Cette phrase d'une internaute me semble décrire à merveille le mauvais «tempo» que traverse notre société actuellement. Lorsqu'un incendie se déclare, se trouveront heureusement ceux qui chercheront à le circonscrire mais aussi ceux qui voudront le propager : dans ce qu'il faut bien appeler «l'affaire Larhzioui/Nhari, ne serait-il pas urgent de faire parler la voix de la sagesse, de revenir à la mesure ? Ce que je veux dire par là, c'est que notre Nation n'est pas née d'hier, que nous sommes un peuple avec une Histoire, une Culture, une Religion, des Valeurs, et débattre -quel que soit le sujet- ne devrait pas nous ébranler à ce point ! Nous ne sommes pas coupés du monde et il est normal que notre société change, que notre jeunesse se pose des questions, l'Islam recommande d'apprendre, d'éduquer, de faire marcher notre raison... Or est-ce que dans le débat actuel nous répondons de façon sensée ? Non, nous nous lançons des anathèmes à la figure, nous excommunions, nous provoquons, nous insultons...parler des libertés individuelles n'est pas scandaleux dès lors que cela est fait avec intelligence, or ici la grande majorité des Marocain(e)s se retrouve prise entre 2 feux et la religion devient une sorte «d'enjeu» alors qu'elle devrait être une référence. Nous galvaudons le sujet qui a trait à la sexualité, important vu qu'il «gère» une grande partie de notre vie, et au lieu de donner des bases à notre jeunesse afin qu'elle s'épanouisse nous semons le trouble. La sexualité n'est pas la débauche et la liberté d'expression n'est pas la provocation mais dans un même temps mettre «hors de la Communauté» quiconque émet un avis différent du nôtre ne fera qu'exacerber les (mauvaises) passions : répondons avec sérieux et mesure de part et d'autre et surtout ARGUMENTONS, car pour l'instant ne résonnent qu' anathèmes...La jeunesse nous jugera avec sévérité si au lieu de lui «apprendre à vivre ensemble» nous la livrons au chaos. Ce débat peut être constructif, avoir des avis différents est sain, c'est lorsque la haine, le rejet de l'Autre, la violence prennent le pas sur la confrontation des idées qu'il y a danger, nous prenons alors toute une jeunesse en otage en ne lui laissant aucun choix, en la «coinçant» entre deux extrêmes : la recherche du juste milieu n'est pas la compromission, elle est à privilégier, et s'élever contre la condamnation de Larhzioui ne signifie pas épouser toutes ses thèses, mais en même temps prenons garde car si l'on choisit une «neutralité» confortable c'est chacun(e) de nous, c'est chacun(e) de vous qui, demain, peut se retrouver désigné à la vindicte puisque aucun d'entre nous n'est irréprochable dans sa vie au quotidien et qu'il se trouvera toujours un «meilleur que soi» pour s'ériger en juge. La raison ayant fait place à la passion –il suffit de faire un tour sur les réseaux sociaux pour s'en rendre compte- mesurons-nous le mal que nous faisons dans les esprits des jeunes, la désastreuse image que nous donnons de notre pays à l'international et surtout la déchirure que nous laissons s'agrandir, au lieu de la raccommoder, dans notre société ?