La Birmanie a « résolument » rejeté vendredi 7 septembre la décision de la Cour pénale internationale (CPI) de se déclarer compétente pour enquêter sur la déportation de la minorité musulmane rohingya, qui pourrait constituer un crime contre l'humanité. « La Birmanie rejette résolument la décision (de la CPI), qui a un fondement juridique douteux », affirme le gouvernement dans un communiqué, ajoutant qu'il n'avait « aucune obligation » de suivre la décision de la Cour, la Birmanie n'étant pas signataire du Statut de Rome, traité fondateur de la CPI. Jeudi, la CPI s'est déclarée compétente sur la question « puisqu'un élément du crime, le passage d'une frontière, a eu lieu sur le territoire d'un Etat partie, le Bangladesh ». En 2017, plus de 700.000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh, face aux violences commises par les forces armées birmanes et des milices bouddhistes. Une répression qualifiée par l'ONU de 'nettoyage ethnique' et même désormais de « génocide ». Des enquêteurs de l'ONU ont demandé fin août que la justice internationale poursuive le chef de l'armée birmane et cinq autres hauts gradés pour « génocide », « crimes contre l'humanité » et « crimes de guerre » à l'encontre des musulmans rohingyas. Des accusations rejetées par les autorités birmanes.