L'Audience nationale espagnole a refusé d'enquêter sur Brahim Ghali pour être entré en Espagne avec de faux documents. En effet, le juge Santiago Pedraz a rejeté la plainte d'un groupe d'avocats marocains pour falsification de documents. Le Club des avocats du Maroc, qui représente plus d'un demi-millier d'avocats, avait déposé une plainte auprès du parquet de La Rioja, où le séparatiste est admis depuis le 18 avril dernier. Ce dernier s'était déclaré incompétent, la plainte avait été transférée au parquet de la Haute Cour nationale et portée à la connaissance du magistrat ayant convoqué Ghali mardi 1er juin 2021 à une audition parce que faisant l'objet d'une enquête pour deux plaintes déposées contre lui dont une de 2007, mais rouverte il y a seulement quelques jours pour les crimes de génocide, de torture et de détention illégale. Les plaignants pensaient que le bureau du procureur avait « ouvert les enquêtes nécessaires pour arrêter Ghali au regard des crimes commis ». Mais, c'était sans compter sur l'indulgence bienveillante de Pedraz envers Ghali, qui dit-il a droit à la « présomption d'innocence ». Le magistrat a souligné que "certains faits font actuellement l'objet d'une enquête qui pourraient déclencher la commission de crimes de torture, d'enlèvement et de crimes de guerre", mais précise qu' » il n'y a, en aucun cas d'accusation avérée contre lui ». Le juge d'instruction a rejeté la plainte du collectif des avocats marocains, parce que les faits auxquels il se réfère « ne peuvent constituer un délit de ceux attribués à la compétence de la juridiction nationale », puisque l'éventuelle fausseté documentaire n'est pas incluse dans ce catalogue, donc il se réfère aux règles ordinaires de la concurrence. Dans la plainte, l'avocat Mourad Elajouti, porte-parole du Club, a adressé au parquet de La Rioja la « consternation et l'indignation » que les avocats de l'association ont reçues des informations selon lesquelles Ghali, « poursuivi par la justice espagnole pour actes de torture, kidnapping et soupçonné d'avoir commis des crimes de guerre », était entré à l'hôpital de San Pedro de Logrono « avec une fausse identité et présentant des pièces d'identité falsifiées ». Les plaignants ont demandé au ministère public de « procéder à la poursuite et à l'arrestation » du chef du Front Polisario, pour avoir « falsifié et utilisé sciemment une fausse pièce d'identité ». Mais Pedraz a précisé que la plainte des avocats se fonde sur « des informations qui nous sont parvenues », sans indiquer « que des documents effectivement ou du moins accidentellement faux ont été utilisés ». Il y a de cela quelques jours un membre du gouvernement espagnol avait affirmé que Ghali n'avait pas passé les frontières avec de faux documents, c'est dire jusqu'où vont les accointances entre la justice et l'Exécutif espagnol.