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Entretien avec Abderrafie Rifi, Directeur général et commercial : Fenié Brossette finance sa croissance
Publié dans Finances news le 16 - 11 - 2006

* Fenié Brossette lèvera 100 MDH sur le marché financier. Son Directeur général et commercial, Abderrafie Rifi, nous donne plus de détails sur les dessous de l'opération.
Finances News Hebdo : Fenié Brossette s'introduira en Bourse par émission de
nouvelles actions. Où seront affectés les
100 MDH que vous comptez lever sur le marché ?
Abderrafie Rifi : Ces 100 MDH serviront au financement d'un projet d'investissement de l'ordre de 94 MDH. Comme vous le savez, nous avons récemment acquis un terrain de 10 hectares, qui abritera une nouvelle unité de fabrication et de dépôt. Cela nous permettra de doubler la capacité de production de notre atelier de fabrication et plus que doubler notre capacité de stockage. Cela comprend également l'investissement courant qui est de l'ordre de 10 MDH par an. D'habitude, la société autofinançait ses investissements. Maintenant, on passe à un niveau supérieur. De facto, l'on est dans l'obligation de faire appel à d'autres sources de financement, et notamment l'épargne publique.
F. N. H. : Hormis cette recherche des moyens de financer vos investissements futurs, quels sont les principaux objectifs requis à travers cette opération ?
A. R. : Cette opération nous permettra de financer l'accélération de notre développement à travers une croissance importante de notre chiffre d'affaires, malgré le fait que nous avons été assez conservateurs dans nos prévisions d'activité. À noter que notre chiffre d'affaires a crû de +14% entre 2003 et 2005. Nous avons des perspectives de développement assez importantes. La société Fenié Brossette évolue dans un secteur en pleine croissance. L'immobilier, le tourisme, l'industrie, l'événementiel sont tous des secteurs prometteurs. Nous sommes tenus de suivre cette cadence par des investissements et en matériel et en hommes, afin de conserver notre position de leader dans différents domaines d'activité.
F. N. H. : Dans le passif de votre bilan, l'on remarque que les dettes financières sont nulles. Sachant que l'endettement bancaire coûte moins cher que le financement par les fonds propres et que ce même endettement pourrait faire jouer l'effet de levier financier en votre faveur, pourquoi n'avez-vous pas choisi de vous endetter afin d'optimiser davantage votre structure financière ?
A. R. : En effet, l'endettement bancaire est une éventualité pour nous, mais le choix de l'introduction en Bourse est motivé par plusieurs éléments. À travers cette opération, Fenié Brossette compte ouvrir l'actionnariat au grand public et partager, ainsi, les fruits de sa croissance. Le développement de notre notoriété auprès de la communauté financière et du grand public est aussi un catalyseur. Et enfin, la société, à travers cette opération, compte poursuivre et renforcer la logique de transparence et de performance en se soumettant aux jugements du marché.
F. N. H. : Sachant que ce programme d'investissement a été envisagé depuis déjà une année, pouvez-vous nous expliquer le choix de ce moment précis pour votre introduction en Bourse ?
A. R. : Il est vrai que l'idée de l'introduction en Bourse est relativement ancienne, car notre société a un fonctionnement institutionnel prononcé avec des audits réguliers menés par des cabinets étrangers depuis plus de 25 ans. D'autant qu'une telle opération demande beaucoup d'efforts de préparation tant sur le plan technique qu'humain. Cela étant, notre société mérite, tôt ou tard, par son fonctionnement institutionnalisé et par la qualité de ses hommes, sa place parmi les sociétés cotées sur la place casablancaise.
F. N. H. : L'incitation fiscale, qui pourrait s'éteindre en fin d'année, y est-elle pour quelque chose ?
A. R. : Evidemment. Cela fait partie des raisons qui nous ont poussés à franchir le pas de la Bourse. L'avantage fiscal n'est pas à négliger. Celui-ci a été l'un des éléments de la prise de décision.
F. N. H. : Compte tenu de votre appartenance au groupe SOMED, opérateur économique de grande envergure, naturellement, des synergies devront se créer entre les deux entités. Pouvez-vous nous citer quelques pistes de synergies que votre société exploite ou compte exploiter dans le futur proche?
A. R. : Effectivement, d'importants effets de synergie existent entre Fénié Brossette et le groupe SOMED depuis bien longtemps. Notre société mère participe actuellement à de très grands projets au niveau du Royaume. Les synergies vont se développer. La SOMED investit dans l'agroalimentaire. Elle fera appel à Fenié Brossette pour les divers équipements industriels, si besoin est. Aussi, notre groupe a plusieurs hôtels en projet, certains même ont déjà démarré. Là aussi, on fera appel et l'on fait déjà appel à Fenié Brossette pour les différents équipements. Idem pour la station balnéaire de Mazagan, que prévoit le plan Azur. Par ailleurs, et comme vous le savez, la SOMED détient des participations dans la société Amendis, qui opère dans le secteur de la distribution d'eau, d'électricité et d'assainissement dans la région du Nord. Fenié Brossette, par la qualité de ses prestations, est, de ce fait, l'un des fournisseurs en équipements pour ce concessionnaire de service public. Nous comptons accompagner le développement de notre groupe dans ses diverses activités touristiques, immobilières, industrielles ou de services.
F. N. H. : Zellidja, filiale de la SOMED et actionnaire de référence de Fenié Brossette, est reconnue dans les milieux financiers pour sa mauvaise communication financière. Fenié Brossette suivra-t-elle les traces de sa maison mère ? Rassurez-nous, Monsieur Rifi.
A. R. : Nous croyons vivement à l'introduction en Bourse. Notre société a déjà prévu un plan de communication pour ce qui est de l'aspect financier. Nous prévoyons également une réorganisation de notre département Communication dans le nouvel organigramme que nous comptons soumettre à notre prochain Conseil d'administration pour approbation. Il est prévu une cellule dédiée à la communication financière qui sera en contact permanent avec les différents intervenants du marché.
F. N. H. : Pour conclure, voulez-vous transmettre un message, via notre tribune, à vos futurs actionnaires ?
A. R. : La présente opération pourra constituer une très belle opportunité de placement pour les épargnants et investisseurs. Notre société a toujours gagné de l'argent. Elle a toujours su s'adapter aux changements du marché et des besoins de sa clientèle, et elle a su se développer au fil des années à un rythme soutenu.


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