On enregistre quotidiennement entre 20 et 30 cas de dissolution du mariage au Maroc, nous confie un juge de Tawtiq. C'est un chiffre non confirmé, en l'absence des statistiques officielles. Mais le phénomène reste alarmant. Divorce, répudiation, Khol'ê, Rijiî, Moukamel et Moumallak sont les différentes façons du «licite le plus répugnant à l'égard du Dieu » : la dissolution du mariage. C'est un phénomène qui prend de jour en jour une grande ampleur dans notre société marocaine. «Il y'a des statistiques qui parlent de 20 à 30 cas de dissolution de mariage par jour», nous confie un juge. Mais il n'y a pas des statistiques officielles fiables qui calquent la réalité de ce phénomène qui ronge les familles et détruit les foyers. Les dernières qui existent sont le résultat d'une «collecte et analyse des données sur les mariages et les divorces» effectuée par le ministère de Justice avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour la Population. En effet, cette collecte de données a ciblé les 21 circonscriptions judiciaires du Maroc et son analyse a mis en tête la circonscription judiciaire de Casablanca, avec 17,09% de divorces par rapport aux autres circonscriptions judiciaires du Maroc contre 15,06% de mariages. Méknes en deuxième lieu avec 14,54% de divorces contre 5,58% mariage suivie successivement d'Agadir avec 11,45% contre 11,27%, Marrakech avec 8,24% contre 7,12%, Rabat avec 8,02% contre 11,55%, Kenitra avec 4,41% contre 7,78%,Beni Mellal avec 3,86% contre 4 ,78%, Oujda avec 3,53% contre 3,36%, Tanger avec 3,10% contre 4,63%, Khouribga avec 2,83% contre 2,89%, Settat avec 2,80% contre 4,09%, Fès avec 2,21% contre 3,69%, Errachidia avec 2,1% contre 2,29%, Nador avec 1,98% contre 3,88% , Taza avec 1,86% contre 3,48%, Tétouan avec 1,50% contre 2,61%, El Jadida avec 1,28% contre 0,15%, Ouarzazate avec 1,09% contre 1,42%, Safi avec 0,86% contre 2,55%, El Hoceîma avec 0,84% contre 1,47% et à la fin de liste on trouve la circonscription judiciaire de Laâyoune avec la plus faible proportion de cas de divorces au Maroc, à savoir 0,69% contre 0,36% des cas de mariage. Avec cette proportion de mariage, Laâyoune s'assoit sur la dixième marche du podium. «Ce sont des proportions alarmantes puisqu'on remarque dans des cas comme Casablanca, Marrakech, Méknès, Agadir, Oujda et Laâyoune que le pourcentage des cas de divorce dépasse celui des cas de mariage», commente un juge. Cette enquête qui a été réalisée en 2000, auprès des juges chargés du Tawtiq sur les motifs du divorce et qui a intéressé les années 1997,98 et 99 a précisé que 1,8% des hommes divorcés et 18, 6% des femmes ont moins de 21 ans, 11,6% des hommes et 25,5% des femmes sont âgés entre 21 et 25 ans, 20% des hommes et 19,3% des femmes sont âgés entre 26 et 30 ans, 22,3 % des hommes et 13,9% des femmes sont âgés entre 31 et 35 ans,16,2% des hommes et 8.7% des femmes sont entre 36 et 40 ans, 9,5% des hommes et 5,1% sont âgés entre 41 et 45ans et 15,7% des hommes et 5,3% des femmes ont plus de 45 ans. A ce propos, on remarque que le plus fort pourcentage de divorce est enregistré chez les femmes ayant l'âge entre 26 et 30 ans, alors qu'il a été remarqué chez les hommes ayant l'âge qui varie entre 31 et 35 ans. Selon l'enquête précitée, le divorce a une forte proportion chez les maris ayant plus de 2 ans et moins de 5 ans de relation conjugale puisque 20,8% d'entre eux divorcent par la suite. Une proportion qui tend à la baisse à chaque fois que la durée de vie de mariage entre un couple se développe pour arriver à un pourcentage de 1% de divorce chez le couple ayant dépassé 29 ans sous le même toit. La dissolution du mariage reste un phénomène très complexe puisque sa proportion était faible quand le couple se contentait, jadis de la lecture de la Fatiha et des témoins. Alors que sa proportion devient alarmante quand les relations humaines sont devenus très simples et très faciles.