«Le Maroc a remporté deux médailles de bronze aux jeux olympiques. Il s'est toujours illustré aux jeux méditerranéens, aux jeux panarabes et au championnat du monde. C'est le sport qui décroche le plus de médailles après l'athlétisme, mais on n'accorde pas d'importance à cette discipline et la plupart de nos joueurs se tuent sur les rings pour décrocher des médailles sans rien recevoir en échange». Une leçon qu'a retenue le grand Abdelhak Achik et qu'il compte inculquer aux générations futures. Dès que Achik a mis les pieds sur le ring, il ne l'a plus quitté. «J'avais 8 ans quand j'ai intégré l'école de boxe Khachabate Al Hay Mohammadi. Dans notre quartier, il y avait un champion national de boxe, Mohamed Hajji, auquel nous étions très proches. On l'accompagnait aux entraînements et c'est lui qui m'a initié à la boxe et m'a appris plusieurs techniques», raconte Achik, champion national de boxe. Un jour, son champion favori l'a présenté à son entraîneur Mohamed Zarougui. Achik a fait quelques démonstrations et M. Zarougui s'est, tout de suite, exclamé : «ce jeune garçon, s'il se lance dans une carrière de boxeur, il deviendra un grand champion». Achik deviendra ainsi le poulain de cet entraîneur. « A cette époque, quand je sortais de l'école ‘Khachabate Al Hay Mohammadi', je courrais toujours vers ‘la Halka' de boxe. Il m'arrivait, des fois, de rencontrer de vrais boxeurs», se souvient-il. En 1977, Achik a effectué son 1er combat. C'était avec le boxeur Zouheir du club Bcok qu'il a battu au 2e round. Puis, il a rencontré un deuxième boxeur, El Kettani des FAR, qu'il a lui aussi battu au 3e round. Les combats se succédaient et les victoires aussi. Achik sera intégré à l'équipe nationale junior qui était sous la houlette d'El Belghiti. En 1978, il a participé au championnat national senior et a remporté le titre du champion du Maroc en poids mouche 51 kg. «J'étais sélectionné à l'équipe nationale senior en 1979 et durant cette même année, on a passé un stage de formation en France. J'avais comme entraîneur El Belghiti», dit-il fièrement. En 1980, il a été champion du Maroc et en 1983, aux jeux méditerranéens, organisés au Maroc, il a remporté la médaille d'or dans la catégorie coq. En 1984, aux jeux olympiques de Los Angeles, Achik a décroché une médaille de bronze. Il a été félicité, en compagnie des athlètes Aouita, Nawal, par feu SM le Roi Hassan II. Après avoir joué au sein d'un autre club français, le Valois, Achik a remporté une médaille d'or catégorie poids plume à la suite de laquelle, on lui a octroyé sa licence en tant que professionnel. «Feu Hassan II m'avait honoré par son appel au téléphone pour me féliciter», se souvient-il, tout ému. Il a décroché la médaille de bronze à Séoul en 1988 et est devenu le premier Marocain à arriver à ce stade de la compétition. «Mon adversaire italien, en finale, était très fort. J'ai été blessé à ma main droite», se rappelle Achik. En 1990, il s'illustre de nouveau aux Championnats du monde arabe et décroche une autre médaille d'or (poids plume). Une autre phase de consécration se présente à lui, lorsqu'il décroche une médaille de bronze aux Jeux méditerranéens en Grèce en 1991. Feu Hassan II l'a décoré du Wissan de sport de 2e degré. De 1991 à 2005, le champion national Achik s'est lancé dans l'entraînement des équipes nationales, participé à différentes manifestations d'envergure mondiales et récolté de nombreuses médailles. En compagnie de son frère, Achik a ouvert une école de boxe «Frères Achik pour la boxe» qui comprend 70 adhérents et apprend la boxe gratuitement aux jeunes désirant pratiquer ce sport. «Nous essayons, mon frère et moi, de créer aux jeunes un cadre favorable pour la pratique de ce sport. Notre club a réussi à déceler de nouveaux champions nationaux et nous avons déjà remporté cinq fois le championnat du Maroc Junior», souligne-t-il. Achik continue donc à aimer et à faire aimer la boxe. Pour lui, «le boxeur vit difficilement, mais continue son parcours».