La France a gelé jusqu'à nouvel ordre son aide budgétaire de 10 millions d'euros à la Centrafrique, sur fonds de crise provoquée par Moscou. La coopération militaire a également été suspendue par Paris et une déclaration du Conseil de sécurité a été adoptée à l'unanimité. « A plusieurs reprises, les autorités centrafricaines ont pris des engagements qu'elles n'ont pas tenus, tant sur le plan politique envers l'opposition que sur le comportement vis-à-vis de la France, qui est la cible d'une campagne de désinformation massive en RCA », a affirmé le département de Florence Parly. « Les Russes n'y sont pas pour rien, mais les Centrafricains sont au mieux complices de cette campagne », a ajouté le ministère des Armées. Fin avril, les cinq coopérants militaires français qui étaient en poste au ministère centrafricain de la Défense ont été rappelés à Paris. La situation est tendue depuis plusieurs mois dans cette ancienne colonie française, mais elle a atteint son point culminant en ce début de semaine, notamment avec la décision du gel de l'aide budgétaire française, estimée à 10 millions d'euros. Lundi, la France a réclamé la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité a huis clos. Une déclaration s'en est suivie. Le Conseil a exigé de Bangui et et « à toutes les forces présentes » dans ce pays de « prendre toutes les mesures appropriées pour renforcer la sécurité » de sa mission de paix Minusca. La déclaration initiée par la France et appuyée par le Kenya, le Niger et la Tunisie, a estimé que « des attaques contre des Casques bleus des Nations Unies peuvent constituer des crimes de guerre », sans pour autant mentionner les forces étrangères visées ou les événements qui ont contribué à la provocation de cette réunion et des décisions prises par Paris. Mais il semblerait que les forces visées sont les Russes, présentes en grand nombre dans le pays, près d'un millier de militaires russes et des centaines de mercenaires du groupe privé russe Wagner.