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Marché boursier
Publié dans Finances news le 15 - 01 - 2004

Les sociétés de Bourse ont dû opérer des restructurations en profondeur pour faire face à la crise du marché boursier. Aujourd'hui, elles affichent un bien meilleur profil grâce à la reprise de la Bourse. Les analystes sont néanmoins conscients du fait qu'il faut nécessairement initier des mesures supplémentaires pour soutenir la place.
Le climat global de confiance qui règne, sous-tendu par la reprise économique, a favorisé la relance du marché boursier après plusieurs années de traversée du désert.
Le retour des investisseurs, qui se fait petit à petit, a ainsi permis d'insuffler un nouveau souffle à la place casablancaise qui aura connu d'importantes opérations, notamment celle concernant le reclassement de portefeuilles ONA-SNI-ERGIS.
La satisfaction affichée actuellement par les différents intervenants du marché paraît donc tout à fait légitime, si l'on sait que la période des vaches-maigres qui semble bien lointaine, a fait beaucoup de victimes.
On se rappelle que les multiples réformettes initiées par les autorités, parfois de manière unilatérale, ont contribué à enfoncer le clou de la suspicion qui caractérisait le marché boursier. Le manque de confiance aidant, tous les gains accumulés entre 1996 et 1998 se sont envolés du fait de la chute progressive des cours.
Les investisseurs, et surtout les petits porteurs, ont ainsi préféré tourné le dos à la place à la recherche d'autres opportunités de placement. Ils n'ont pas été pourtant les seules victimes d'une crise que l'on qualifiait à l'époque de structurelle, du fait du déphasage qui existait entre la modernisation «outrancière» de la Bourse des Valeurs de Casablanca et les textes réglementaires et législatifs censés encadrer le marché boursier.
Les sociétés cotées ont été naturellement touchées, surtout celles dont la caractéristique principale était le manque de liquidité de leurs titres.
La radiation de certaines valeurs de la cote, ainsi que la discrétion pesante dont faisaient preuve les sociétés de Bourse, témoignaient, tant s'en faut, du malaise de la place. Ces dernières, réputées pour les recommandations qu'elles distillaient fréquemment, étaient devenues soudainement avares en études. Et pour cause, il fallait initier une politique de restriction budgétaire afin de faire face à la décrépitude progressive des chiffres d'affaires inhérente à la faiblesse des volumes de transactions sur le marché boursier.
C'est dans ce contexte difficile qu'ont été appelées à évoluer les sociétés de Bourse. Elles ont réagi différemment pour tirer leur épingle du jeu, même s'il faut avouer que ce sont celles qui sont adossées aux grands groupes qui ont éprouvé le moins de difficultés.
La déclaration de Youssef Benkirane, DG de BMCE Bourse, confirme le propos : «L'exercice le plus difficile à faire était de mettre en adéquation les revenus issus des intermédiations boursières, certes devenus faibles, avec les charges que l'on ne pouvait pas compresser du jour au lendemain. Il a fallu donc faire un travail de compression des charges important, graduellement sur deux ou trois années. La BCME Bourse, qui est adossée à un grand groupe bancaire, fait aujourd'hui partie de BMCE Capital qui est le pôle banque d'affaires de la BMCE Bank. C'est important de le dire, puisque le fait d'être adossé à une grande structure a permis de mieux supporter les moments difficiles qu'a connus le marché boursier casablancais».
Aussi, ajoute-t-il, «concrètement, le travail que nous avons pu faire se décline en la reconstruction positive, le redéploiement des effectifs dans le pôle banque d'affaires, ainsi qu'une sorte de mutuallisation des charges, principalement les charges inhérentes à l'activité d'analyse et de recherche. Parce qu'il ne faut pas oublier qu'une société de Bourse, sans recherches fondamentales et techniques sur les valeurs cotées en Bourse, n'en est, à mon sens, véritablement pas une. Ainsi, pour continuer à produire de la recherche pour notre clientèle, nous avons dû mutualiser les charges de la cellule Analyse & Recherche, les charges informatiques, celles concernant l'administratif, les ressource humaines, etc».
Pour Mohamed Maghrabi, président du Directoire de MSIN, c'est plutôt la taille de la société qui a joué en leur faveur. «Notre seul avantage est que nous sommes une petite entreprise, avec une équipe restreinte; ce qui fait que nous n'avons pas eu à effectuer des licenciements contrairement à d'autres sociétés de Bourse. Par ailleurs, depuis la création de MSIN, nous travaillons sur la base de deux filières : une filière de Conseil Corporate sur laquelle nous travaillons depuis 1995 et une autre qui s'occupe du développement de tout ce qui est back-office. Ces deux filières nous permettent de contrebalancer des activités cycliques comme l'intermédiation, ainsi que la baisse des volumes et des commissions au niveau du marché».
