Michel Legay, écrivain français installé au Maroc depuis 1987, s'est lancé dans l'écriture de ses mémoires lorsqu'il était directeur artistique du théâtre aux armées, en période de guerre, pour raconter des aventures peu connues. Ce livre raconte les aventures de l'écrivain à une époque marquée par la guerre entre 1957 et 1962 en Algérie. - Finances News Hebdo : Vous venez de publier votre premier livre «THA 57/62, le rideau déchiré d'un music hall...explosif». Qu'est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans l'écriture ? - Michel Legay : La publication de cette courte autobiographie dont l'action se situe entre 1957 et 1962 n'est pas fortuite. Elle est le récit d'une aventure hors normes vécue au cours des années de feu en Algérie. Emmagasinée dans ma mémoire et dans mes cartons depuis 1962, j'ai demandé à mes neurones de réanimer cette curieuse période, de la raviver, de colorer les nombreuses anecdotes et de réactiver le récit des faits marquants griffonnés en hâte sur des notes défraîchies. Ce qui m'a poussé à écrire ces «mémoires» c'est tout d'abord l'unicité et le caractère hors normes d'une aventure peu connue. Celle qui vous envahit et vous obsède. En Algérie, constater, voir et entendre sur le vif «autrement» qu'au son du canon, était le privilège des participants aux incessantes tournées de music hall effectuées durant près de cinq années sur ce sol agité ! L'affection et le goût du risque ont alors eu raison de moi et de mes scrupules. Je devais me raconter. C'est à l'occasion de la commémoration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie que, cette année, je me suis remis en question en reprenant la plume et repousser la sortie de ce livre face à l'avalanche d'écritures, d'émissions TV et radios, dont un grand nombre ont raconté la même chose, ou presque, lassant brusquement lecteurs et téléspectateurs. Je devais chercher à m'imposer différemment afin de faire revivre cette péripétie, sans éradiquer les fils conducteurs relatant les faits, douloureux, que cette période à hélas provoqués... La remise en ordre de ces souvenirs s'était imposée lors de mon retour en France, en 1962. Très occupé par ma nouvelle vie dans le show biz, je croyais avoir trouvé le moyen de survivre à ces moments d'amour et d'aventure, en vain... Ils sont indestructibles. Et les années ont passé. - F. N. H. : Le livre est une rétrospective de votre vraie histoire; qu'est-ce qui a marqué le plus votre vie ? - M. L. : Cette courte période est incontestablement celle qui a le plus marqué ma vie. La densité des faits, de l'imprévisible, de l'écroulement d'un espoir amoureux venu s'éclater en pleine figure,... partiront avec moi. De préférence après que mes éventuels lecteurs auront appris qu'il existait également des gens chargés de dispenser par le spectacle un peu de joie et de bonheur lors du passage de mes équipes au cours de cette période insensée. Le témoin oculaire que je fus est resté prisonnier d'une période déstabilisante pleine de rebondissements, de trahisons, d'anecdotes truculentes et saisissantes venus côtoyer le drame. - F. N. H. : Quels sont vos projets ? - M. L. : Un rêve que j'aimerais concrétiser si Dieu, vous et mon avenir m'apportent leur aide. Répondre aussi par l'audiovisuel aux points d'interrogation que contient ce livre. Si j'y parviens mes projets s'arrêterons-là.