Le gazoduc reliant le Maroc au Nigeria, en tant que catalyseur du développement et de l'intégration économique régionale, a franchi le cap décisif de l'élaboration de sa trajectoire optimale, suivant l'achèvement des études de faisabilité et de conception technique les plus cruciales, a dévoilé Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. La majorité des études de viabilité et de conception technique ont été finalisées, tout comme l'identification de la trajectoire optimale du gazoduc qui s'arrimera au gazoduc Maghreb-Europe. Parallèlement, les évaluations sur le terrain et les études d'impact environnemental et social se poursuivent, a affirmé Benali dans une réponse aux questions orales des députés lors de la séance hebdomadaire à la Chambre des représentants. Ce projet stratégique, d'une envergure sans précédent, s'inscrit dans une perspective ambitieuse, affichant une capacité projetée de 30 milliards de mètres cubes par an de gaz naturel. L'investissement global nécessaire s'élève à un montant vertigineux de 25 milliards de dollars américains. L'année écoulée, marquée par un élan d'activités frénétiques, a été le témoin de la signature de plusieurs mémorandums d'entente, jetant les bases de ce vaste chantier, a-t-elle rappelé. De plus, son déploiement suivra un schéma triphasé, débutant par le Sénégal et la Mauritanie avant de s'étendre au Maroc, a indiqué la ministre. S'agissant de la gouvernance et de la gestion de ce méga-projet, Benali a précisé que la société de projet (SPV – Special Purpose Vehicle), après avoir mené les études de faisabilité, assumera la responsabilité du financement, de la construction et de l'exploitation du gazoduc, marquant ainsi le début d'une nouvelle ère énergétique. Sur un autre registre, la ministre a fait savoir que les efforts d'exploration du gaz au Maroc ont donné quelques résultats dans les régions de l'Ouest, d'Essaouira, de Tan-Tan et des côtes de Larache, indiquant que les gisements découverts dans l'Ouest sont producteurs, mais de petite taille. Elle a souligné la persistance de l'exploitation du bassin d'Essaouira, actif depuis les années 80, opérant sous licence concédée et approvisionnant le Groupe OCP à Safi pour alimenter en énergie les unités de séchage et de calcination de phosphate, démontrant ainsi la viabilité continue de cette source d'énergie stratégique. Concernant le champ des côtes de Larache, les études géologiques et géophysiques ont confirmé la présence de gaz, et des efforts sont actuellement déployés pour le développer pleinement, a révélé la responsable. Dans la région de Tan-Tan, où dix puits ont été forés, seuls deux ont révélé des quantités de gaz exploitables. Selon la ministre, cette découverte a été perçue comme des résultats prometteurs, conduisant à l'octroi d'une licence d'exploitation en 2018 dans le but de fournir en gaz la centrale électrique d'Ain Beni Mathar, avec la perspective de le relier ultérieurement au gazoduc Maghreb-Europe, ouvrant ainsi de nouvelles voies pour l'expansion de ces ressources gazières.