Au niveau du Crédit du Maroc Capital, le choix a plutôt porté, comme nous l'affirme Mohamed Jouahri, président du Directoire, «sur la création de nouveaux services générateurs de valeur ajoutée, s'inscrivant dans une démarche plutôt créatrice que réductrice, puisque nous n'avons procédé à aucun licenciement». Dans ce sens, poursuit-il, «CDMC a, depuis 2000, misé sur un autre pôle qui est celui du conseil et ingénierie financière; domaine dans lequel nous nous sommes véritablement affirmés, au regard de nos dernières réalisations, notamment l'opération qui a concerné la Régie des Tabacs et la levée de fonds privés en faveur d'une société marocaine avec un partenaire français, Gespac. Mais cela ne veut pas pour autant dire que nous négligeons les autres volets de notre activité».
Reprise bien accueillie
Avec le décollage du marché boursier et le gonflement des volumes transactionnels qui en a découlé (plus de 53 Mds de DH à fin décembre), les sociétés de Bourse, dont les chiffres d'affaires dépendent fortement du volume des échanges, ont visiblement de quoi être satisfaites, quand bien même l'impact a été ressenti différemment d'une société à une autre.
Ainsi, si BMCE Capital Bourse a vu son chiffre d'affaires multiplié pratiquement par cinq par rapport à l'année dernière, on estime du côté de MSIN que «le bilan est assez positif par rapport aux années de crise et que l'année 2003 a été bonne pour la société».
Néanmoins, l'histoire récente de la Bourse de Casablanca nous a appris à savoir raison gardée. La reprise affichée ne doit pas occulter les différentes autres mesures complémentaires à initier pour soutenir ce trend haussier.
Les différents intervenants du marché en sont conscients.
«Il est primordial de communiquer avec les épargnants et d'aller les chercher, car nous sommes dans une phase où l'agressivité commerciale est de mise, indépendamment de la casquette que nous portons», note Jouahri, qui souligne par ailleurs la nécessité pour les sociétés de Bourse de «procéder à la promotion non pas de nos sociétés respectives, mais de la Bourse».
L'assertion de Benkirane va dans le même sens. Selon lui, «les sociétés de Bourse ont profité du ralentissement de l'activité pour parfaire leur organisation en mettant en place des procédures conformes aux circulaires du CDVM, afin de fonctionner selon les standards internationaux. L'évolution du marché dépend des sociétés cotées en Bourse, des résultats et performances qu'elles réalisent. Si les 54 sociétés cotées font une bonne année 2004, les conditions seront réunies pour que le marché progresse, puisqu'il y aura création et redistribution de richesse sous forme de dividendes.
Sur le plan réglementaire, il est clair que tant qu'il n'y aura pas de mesures structurelles mises en place concernant le marché boursier ou financier, nous ne pourrons dire que la reprise sera durable. Il faut, à cet égard, retenir qu'un marché «marche» sur deux jambes : l'offre et la demande. Il faut donc un toilettage des textes législatifs qui ait un impact positif sur la fiscalité de l'épargne. Le volet fiscal, à travers des encouragements, pour notamment les plans d'épargne en action afin de créer une épargne sédentarisée, doit, dans ce sens, encourager l'épargne vers la Bourse. Je crois qu'il y aura ensuite une spirale virtuelle qui se créerait et que l'offre suivrait, dans le sens où beaucoup de sociétés souhaiteraient s'introduire en Bourse si elles constatent que les niveaux de valorisation s'améliorent considérablement, et surtout s'il existe une demande soutenue sur le marché financier du fait de réformes qui ont fait que sur le marché financier ces sociétés peuvent trouver des produits d'épargne longue».
Un point de vue largement partagé par Maghrabi pour qui, «afin d'assurer un minimum d'activités, le rôle de toutes les sociétés de Bourse, même celles adossées à des banques est d'élargir la masse des épargnants et des sociétés cotées qui interviennent en Bourse».
De son avis, il est nécessaire de développer deux stratégies différentes. La première consiste à « vulgariser le produit Bourse auprès de toutes les catégories d'épargnants, et ne pas se concentrer sur une épargne d'un ou deux millions de DH, pour que ce produit ne soit pas élitiste. A ce niveau aussi, il faut créer une interactivité entre les sociétés de Bourse et les banques, puisque ces dernières peuvent jouer un rôle très important grâce à leur réseau plus étendu. S'il y a une carotte fiscale à côté, c'est tant mieux».
La seconde stratégie, poursuit Maghrabi, «consiste à encourager les entreprises à s'introduire en Bourse, d'autant qu'il y a une carotte fiscale à la clé. Le rôle des sociétés de Bourse à ce stade est de les préparer pour leur permettre de faire ce saut psychologique».
A l'évidence, tous les éléments susceptibles de permettre une relance durable de la Bourse ont été identifiés. Encore faut-il préciser que ce diagnostic fait par les analystes et les mesures préconisées ne datent pas d'aujourd'hui. L'un des facteurs qui ont contribué à plomber la place a, à ce titre, toujours été la lenteur de mise en œuvre des réformes. Les cris d'orfraie lancés par les professionnels depuis des années n'y ont rien changé : les autorités prennent leur temps... même si le marché financier en pâtit.
Il ne faudrait dès lors pas être surpris si en 2004 le marché replonge dans la décrépitude.


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