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16 mai 2003: Beaucoup de chemin a été fait, mais "la menace est toujours là"
Publié dans Hespress le 16 - 05 - 2022

Le 16 mai marque le triste anniversaire des 19 ans des attentats terroristes qui ont touché la ville de Casablanca. Après presque 20 ans, « la menace est toujours là » et les apprentissages ont été nombreux, a déclaré un expert.
Casablanca, un vendredi soir « normal » tournait au cauchemar. Une série de déflagrations se sont produites à 22 heures, principalement dans le restaurant Casa d'Espagne, à l'hôtel Farah. Bilan: 45 morts dont trois Français et deux Espagnols ainsi qu'une centaine de blessés.
Un vendredi noir, où 12 kamikazes âgés de 22 à 25 ans se sont fait exploser pour faire revivre le 11 septembre au Maroc et déstabiliser le pays. Depuis, le Royaume mène une lutte acharnée contre le terrorisme qui se manifeste sur plusieurs fronts, politique, religieux, sécuritaire, de défense, carcéral...
« C'est vrai l'effet a été traumatisant en 2003, aujourd'hui avec l'écart de temps on peut dire que le Maroc a développé une expertise très avancée, il a développé une coopération avec les pays du nord et du sud qui comprend l'échange d'informations, le démantèlement de pas mal d'attentats, mais aussi une coopération qui s'étend aux Etats-Unis et aux pays asiatiques », nous dit El Mostafa Razrazi, professeur de gestion de crise et d'études sur la sécurité et Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS).
« 2003 c'est comme un rond point parmi d'autres, c'est un moment de prise de conscience. Lorsqu'on pense à 2003 en 2022, cela coïncide avec d'autres événements qui nous permettent d'évaluer la menace », a-t-il commencé par expliquer, en indiquant notamment que la date coïncide avec les 21 ans de la première résolution du conseil de sécurité en 2001 et les 10 ans après la création du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF) que le Maroc co-préside depuis 2016.
C'est donc dans ce contexte que s'inscrit le triste anniversaire des 19 ans des attentats qui ont ciblé Casablanca, et depuis, « il y a beaucoup d'apprentissages pour les autorités sécuritaires marocaines ».
« Tout d'abord il y a eu les réformes dans les structures d'application de la loi, juridiques, code pénal, des avancées dans les pratiques autant dans la prévention que dans la lutte. Il y a eu la création du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ), qui a été très importante, qui a concrétisé une nouvelle philosophie de gouvernance sécuritaire, et il y avait aussi le lancement de programmes de déradicalisation au niveau des prisons » nommé Moussalaha, a-t-il déclaré.
Ces deux dernières décennies, le Maroc s'est imposé en tant que pays central de la lutte contre le terrorisme, en menant une double action, interne et externe. Luttant contre l'extrémisme sur son sol, et aussi en coopérant avec des pays amis, tout en ayant une approche proactive pour éviter qu'un épisode dramatique tel que les attentats de 2003 ne menacent le pays.
En l'espace de 20 ans, le Maroc s'est consacré à apprendre, à se former et à développer une expertise dans la lutte antiterroriste qui, aujourd'hui est perçue comme un modèle dans le monde et pour lequel plusieurs pays occidentaux et africains s'intéressent.
Si bien qu'en 2020, le Maroc et l'Organisation des Nations Unies (ONU) ont signé un accord de siège pour l'établissement au Maroc du Bureau Programme pour la lutte contre le terrorisme et la Formation en Afrique de l'UNOCT, (United nations Office of Counter-Terrorism).
Il s'agit du premier bureau dans le genre sur le continent africain et dont l'objectif sera de renforcer la capacité des États membres par l'élaboration de programmes nationaux de formation à la lutte contre le terrorisme.
En outre, le pays a créé la Coalition mondiale de lutte contre le terrorisme en Afrique qui a tenu sa première réunion à Marrakech réunissant 80 pays. Elle s'inscrit dans la sillage de la détermination du Maroc à travailler en étroite collaboration avec ses partenaires pour venir à bout de la menace terroriste.
Mais aussi parce qu'il existe à l'heure actuelle « un redéploiement de la menace qui s'installe de plus en plus à côté de chez nous, dans le Sahel, l'Afrique subsaharienne, en Libye, dans des territoire très proches », a affirmé El Mostafa Razrazi.
« La menace est toujours là et les autorités sécuritaires au Maroc sont en veille permanente », a-t-il ajouté en affirmant que parmi les points forts du royaume figurent » une expérience très avancée », et des caractéristiques spéciales qui font qu »on fait face à des cellules terroristes et pas à des organisations terroristes ».
« Lorsqu'on compare avec d'autres pays, quand le terrorisme s'installe de manière organisationnelle dans un pays ça devient plus compliqué. L'effort des autorités sécuritaires marocaines a fait que même s'il existe une menace qui se manifeste de temps en temps, le terrorisme n'a pas réussi à s'installer en tant qu'organisation sur le territoire marocain », a-t-il expliqué.
Concernant l'état des lieux du programme Moussalaha qui a été mis en place il y a 5 ans, il a touché à peu près 25% de la population carcérale jugée dans les affaires de terrorisme, a expliqué l'expert en sécurité et dans le terrorisme.
« Evidemment certaines voix disent que ce n'est pas suffisant et qu'il faudrait accélérer la cadence, sauf qu'il y a des contraintes pour faire plus rapidement », a-t-il reconnu, en poursuivant que ce programme, dont il fait partie en tant qu'expert, auprès du comité de pilotage, « n'est pas fait pour le +show+ ».
« Ce n'est pas un encadrement de 24 heures. La moyenne d'encadrement de chaque édition c'est entre 350 et 390 heures. C'est un travail sérieux, qui doit assurer la pérennité de ses résultats, il y a un travail très important qui est fait par chacun des partenaires », a-t-il affirmé en ajoutant que le travail touche plusieurs axes. « Ils travaillent lentement, de manière très mature et réfléchie ».
Le programme Moussalaha de déradicalisation qui vise à réinsérer dans la société des individus condamnés pour des faits de terrorisme a été lancé par la Délégation Générale de l'Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion (DGAPR), et plusieurs parties sont partenaires, notamment le ministère des Affaires islamique, le ministère de la Justice, le procureur général, le Conseil supérieur de la justice, le Conseil national des droits de l'homme, la délégation chargée des droits de l'homme, ainsi que des experts.
Pour ce qui de l'évaluation du programme, le taux de récidivisme est presque nul puisqu'il n'y a eu qu' »1 seul cas qui fait un retour en prison mais pour une affaire de droit commun », indique l'expert qui estime néanmoins qu'il devrait y avoir aussi une partie consacrée à la réintégration de ces personnes dans la société avec un suivi particulier pour les accompagner post période carcérale.
Et de noter à ce sujet que le récidivisme devrait être redéfini au Maroc. « Il y a de pays qui limitent le récidivisme à 18 mois d'autres à 24 mois. On ne peut pas considérer une personne ayant fait une infraction en 1970 et une autre en 2020 comme récidiviste », a déclaré El Mostafa Razrazi
« C'est assez compliqué et il y a peut-être un travail théorique qui doit être fait sur la terminologie et le cadrage juridique de chaque concept », a-t-il ajouté.


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