La militante palestinienne, Mariam Abou Daqqa a été appréhendée le mercredi 8 novembre à Paris par les autorités françaises, immédiatement après une décision en ce sens de la haute juridiction administrative du pays. Deux jours plus tard, soit le vendredi 10 novembre, elle a été expulsée vers Le Caire, la validation de son expulsion ayant été confirmée par le Conseil d'État, selon des sources policières. L'arrestation de la militante a déclenché une vague de manifestations en France, débutant jeudi devant le commissariat du XIIe arrondissement de Paris, les protestataires dénonçant cette arrestation jugée « arbitraire ». Près de la préfecture de police à Paris, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées pour réclamer la libération de Mariam Abou Daqqa et condamner les circonstances de son arrestation, survenue peu après sa participation à une soirée-débat dans un cinéma parisien. Des élus communistes et la confédération syndicale CGT ont qualifié l'arrestation de « violente ». Au Maroc également, un sit-in a été organisé par le Front Marocain de Soutien à la Palestine et Contre la Normalisation, vendredi après-midi devant l'Ambassade de France à Rabat, les manifestants ayant souhaité exprimer leur opposition à l'arrestation de la militante et à la décision de l'expulser du territoire français, initialement vers Gaza, avant que la plus haute juridiction du pays ne décide de son expulsion vers l'Égypte. Cette même juridiction avait donné son accord mercredi à l'expulsion de la militante palestinienne du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation de gauche radicale qualifiée de « terroriste » par Israël et l'Union européenne. Le Conseil d'État, saisi en urgence, a ainsi validé l'avis du ministère de l'Intérieur, arguant que la présence de l'activiste sur le sol français depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre représentait une menace sérieuse pour l'ordre public. Avant son expulsion, Mariam Abou Daqqa a dénoncé, par téléphone à la presse, le traitement qui lui été réservé. « Le procès que j'ai subi n'est pas digne d'un gouvernement démocratique. C'est le procès de la révolution palestinienne », ajoutant qu'il s'agissait d'une « attaque contre le droit de la Palestine à avoir un État, une identité, une existence », a-t-elle dit. Elle a été placée en rétention administrative à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle en vue de son expulsion à bord d'un vol Air France. Pour ses avocates, Elsa Marcel et Marie David, « il s'agit d'une criminalisation du soutien à la Palestine (...). Nous ferons un recours de fond et irons devant la Cour européenne des droits de l'homme s'il le faut ». Agée de 72 ans, Mariam Abou Daqqa avait obtenu début août, au consulat français de Jérusalem, un visa de 50 jours pour la France, où elle devait participer à diverses conférences sur le conflit israélo-palestinien. À son arrivée en septembre, elle a donné deux conférences malgré l'interdiction qui les frappait et a manifesté pour la libération du militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah, condamné à la perpétuité en 1987 pour complicité dans l'assassinat de deux diplomates, Américain et Israélien.