Des cimetières délaissés et abandonnés aux clochards, aux charlatans et aux… aléas du temps,. Un territoire, devenu par la force des choses, un no man's land où marginaux et criminels de tous acabits y trouvent refuge. Des trois religions du livre, ce sont les cimetières des musulmans qui sont lanternes rouges. Une vraie honte et une ultime méprise. Qu'avons-nous fait de mal pour que nos morts : parents, frères, sœurs, proches… et nous même, tôt ou tard, méritent ce sort ? Après une vie de dur labeur, n'avons-nous même le droit de bénéficier d'un enterrement digne et reposer enfin en paix ? Des cimetières sans le moindre entretien ni le moindre chemin, vous obligeant à marcher sur les autres tombes pour atteindre la votre…et vice versa. Des cimetières infestés de serpents et de scorpions, devenus la grande hantise des visiteurs Pourquoi ce je-m'en-foutisme des responsables ? Pourquoi ce degré d'irrespect et de mépris envers les morts, n'y vont –ils pas y passer aussi un jour ? Est-ce parce que les morts ne donnent pas de bakchich à ces « chats d'égouts » qui ne « fonctionnent » qu'avec du « Mimmi »?
Où est-ce tout simplement un problème d'organisation, d'incompétence et d'incapacité à gérer des affaires aussi simples et aussi courantes soient elles ? En attendant Godot, El Jadida n'a plus de terrain pour enterrer ses morts. Le cimetière Arrahma est plein à craquer (au propre comme au figuré). On commence déjà à enterrer des morts sur des tombes anonymes…celles des démunis qui n'ont personne pour leur payer une épitaphe pouvant les identifier. Et demain ne vous étonner donc guère Messieurs – Dames, qu'on commence à nous enterrer à la plage…ou à nous jeter à la mer, comme on faisait jadis avec les Hadjs…ô suprême honneur ! Peut être que là, on daignera enfin sortir de notre torpeur et réagir. PS: chers lecteurs, n'hésitez pas à nous envoyer des photos d'El Jadida, accompagnés de vos commentaires, nous nous ferons un plaisir de les publier.