sur la formation des futurs médecins.
Des choix coûteux
Qui dit construction de facultés de médecine, construction de CHU, doit savoir que se sont là des projets énormes qui nécessitent des moyens financiers colossaux, des ressources humaines et matérielles…Nous avons tous encore en mémoire les péripéties qu'ont connues les différents CHU de Marrakech et Fès, tous les efforts et sacrifices qui ont été consentis pour leur mise en service. C'est tout simplement gigantesque.
Il ne faut pas oublier, bien entendu, l'attribution des postes budgétaires nécessaires pour l'encadrement pédagogique et administratif, le personnel infirmier indispensable pour faire tourner tous ces méga-projets, un personnel qu'il faut estimer en milliers et, pour terminer, toute la technologie haut de gamme qui doit exister dans les différents CHU et au niveau des différentes facultés de médecine que l'on projette de construire d'ici 2020.
Ce qui va nécessiter non pas des millions, mais des milliards de DH qui seront payés par le contribuable c'est-à-dire vous et moi, via les impôts.
Nous ne pouvons que nous réjouir et souscrire à une telle initiative, mais il faut rester réaliste et très vigilent, et ne pas céder facilement aux projets trop ambitieux élaborés de toutes pièces dans des bureaux feutrés par des bureaucrates ou des technocrates qui n'ont aucune connaissance réelle du terrain et encore moins des professions de santé.
Le Maroc a certes besoin de structures de santé, de personnel, de faculté de médecine, nous sommes tous d'accord là-dessus, mais ce que nous ne comprenons pas c'est la mauvaise et la sous-utilisation de l'existant.
Aucun hôpital ne peut se targuer d'avoir un taux d'occupation de 80%, il y a à l'évidence beaucoup de lits vides, le TOM national n'est que de 50% et peut-être même un peut moins. Dans ces conditions pourquoi ne pas utiliser d'abord l'existant. Idem pour les personnels. Nous avons un déficit énorme en infirmiers, nos besoins sont estimés à plus de 28.000 infirmiers toutes catégories confondues. Pourquoi dans ces conditions construire de nouvelles structures hospitalières, de nouveaux services pour se retrouver avec un manque cruel d'infirmiers et en certains endroits d'un véritable désert médical.
Il y a des dizaines de dispensaires fermés par manque de personnel, occupons nous d'abord de les faire fonctionner au lieu de chercher encore à construire et à gaspiller toujours plus d'argent.
Pourquoi ne pas faire l'économie de tous ces millions de DH afin de les utiliser dans des projets plus cohérents, plus réalistes et plus urgents. Formons plus d'infirmiers, plus de sages-femmes, plus d'anesthésistes, de techniciens de radiologies, de nutritionnistes…
Tout cela demande donc réflexion, objectivité, cohérence, lucidité et sagesse.
Il ne s'agit pas de brûler les étapes, de vouloir tout entreprendre en même temps.


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