Le parti islamo-conservateur tunisien Ennahdha, bête noire du président Kaïs Saïed, a annoncé mercredi 15 mars l'arrestation de son responsable de la communication. Abdelfattah Taghouti a été arrêté mardi soir par une unité de la garde nationale (gendarmerie), a précisé le parti dans un communiqué, appelant à sa «libération immédiate». Le mouvement a dénoncé une arrestation «injuste» qui s'inscrit dans le cadre «d'une campagne d'arrestations arbitraires qui vise à détourner l'attention de l'échec du pouvoir» à faire sortir le pays de sa crise socio-économique. Arrestations de «terroristes» Les autorités ont arrêté depuis février plusieurs responsables d'Ennahdha, des ex-ministres, des hommes d'affaires et le directeur de la radio privée la plus écoutée de Tunisie. Le président Saïed a présenté les personnes arrêtées comme des «terroristes», les accusant de «complot contre la sûreté de l'Etat». Cette vague d'arrestations, sans précédent depuis que le président Saïed s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021, a été décrite par Amnesty International comme une «chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques». Depuis l'été 2021, des ONG et les principaux partis d'opposition dénoncent une «dérive autoritaire» en Tunisie, faisant vaciller la jeune démocratie issue de la première révolte du Printemps arabe en 2011.
