La chambre des crimes financiers de première instance près la cour d'appel de Rabat a prononcé, lundi 14 juillet en audience publique, l'acquittement de Mohamed Simo, président de la commune territoriale de Ksar El Kébir et député du Rassemblement national des indépendants (RNI, majorité) ainsi que de douze autres prévenus poursuivis pour détournement présumé de fonds publics. Lors de l'audience précédente, a-t-on rappelé, le ministère public avait conclu à la culpabilité des intéressés et requis l'application des peines les plus rigoureuses prévues par la loi. Le tribunal a décidé la mainlevée de l'ensemble des mesures prises antérieurement à l'encontre des treize mis en cause, notamment l'interdiction de quitter le territoire national, le gel des avoirs bancaires à l'exception du salaire parlementaire de M. Simo et la saisie conservatoire de certains biens, une annonce qui conclut un procès à rebondissements. Des accusations formulées à la suite d'une plainte citoyenne Mohamed Simo était poursuivi pour détournement et dilapidation de deniers publics, participation à l'octroi d'un avantage indu dans le cadre d'un contrat au sein d'un établissement public placé sous son autorité. Ses coaccusés répondaient, quant à eux, du chef de complicité dans ces infractions. Les poursuites avaient été engagées à la suite d'une plainte déposée en 2021 par plusieurs acteurs associatifs de la ville de Ksar El Kébir, alléguant des faits de corruption politique et de mauvaise gestion des ressources de la collectivité. Des griefs relatifs à des périodes antérieures La plainte évoquait des irrégularités remontant à une période antérieure à la présidence actuelle de Mohamed Simo, notamment le dossier de la salle couverte, un litige foncier à proximité du rempart des Almohades, les conditions d'exécution des travaux de la route d'Oulad Hmayed ainsi que d'autres opérations jugées contestables. En décembre 2023, le juge d'instruction avait décidé de poursuivre M. Simo en état de liberté. Plus récemment, les élus de l'opposition au sein du conseil communal de Ksar El Kébir ont saisi le gouverneur de la province de Larache afin de réclamer l'ouverture d'une enquête relative à des atteintes matérielles résultant de la réalisation de projets routiers jugés irréguliers et l'acquisition d'une parcelle appartenant à un membre de la majorité au sein du même conseil.