Le gouvernement central de l'Inde a tenu à rassurer le monde agricole : il n'y aura aucune pénurie d'engrais pour la campagne de mousson 2025. Le ministère des engrais a précisé que «183 millions de tonnes d'urée sont disponibles, alors que les besoins ne s'élèvent qu'à 143 millions de tonnes». Selon le même département, l'approvisionnement en DAP (phosphate diammonique) et en NPK (mélange azote-phosphore-potassium) a été également garanti en quantité suffisante, notamment grâce à un accord avec le Maroc portant sur 2,5 millions de tonnes de DAP et de TSP (phosphate tricalcique), pour assurer la sécurité des livraisons malgré les tensions sur le marché mondial. Les autorités soulignent que «155 millions de tonnes d'urée ont déjà été écoulées, soit 13 millions de plus que l'année précédente». Pour le DAP, «49 millions de tonnes sont à disposition, contre un besoin de 45 millions de tonnes, et 33 millions de tonnes ont déjà trouvé preneur». Quant aux engrais NPK, «97 millions de tonnes sont disponibles pour une demande de 58 millions, tandis que 64,5 millions ont déjà été vendues». Les contraintes internationales et la réponse de New Delhi Malgré un environnement international tendu, marqué par «la guerre entre la Russie et l'Ukraine, les tensions entre Israël et l'Iran et la crise de la mer Rouge», New Delhi assure avoir su préserver la sécurité de ses approvisionnements. Le ministère des engrais relève que «les cargaisons de DAP doivent désormais contourner le cap de Bonne-Espérance, soit un trajet supplémentaire de 6 500 kilomètres». Mais, poursuit-il, «des mesures diplomatiques et logistiques ont permis d'éviter toute rupture sur le marché intérieur». Afin d'assurer une continuité durable, de vastes accords ont été conclus. Le gouvernement indique que «un engagement à long terme a été scellé avec l'Arabie saoudite en juillet 2025 pour l'acheminement annuel de 3,1 millions de tonnes de DAP sur cinq ans, à compter de l'exercice 2025-26». Des subventions massives pour contenir les prix Les autorités indiennes rappellent avoir fortement subventionné les engrais afin de protéger les exploitants face à la flambée mondiale. Selon le ministère, «l'urée est vendue 242 roupies pour un sac de 45 kilos, hors revêtement au neem et taxes, et le DAP à un prix abordable de 1 350 roupies le sac, grâce à un dispositif exceptionnel de soutien». L'administration estime que cette politique permet de «maintenir des coûts de culture réduits et d'alléger la charge financière des paysans». Une production nationale en plein essor Le pays affiche également des progrès notables en matière de production intérieure. Les chiffres officiels rappellent que «l'Inde produisait 22,7 millions de tonnes d'urée en 2013-14, contre 30,6 millions en 2024-25». La fabrication conjointe de DAP et de NPK a, de son côté, «augmenté de 44 %, passant de 11 millions de tonnes à 15,8 millions». Dans un communiqué solennel, le ministère des engrais a affirmé que «le gouvernement demeure résolu à livrer à chaque agriculteur les intrants nécessaires, dans les délais et les quantités exactes». Il a conclu en soulignant que «malgré les défis mondiaux, l'Inde a non seulement garanti l'abondance des engrais, mais encore assuré leur distribution à prix réduits».