Une aubaine pour le groupe Addoha. Ce sont les pouvoirs publics qui vont se charger de transférer l'actuel parc zoologique sur un autre terrain pour que le groupe immobilier puisse mener son projet immobilier et touristique. Etait-ce prévu ? Il y a une ambiguïté qui s'installe quant à la concrétisation d'une partie d'un des projets que Douja Promotion Groupe Addoha doit mener à Rabat. Un proche d'Anas Sefrioui, patron du groupe, ne semble pas très à l'aise pour évoquer le sujet avec nous. D'abord il bafouille. Il donne l'impression de solliciter une personne se trouvant dans son bureau pour trouver les explications qu'il faut avant de clore la conversation téléphonique par : «excusez- moi, je suis en réunion (NDLR : il nous a consacré déjà quelques minutes!), pourriez-vous m'adresser un e-mail avec vos questions?». Ce qui a été fait. Mais deux jours plus tard, toujours pas de réponse... L'histoire remonte à l'année dernière. Douja Promotion a signé un mémorandum d'entente avec la Wilaya de Rabat et avec le Haut Commissariat des Eaux et Forêts pour concrétiser un projet touristique et immobilier sur un terrain de 50 hectares. L'intervention de ces hautes instances n'est pas fortuite puisque Addoha lance le projet sur un terrain peu banal, celui qui abrite l'actuel zoo de Témara. A l'époque, les informations publiées portaient mention de l'implication directe du groupe d'Anas Sefrioui dans le transfert du zoo pour disposer des 50 hectares qui vont servir à la construction de logements (appartements et villas) de haut standing, d'un pôle d'affaires, d'un complexe hôtelier, d'une galerie commerciale… Ce premier projet convenu avec les pouvoirs publics portait sur une enveloppe budgétaire de 4,7 milliards de DH : 4,2 milliards de DH destinés à l'aménagement immobilier du terrain actuel du zoo et 420 millions de DH à la création du nouveau parc zoologique et de loisirs (50 hectares). Un marché très bien négocié On ne peut qu'en déduire que le groupe Addoha a à sa charge le nouveau zoo pour le grand bonheur des protecteurs de la faune. Or, certaines autres informations déroutent. Etait-il vraiment question, dès le départ, qu'Addoha aménage le nouveau zoo ? Le proche de Sefrioui prend quelques secondes pour répondre. Il déclare ensuite que ce sont les pouvoirs publics qui vont déplacer le zoo. N'a-t-il donc jamais été question qu'Addoha s'approprie cette part du projet, contrairement à ce qu'une majorité de personnes auraient pu penser ? Le proche de Sefrioui ne répond ni par l'affirmative, ni par la négative. Il insiste seulement sur le fait que les pouvoirs publics prendront en charge cette partie du projet et que de toutes les manières, Addoha a payé l'intégralité du prix du terrain, à savoir quelque 430 millions de DH. Puisqu'il en est ainsi, Addoha a alors superbement négocié son marché. Le groupe dispose maintenant d'une assiette foncière non négligeable dans un quartier en pleine expansion, d'autant que l'emplacement du projet est stratégique. Les pouvoirs publics, eux, devront alors mettre la main à la poche et chercher des financements pour déplacer le zoo vers un terrain mitoyen au complexe sportif Moulay Abdallah. De son côté, le groupe immobilier a déjà lancé les premiers coups de pioche du projet « Ryad Al Andalous », alors même que le nouveau parc zoologique n'a pas encore été construit. En fait, l'opération va se dérouler en deux étapes. La première consiste à lancer le projet immobilier sur la moitié du terrain du zoo, soit 25 hectares. Les pensionnaires du zoo de cette partie libérée ayant été déplacés sur les 25 hectares restants. Addoha peut alors démarrer son projet. Elle le bouclera quand les pouvoirs publics achèveront la construction du nouveau parc zoologique. Dès lors, la deuxième moitié du terrain (25 hectares) sera libérée et les animaux pourront enfin trouver un nouveau refuge.