Les dernières nouvelles du président mal élu algérien, Abdelmadjid Tebboune (75 ans) remontent au dimanche 15 novembre quand El Mouradia d'un communiqué expéditif indiquait que « l'équipe médicale qui accompagne Abdelmadjid Tebboune confirme que le président a achevé le traitement recommandé et subit actuellement des examens médicaux post-protocole ». L'histoire ne dira pas pour autant si ce sont des examens médico-légaux post-protocole car l'annonce fut suivie d'un « circulez, il n'y a rien à voir et du silence radio absolu, de circonstances » comme il est de coutume du côté d'El Mouradia et comme ce fut le cas avec l'expérience de ce bon vieux président l'ayant précédé Abdelaziz Bouteflika. C'est que depuis le 29 octobre dernier, le malade du Covid-19, Abdelmadjid Tebboune est en séjour dans un hôpital allemand, forcé ou pas on finira par le savoir, les voies de l'ANP n'étant pas si impénétrables que cela. Et même si l'on radote en haut-lieu que Abdelmadjid Tebboune va bien, le message peine à convaincre. D'ailleurs, d'aucuns des médias qui ne l'ont pas encore enterré, s'en amusent d'amuser la galerie à défaut de percer le mystère. Le site satyrique El Manchar (scie) où le "Canard enchaîné" électronique algérien qui a repris du service en septembre après 4 mois d'inactivité et qui rêve à une prise de conscience n'y est pas allé par quatre chemins. « Le président Abdelmadjid Tebboune est de retour en Algérie pour une visite officielle de quelques jours. Après son séjour germanique, le président de la République se sent comme Abdelaziz Bouteflika après son septième AVC, c'est-à-dire beaucoup mieux. Réanimé, et visiblement très inspiré, "notre père" n'est pas revenu les mains vides, il a apporté plein de cadeaux : deux respirateurs, cinq bouteilles d'oxygène et des masques FFP2 pour les membres du gouvernement. Pour le peuple, il a apporté des idées, et elles sont lumineuses ». Et de poursuivre, « Pour son Excellence, entre deux intubations trachéales, le voyage en Allemagne, était à la fois médical et spirituel le président a beaucoup pensé, mûrement réfléchi et n'a pas hésité à s'inspirer du mode de vie allemand ». Pour en revenir au traitement achevé oun inachevé, « Le citoyen n'est pas très avancé à savoir que ce traitement est accompli », estimait à l'époque le quotidien Liberté. Une hypothèse qui n'est pas sans rappeler Abdelaziz Bouteflika, resté lourdement handicapé et dans un état végétatif, jusqu'à ce que la rue le bute du pouvoir en avril 2019. Un état qui a été « durablement caché », rappelle le quotidien qui rappelle que l'absence de Tebboune tombe au plus mal. Le quotidien indépendant rappelle que l'Algérie fait face à une crise politique « marquée entre autres par une désaffection sans précédent lors du référendum sur la Constitution, une crise sanitaire des plus graves et de tensions accrues avec le Maroc voisin, alors que les affrontements ont repris au Sahara ». Le journal poursuit, « Il est évident, au regard de la place centrale qu'occupe le président de la République dans l'échiquier institutionnel, que son absence ralentit considérablement le fonctionnement de l'Etat ». La dernière apparition de Tebboune, remonte au 15 octobre dernier. C'était lors de la visite du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian. Une semaine plus tard, il se mettait en auto-isolement avant d'être expédié à l'hôpital militaire de Ain Naâdja à Alger, puis en Allemagne. Un mois après le transfert en urgence d'Abdelmadjid Tebboune en Allemagne pour y être soigné du coronavirus, l'opacité demeure sur son état de santé véhiculant rumeurs et interrogations sur la direction du pays. Si l'on se fie au politologue algérien Mohamed Hennad et à l'Article 102 de la Loi fondamentale (Constitution révisée), relatif à la vacance du pouvoir, afin d'éviter une crise constitutionnelle, il ne resterai qu'une quinzaine de jours à Tebboune pour vivre pardon avant d'être viré du pouvoir. En effet l'article en question stipule que « le constat de vacance de pouvoir se fait en deux temps : l'état d'empêchement temporaire (du président), d'une durée maximale de 45 jours, puis sa démission de plein droit au-delà de cette durée », explique Hennad. Le pire restant à venir, le président par intérim du Sénat, Salah Goudjil, un ancien combattant de la guerre d'indépendance âgé de 89 ans, assurera l'intérim en attendant l'élection d'un nouveau chef d'Etat, on en sera à la troisième chaise roulante qui gouvernera l'Algérie en un peu plus de 18 mois.