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Lahjouji donne sa version des faits
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 25 - 01 - 2005

L'effondrement de la plate-forme en construction à la Cosumar ainsi que la gare ferroviaire de Tétouan pose de nouveau l'épineux problème du respect des normes élémentaires par la filière. Les professionnels aspirent à l'instauration de règles strictes. La déontologie, pour un domaine aussi sensible, n'est pas suffisant.
Le phénomène des accidents sur les chantiers du bâtiment est devenu tellement préoccupant que le ministère de tutelle vient de décider d'y consacrer une journée technique, vers la moitié du mois février prochain. Deux morts à Sidi Othman, à Casablanca, dont un agent de la protection civile. Six blessés dans l'effondrement d'un plafond au chantier de la nouvelle gare routière de Tétouan le lundi 17 janvier 2005. Le vendredi 14 janvier, dix blessés lors de l'effondrement d'une structure en cours de montage sur le chantier de la future plate-forme de stockage, de 1600 m2, située dans l'enceinte de la société Cosumar (maître d'œuvre) à Casablanca.
Dans ce dernier cas, les spéculations et autres commentaires sont légion. Toutefois, le communiqué Cosumar, du 24 janvier, clarifié les choses : «La construction de la plate-forme a été attribuée, clé en main, selon les procédures d'appel d'offres habituelles, à une société de la place spécialisée dans le domaine. Le maître d'ouvrage, est assisté par un maître d'ouvrage délégué, un cabinet d'architectes et un bureau de contrôle et de suivi des travaux». Ainsi, la responsabilité de la société adjudicatrice, Sotravo appartenant à l'ex-patron des patrons, Abderrahim Lahjouji, paraît engagée. « Nous attendons les résultats des expertises sur les causes et les circonstances de l'accident qui sont en cours de réalisation par l'entreprise adjudicatrice, les équipes techniques du maître d'ouvrage et les experts des assurances. Les résultats définitifs doivent nous parvenir vers la fin de la semaine prochaine», tient à préciser Mohamed Lazaar, directeur général de la Cosumar. Le chantier, d'une superficie globale de 12000 m2 et d'une valeur globale de 32 millions de DH, a été ouvert pour le 1er octobre 2004 un délai ferme de neuf mois. Depuis l'accident, les travaux ont été arrêtés et l'enceinte balisée.
De son côté, Abderrahim Lahjouji, président de Sotravo et de Forces Citoyennes déplore un tel accident. « Nous regrettons cet incident. L'ensemble des intervenants de la chaîne que nous avons engagés pour le chantier et l'ensemble de nos sous-traitants, dont Espace Metal, sont connus pour leurs compétences et leur professionnalisme. Nous ne manquerons pas de mettre en place les mesures adéquates», déclare Abderrahim Lahjouji.
Sur le terrain, les professionnels suivent de près cette affaire. Les interrogations au sujet des causes de cette catastrophe sont multiples. Certains, sous couvert d'anonymat, accusent Sotravo de brader les prix, pour avoir, à tout prix, les marchés. «Vous n'avez qu'à consulter le rapport de la commission d'enquête sur la CNSS pour vous rendre compte que Sotravo ne versait pas ses cotisations», est-il expliqué «C'est faux», rétorque Abderrahim Lahjouji avant d'ajouter: «il faut se garder des amalgames. Nous faisons face à un problème technique, mais je tiens à préciser à l'adresse de ceux qui nous accusent sans décliner leurs identités que j'ai en ma possession un quitus de la CNSS ». L'ex-patron des patrons se défend, par ailleurs, de brader les prix. En face, certains vont jusqu'à appeler de leurs vœux un réel «assainissement du métier». Les techniques de bradage des prix, afin d'être le moins disant, ont leurs spécialistes. «D'ailleurs, la pratique voulait que le moins disant du départ, ne le soit plus à l'arrivée», tient à préciser un entrepreneur sous couvert d'anonymat.
Avant l'instauration de la limite de 10% pour les dépassements des marchés publics, l'entrepreneur, en parfaite complicité avec un fonctionnaire, se rattrapait généreusement grâce aux avenants, mais surtout aux économies faites aux dépens de la qualité ou la réalisation partielle, vu l'absence totale de contrôle!.
Par contre, une autre explication est à chercher du côté de la longue chaîne des intervenants dans la construction d'un ouvrage. La désorganisation totale de la profession se trouve au cœur du problème. Les exemples en la matière, on peut les citer à l'envi. Ainsi, pour qu'un bureau d'étude puisse être payé, il lui faut, impérativement, la signature d'un architecte. «Il s'agit d'un abus de pouvoir manifeste. L'architecte n'a qu'un seul objectif : être payé. Le travail de contrôle lui importe peu. Mieux encore, des formules si elles restent incohérentes, sont au moins économiquement non rentables mises sur pied.
À titre d'exemple, une administration de Tanger peut retenir un bureau d'études de Meknès, un architecte de Tétouan et un bureau de contrôle de Rabat. «Je me pose la question comment un architecte qui perçoit entre 0,5 à 2% du projet, tout en se déplaçant loin, peut-il s'acquitter convenablement de sa tâche ? Il s'arrête le plus souvent à l'avant-projet», s'interroge un jeune architecte de Rabat.
Ainsi, les concessions, pour être dans le circuit, sont multiples. Les ouvrages en dessous du prix de revient restent des menaces réelles. Certains réclament plus de déontologie pour la filière. Par contre, le président de la fédération BTP, Bouchaïb Benhamida (cf entretien) appelle plutôt à la mise sur pied de normes et règles propres au métier. Mais entre la théorie et la pratique, le fossé est bien grand, tellement grand qu'il est devenu une fosse commune pour les employés du secteur, sans protection ni garanties.


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