La BNDE vient de signer un joint-venture avec CCF Capital Management, une société de gestion parisienne, filiale du groupe CCF. Croire dès lors que ses démêlés en Justice avec les minoritaires de la BMAO détournent la banque de ses objectifs de développe Principale banque marocaine d'affaires et d'investissement à l'échelle nationale, la BNDE consolide ses ambitions de développement en signant récemment un joint-venture avec CCF Capital Management, une société de société gérant près de 160 millions de francs français pour une clientèle institutionnelle européenne. L'objectif de ce joint-venture est de créer une société de gestion co-détenue par les deux entités et dans laquelle la BNDE donnera l'accès aux clients et assurera le soutien à la gestion au sens large des fonds et de la société, tandis que CCF Capital Management apportera le soutien technique et méthodologique à la gestion marketing. Dans ce cadre, l'activité de la société de gestion sera déclinée en le développement des produits de taux marocains (avec possibilité d'y adjoindre plus tard des produits actions marocaines) dont un nouvel OPCVM taux ; un service de gestion dédiée pour institutionnels, ainsi que des services annexes (actif-passif, benchmarking, reportings, publication). Ainsi, en s'investissant davantage dans la gestion pour compte de tiers, la BNDE compte être un acteur de poids dans un secteur qui aura connu un développement fulgurant ces dernières années, et encore promis à un bel avenir. Et c'est sans doute pour réussir ce tour de force que la BNDE s'est trouvée un partenaire de référence en CCF Capital Management, au demeurant certifié par le montant de l'encours dont il dispose (24,4 Mds d'euros) et le nombre d'OCVPM ouverts et dédiés qu'elle gère. Il est cependant clair que le choix d'une telle activité loge dans le droit fil des nouvelles orientations de la banque et qui se résument en une redynamisation de l'activité de projets; le développement de l'activité de la banque commerciale; le développement des activités de banques; l'ouverture sur l'international et la diversification par la filialisation. Doit-on comprendre par cette alliance que la BNDE est en train de baliser le terrain en vue de sa privatisation ? ou ne serait-ce plutôt qu'une ambition légitime de se développer davantage dans un créneau où Wafa Gestion a incontestablement pignon sur rue ? En tout cas, une chose est sûre : la banque est en train de peaufiner sa stratégie sur le marché international. Reste seulement à savoir si le processus de privatisation qui boitille et la fusion BNDE-BMAO non encore entérinée ne seront pas des obstacles à la réalisation de ses objectifs de croissance.