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La commune espagnole de Yecla condamne «la campagne de criminalisation collective contre la communauté marocaine et migrante» et prend ses distances avec Vox
Le conseil municipal de Yecla, dans la région de Murcie, a adopté une motion commune du Parti populaire (PP), du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et de Izquierda Unida-Verdes (IU-Verdes), condamnant «expressément la violence raciste et les discours de haine, ainsi que la campagne de criminalisation collective contre la communauté marocaine et migrante». Les élus ont rappelé que cette position diffère radicalement de la motion votée au début du mois d'août à Jumilla, commune voisine formant l'Altiplano avec Yecla, où le PP et Vox avaient décidé «d'interdire la célébration de la fête du mouton et de la fin du ramadan dans le polideportivo». Des propos tranchés de la maire de Yecla La maire de Yecla, Mme Remedios Lajara (PP), a affirmé devant le conseil que «l'on peut être Yeclano (habitant de la commune) du Maroc, de Bolivie ou du Pakistan». Elle a déclaré ne pas comprendre «comment Vox, son partenaire de coalition, avait pu affirmer que le bipartisme était à l'origine de ce problème». À la fin du débat, Mme Lajara s'est adressée directement aux élus de Vox pour leur rappeler que «la municipalité sera également implacable à l'égard de ceux qui commettent des délits, même si cette responsabilité doit d'abord émaner du gouvernement espagnol». Elle a ajouté que «les communes pouvaient montrer leur bonne volonté mais qu'il appartenait à Madrid de fournir les outils nécessaires». Soutien aux associations et appel à la vigilance Le texte adopté engage le conseil municipal de Yecla à maintenir «un contact permanent avec les ONG chargées de l'accueil et de l'intégration des migrants, en particulier celles qui prennent en charge l'enfance victime d'attaques ou de menaces». Il prévoit également «des liens renforcés avec les différentes communautés étrangères établies dans la ville». La motion appelle encore le gouvernement espagnol à prendre «les mesures nécessaires pour fermer les comptes sur les réseaux sociaux qui diffusent et entretiennent des messages de haine, souvent fondés sur des images ou des vidéos falsifiées ou sorties de leur contexte». Les élus ont rappelé que «ces vecteurs numériques avaient joué un rôle majeur dans la chasse raciste orchestrée en juillet par des ultras dans la commune de Torre Pacheco». Pressions politiques et critiques de Vox Le porte-parole du PSOE, Cristóbal Ruiz, a souligné que «le seul groupe parlementaire à se démarquer de la motion avait été Vox, avec ses trois élus». Il a ajouté qu'il était «temps pour le PP de rompre son alliance avec Vox, puisque les neuf conseillers populaires pouvaient gouverner en regardant à gauche comme à droite». M. Ruiz a déclaré que «le PSOE tendait à nouveau la main aux conservateurs», avertissant que «gérer la municipalité aux côtés d'un parti raciste représentait un danger pour tous». Pour sa part, le chef de file d'IU-Verdes, Alberto Martínez, s'est réjoui que Yecla se positionne «clairement contre la montée des discours de haine, dans un climat où la xénophobie est normalisée par des formations d'extrême droite». Il a affirmé que «le racisme ne surgit pas de manière spontanée, mais qu'il est alimenté, planifié et exécuté par des partis comme Vox, qui utilisent la peur et la désinformation comme armes politiques». M. Martínez a conclu en jugeant que «le désaveu de Vox par le PP local constituait un signe positif, démontrant que les bases des conservateurs ne partageaient pas la stratégie de M. Feijóo et de la direction nationale du parti».